Variole du singe : 51 cas confirmés en France, La Réunion épargnée
D'après Santé Publique France, au 3 juin 2022 à 14h00, 51 cas confirmés de Monkeypox, ou variole du singe, ont été rapportés en France : 37 en Ile-de-France, 6 en Occitanie, 4 en Auvergne-Rhône-Alpes, 2 en Normandie, 1 dans les Hauts-de-France et 1 en Centre-val de Loire. Nous publions ci-dessous le bilan de Santé Publique France sorti vendredi 3 juin sur leur site internet.
Des cas de Monkeypox sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest ou des personnes de retour de voyage ont été signalés en Europe et dans le monde, des cas suspects sont en cours d’évaluation dans de nombreux pays et la situation évolue donc très rapidement. En France, les infections par ce virus font l’objet d’une surveillance pérenne par le dispositif de la déclaration obligatoire. Compte tenu des alertes en cours, la surveillance de ces infections est renforcée par Santé publique France et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé.
Sur 45 cas confirmés au 2 juin 2022 14h00, 43 ont fait l’objet d’une investigation, un a refusé celle-ci et le dernier n’a pas pu être joint.
Tous les cas investigués sont des hommes, âgés entre 22 et 63 ans (âge médian : 37 ans). Parmi les cas investigués, deux sont immunodéprimés, un a été hospitalisé mais ne l’est plus à ce jour ; aucun n’est décédé.
A ce jour, comme dans les autres pays d’Europe, ces cas sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique.
Parmi les cas investigués, 22 ont voyagé à l’étranger avant le début de leurs symptômes, dont certains dans plusieurs pays différents : 13 voyages sont ainsi rapportés en Espagne, 3 en Belgique, 3 en Allemagne, 1 au Portugal, 1 au Royaume-Uni, 1 au Pays-Bas, 1 au Maroc, et 1 en Inde. La plupart des cas investigués déclarent ne pas pouvoir identifier la personne qui les aurait contaminés. Enfin, deux des cas investigués sont des cas secondaires, non vaccinés, de cas confirmés en France.
La prochaine actualisation de ce bilan aura lieu aujourd’hui
En l’absence habituelle de Monkeypox en Europe et de lien rapporté par les cas identifiés avec une zone à risque, le contexte européen actuel constitue une alerte et suggère une contamination en Europe. C’est pourquoi, en France, la surveillance pérenne du Monkeypox par le dispositif de la déclaration obligatoire est renforcée et des messages d’informations et d’alerte sont adressés aux professionnels de santé. Les échanges se poursuivent par ailleurs avec les autres pays européens, l’OMS et l’ECDC.
- Qu’est-ce que le Monkeypox ? -
Le Monkeypox est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus. Cette maladie zoonotique est habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du Centre et de l’Ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais une transmission inter-humaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soins.
- Comment se transmet-il ? -
Le virus Monkeypox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…). On peut également se contaminer au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes, le plus souvent 3 semaines).
En Afrique centrale ou de l’Ouest l’homme peut aussi s’infecter au contact d’animaux, sauvages ou en captivité, morts ou vivants, tels que les rongeurs ou les singes.
L’infection par le virus Monkeypox n’est pas connue comme une IST, mais le contact direct avec une peau lésée durant un rapport sexuel facilite la transmission.
- Quels sont les symptômes ? -
L’infection par le virus Monkeypox débute le plus souvent par une fièvre, fréquemment forte et accompagnée de maux de tête, de courbatures et d’asthénie. Après 2 jours environ, apparaît une éruption vésiculeuse, faite de vésicules remplies de liquide qui évoluent vers le dessèchement, la formation de croutes puis la cicatrisation. Des démangeaisons peuvent survenir. Les vésicules se concentrent plutôt sur le visage, les paumes des mains et plantes des pieds. Les muqueuses sont également concernées, dans la bouche et la région génitale. Les ganglions lymphatiques sont enflés et douloureux, sous la mâchoire et au niveau du cou.
L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines.
- Le Monkeypox est-il grave ? -
La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer d’une surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques.
A ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé.
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Source : Sante public / Photo AFP