Levée des motifs impérieux (enfin) une bouffée d'air frais pour de nombreuses familles.
Après un an et demi de motifs impérieux, le gouvernement a finalement décidé de mettre fin à cette obligation pour les personnes non-vaccinées : la mesure prend effet ce samedi 14 mai 2022. Mis en place le 28 janvier 2021, ils avaient finalement été levés en juin de la même année, uniquement pour les personnes vaccinées. Depuis, les voyageurs ayant fait le choix de ne pas se faire vacciner étaient privés de voyage. Et ce malgré une levée des restrictions sanitaires entamée depuis plusieurs mois désormais.
Enfin à un retour (à peu près) à la normale. En plus de la levée très attendue des motifs impérieux, le gouvernement annonce supprimer le test négatif au Covid-19 à l'embarquement pour les passagers vaccinés. Et le port du masque ne sera plus obligatoire dans l'avion. Tous les territoires ultramarins sont concernés par ces mesures sauf Wallis-et-Futuna.
Pendant longtemps, le gouvernement avait justifié ce choix pour "protéger l’île de trop nombreuses contaminations". Mais alors que le pass vaccinal a été suspendu, que l’obligation du masque a été supprimée, et que la plupart des restrictions en matière de Covid-19 ont été depuis longtemps annulées, la libre circulation entre la Métropole et les Outre-mer est restée entravée pour les personnes non-vaccinées. Empêchant, de fait, des familles de réserver leur billet d'avion pour les grandes vacances désormais proches.
Si l’argument pouvait s’entendre en période de pic épidémique, ou à l’apparition de nouveaux variants, la décision de ne pas lever les motifs impérieux était de plus en plus incompréhensible. Surtout quand on sait qu’il est possible de voyager librement dans l’Union européenne, sans vaccin, depuis février, à condition d’avoir réalisé un test antigénique ou PCR.
Pourquoi cette différence de traitement ? Interrogées à de nombreuses reprises, les autorités ont répondu sans cesse qu’il s’agissait de protéger nos territoires particulièrement vulnérables. La préfecture, elle, attendait que la décision vienne d'en haut.
Difficile cependant d’y voir autre chose qu’un traitement différencié, donnant le sentiment - encore - que les ultramarins ne sont finalement que des citoyens de seconde zone. S’il est vrai que le système hospitalier en Outre-mer est extrêmement limité - la faute à qui ? -, cela fait plusieurs mois désormais que la tension hospitalière a largement diminué. Au point de refermer les lits ouverts en urgence pour accueillir tous les patients hospitalisés.
Si la prudence est bien sûr de mise depuis deux ans, la levée tardive des motifs impérieux découle encore une fois de décisions incohérentes. Soit nous nous montrons prudents, et gardons donc en place la plupart des restrictions sanitaires censées protéger notre système hospitalier, soit nous considérons que la situation est assez bonne pour lever ces restrictions.
Dans les territoires ultramarins, où les taux de vaccination sont restés en moyenne plus bas qu’au niveau national, les entraves à voyager ont en tout cas été particulièrement difficiles pour nombre de familles. Cette levée des motifs impérieux sera donc certainement une bouffée d’air frais pour beaucoup. En espérant qu'elle soit durable.
Source : https://www.ipreunion.com/ / Photo RB