Covid à La Réunion Non, nous n'en n'avons pas fini avec le coronavirus.
Les principales mesures sanitaires ont été levées, mais sommes nous hors de danger face au coronavirus ? Pour Patrick Mavingui, docteur en microbiologie et directeur de l'URM Processus Infectieux en Milieu Tropical (PIMIT), la réponse est catégoriquement non.
Même si l'île connaît une diminution du nombre de cas positifs, “la vigilance doit rester de mise”, prévient Patrick Mavingui, docteur en microbiologie et directeur de l'URM Processus Infectieux en Milieu Tropical (PIMIT).
Le variant Omicron est aujourd’hui majoritaire au niveau mondial, une constatation qui se vérifie à La Réunion où le sous variant BA2 domine, ce qui est une bonne nouvelle.
En effet, Omicron et ses sous-variants sont moins virulents si l’on le compare, par exemple à Delta. “Il y a donc moins de formes graves, moins d’hospitalisations et de décès”, explique Patrick Mavingui.
Des variants inquiétants
Par ailleurs, un cas positif au sous-variant BA4 et un autre au sous-variant BA5 ont été recensés sur l’île. Il s’agit dans les deux cas de cas importés en provenance d'Afrique de Sud et de Maurice. Ces sous-variants d’Omicron qui ont émergé en Afrique du Sud sont actuellement sous surveillance renforcée. Bien qu’ils ne présentent pas pour l’heure une gravité supérieure aux autres, tous deux ont été classés comme inquiétants par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Plus contagieux que les autres, ils peuvent échapper "à la protection immunitaire induite par une infection", et pourraient faciliter alors les réinfections. BA4 et BA5 pourraient entraîner une augmentation globale significative des cas de Covid-19 dans l'Union européenne dans les semaines et mois à venir, selon le Centre européen de prévention et de contrôles des maladies (ECDC).
De nouvelles évolutions du virus sont également à prévoir, mais difficile de prédire si elles seront plus ou moins pathogènes que les autres souches. Il est en revanche envisageable que ces variants et sous-variants se développent au sein des zones où les moyens de lutte, notamment la vaccination contre le Covid-19, sont moins présents.
Sur ce point, le docteur en microbiologie et directeur de l'URM Processus Infectieux en Milieu Tropical (PIMIT) rappelle que “le vaccin n'empêche pas la contamination mais diminue la quantité de virus”, et donc le risque de formes graves. Il appelle donc à la vaccination et à la 4e dose pour le public concerné.
D'où vient le Covid-19 ?
Autre sujet à polémique, la genèse du SARS-CoV-2, que Patrick Mavingui aborde de façon scientifique. Pour l’heure, aucune hypothèse n’a pu être démontrée, mais l’hypothèse d’une transmission du virus de la chauve-souris à l’homme est jugée probable, notamment suite à la découverte chez des chauves-souris au Nord du Laos, de virus proches du Sars-Cov-2 et capables d’infecter les cellules humaines.
S’il n’écarte pas la théorie d’un acte volontaire commis en laboratoire, il juge la théorie moins probable et clôt par ailleurs le débat sur la création volontaire du virus en laboratoire, car simplement, “créer de toute pièce un virus en laboratoire, ce n’est pas possible”.
Si la piste d’une zoonose, contamination de l’homme par un animal n’a pas encore été validée, dans ce cas précis, pour Patrick Mavingui, “dans les années à venir, il y aura toujours des émergences de virus par zoonoses, tant les hommes sont en contact avec des animaux sauvages” qui portent des virus. Mais nul ne peut prédire la dangerosité de ces virus, et ce malgré les programmes de recherche.
Source : https://www.zinfos974.com/ NP