Created by
Prosanté Nom
Created
jeudi 23 novembre 2017
Les calots en tissus sont moins propices à la propagation de microbes en milieu opératoire. Ce couvre-chef reste néanmoins proscrit en France.
Une bataille se tient dans les blocs opératoires, particulièrement aux États-Unis, mais aussi en France, sur le couvre-chef des chirurgiens. Les calots attachés derrière la tête versus charlottes, jetables contre tissus. Quelle modalité sera la plus hygiénique? Deux équipes se sont formées: d’une part les chirurgiens et infirmiers privilégient les calots en tissus, d’autre part les hygiénistes qui préfèrent les charlottes jetables.
Une étude publiée dans l’American College of Surgeons a tranché: les calots en tissus sont les moins propices aux développements de bactéries en milieux opératoires. Pour le déterminer, une équipe de chercheurs menée par le Dr Troy Makel, composée d’un microbiologiste, d’ingénieurs spécialisés dans la ventilation des salles d’opération et d’un expert hygiéniste a été constituée. Ces derniers ont testé 3 types de couvre-chefs: calots en tissus, calots jetables et charlottes. Une équipe chirurgicale a donc mené des opérations simulées, en conditions réelles, dans 3 établissements différents et à deux reprises pour chacun d’entre eux. À l’issue des opérations, la qualité de l’air et les dépôts de particules ou de bactéries ont été analysés.
Les charlottes mal aimées
Quel que soit le type de protection utilisé, aucun cheveu n’a été retrouvé dans les salles d’opération. Cependant, les chercheurs ont observé qu’avec l’utilisation de charlottes, le nombre de colonies de bactéries relevées dans la salle d’opération était bien plus important qu’avec n’importe quelle autre protection. Le taux de microbes présents dans l’air est également plus élevé qu’avec les calots en tissus.
Aux États-Unis, les réglementations d’hygiène des hôpitaux n’ont jamais été claires quant au type de couvre-chef que les chirurgiens se doivent d’utiliser. Cependant, une recommandation avait été émise afin d’utiliser des coiffes recouvrant «les oreilles, le cuir chevelu, la base du crâne, les pattes, rouflaquette ou favoris». Des charlottes avaient donc été mises à la disposition des chirurgiens dans les blocs opératoires. Mais ces derniers se sont opposés à l’utilisation de ce type de coiffes, se plaignant d’un mauvais confort pendant les longues opérations, des irritations liées aux apprêts utilisés sur les tissus jetables et de pertes partielles d’audition à cause de la couverture des oreilles.
La France prend le contre-pied avec la cagoule
En France, la Direction générale de l’offre de soin (DGOS), interrogée à ce sujet, recommande également «la couverture complète de la chevelure avec une cagoule/une charlotte à usage unique et en non-tissé pour éviter l’aérocontamination par des particules de coton. Au bloc opératoire, on utilise un matériel à usage unique. D’une part, pour éviter les particules en suspension et d’autre part, pour éviter la contamination des lieux avec du linge ayant été potentiellement au contact d’autres linges, par exemple si le professionnel le lave chez lui». De ce fait, les calots en tissus, comme le recommande l’étude, sont «à proscrire, ainsi que les bandanas en tissu». Par ailleurs, l’institution préconise l’utilisation de cagoule qui «couvre le menton, donc une barbe éventuelle, et qui se noue sous le menton. Elle est plus contraignante en termes de confort mais plus efficace en matière d’hygiène que la charlotte moins couvrante».
«La France dispose de ses propres recommandations émanant de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H)» explique la DGOS. «Les pouvoirs publics sont attachés à conserver une constance dans leurs recommandations. En l’occurrence, ne pas les remettre en question à chaque publication d’étude, sans un minimum d’expertise».
SOURCE Figarosante.fr Publié le 23/11/2017
Une bataille se tient dans les blocs opératoires, particulièrement aux États-Unis, mais aussi en France, sur le couvre-chef des chirurgiens. Les calots attachés derrière la tête versus charlottes, jetables contre tissus. Quelle modalité sera la plus hygiénique? Deux équipes se sont formées: d’une part les chirurgiens et infirmiers privilégient les calots en tissus, d’autre part les hygiénistes qui préfèrent les charlottes jetables.
Une étude publiée dans l’American College of Surgeons a tranché: les calots en tissus sont les moins propices aux développements de bactéries en milieux opératoires. Pour le déterminer, une équipe de chercheurs menée par le Dr Troy Makel, composée d’un microbiologiste, d’ingénieurs spécialisés dans la ventilation des salles d’opération et d’un expert hygiéniste a été constituée. Ces derniers ont testé 3 types de couvre-chefs: calots en tissus, calots jetables et charlottes. Une équipe chirurgicale a donc mené des opérations simulées, en conditions réelles, dans 3 établissements différents et à deux reprises pour chacun d’entre eux. À l’issue des opérations, la qualité de l’air et les dépôts de particules ou de bactéries ont été analysés.
Les charlottes mal aimées
Quel que soit le type de protection utilisé, aucun cheveu n’a été retrouvé dans les salles d’opération. Cependant, les chercheurs ont observé qu’avec l’utilisation de charlottes, le nombre de colonies de bactéries relevées dans la salle d’opération était bien plus important qu’avec n’importe quelle autre protection. Le taux de microbes présents dans l’air est également plus élevé qu’avec les calots en tissus.
Aux États-Unis, les réglementations d’hygiène des hôpitaux n’ont jamais été claires quant au type de couvre-chef que les chirurgiens se doivent d’utiliser. Cependant, une recommandation avait été émise afin d’utiliser des coiffes recouvrant «les oreilles, le cuir chevelu, la base du crâne, les pattes, rouflaquette ou favoris». Des charlottes avaient donc été mises à la disposition des chirurgiens dans les blocs opératoires. Mais ces derniers se sont opposés à l’utilisation de ce type de coiffes, se plaignant d’un mauvais confort pendant les longues opérations, des irritations liées aux apprêts utilisés sur les tissus jetables et de pertes partielles d’audition à cause de la couverture des oreilles.
La France prend le contre-pied avec la cagoule
En France, la Direction générale de l’offre de soin (DGOS), interrogée à ce sujet, recommande également «la couverture complète de la chevelure avec une cagoule/une charlotte à usage unique et en non-tissé pour éviter l’aérocontamination par des particules de coton. Au bloc opératoire, on utilise un matériel à usage unique. D’une part, pour éviter les particules en suspension et d’autre part, pour éviter la contamination des lieux avec du linge ayant été potentiellement au contact d’autres linges, par exemple si le professionnel le lave chez lui». De ce fait, les calots en tissus, comme le recommande l’étude, sont «à proscrire, ainsi que les bandanas en tissu». Par ailleurs, l’institution préconise l’utilisation de cagoule qui «couvre le menton, donc une barbe éventuelle, et qui se noue sous le menton. Elle est plus contraignante en termes de confort mais plus efficace en matière d’hygiène que la charlotte moins couvrante».
«La France dispose de ses propres recommandations émanant de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H)» explique la DGOS. «Les pouvoirs publics sont attachés à conserver une constance dans leurs recommandations. En l’occurrence, ne pas les remettre en question à chaque publication d’étude, sans un minimum d’expertise».
SOURCE Figarosante.fr Publié le 23/11/2017