Pas d'alcool pendant 31 jours le Dry January vous veut du bien !
Depuis le 1er janvier, le Dry January est lancé en France. Le but : ne pas boire une goûte d'alcool jusqu'à la fin du mois de janvier. Une pratique bénéfique pour le corps, après cette période de fête, affirme David Mété, chef du service d'addictologie au CHU Félix Guyon de Saint-Denis, avant d'ajouter "l'alcool c'est mauvais".
2022 commence tout juste son CDD pour 12 mois. Après Noël, le jour de l'An, les soirées de fin d'année, le corps doit éliminer tous les excès notamment ceux liés à l'alcool. Et quoi de mieux qu'un mois d'abstinence avec le Dry January - comprenez "janvier sans alcool" en français. Ce Dry January est un challenge que l'on se lance et nous vient tout droit d'Angleterre. Le but : ne pas boire une goute d'alcool du 1er au 31 janvier. Au-delà du simple défi, le Dry January apporte "un mieux être évident au corps après une période d'excès", lance le docteur David Mété, chef du service d'addictologie au CHU Félix Guyon de Saint-Denis. "Il va y avoir une meilleure qualité de sommeil et une perte de poids. L'état psychique des personnes et la forme physique vont s'améliorer tout comme la mémoire. On aura également plus d'énergie". Et chaque année, 10 % des Français décident de faire le Dry January.
"En France nous nous avons un gros problème avec l'alcool", note David Mété. Selon l'Insee, les Français figurent parmi les plus gros consommateurs d'alcool dans l'Union Européenne ; la France était en 2016 le huitième pays consommateur d'alcool pur par personne. Les ménages français consacrent en moyenne 707 euros en boissons alcoolisées chaque année contre 476 pour celles non alcoolisées.
Il est recommandé de ne pas consommer plus de deux verres par jour et pas tous les jours. L'alcool est non seulement addictif, toxique mais aussi cancérigène en raison de la présence de la molécule éthanol dans sa composition. "Bien sûr que l'alcool c'est mauvais. A La Réunion, il y a une habitude de consommation assez forte. L'île fait partie des régions en France à avoir un fort taux de mortalité lié à sa consommation", ajoute le chef de service d'addictologie. De fait, l'alcool représente près de 12 % de la mortalité sur notre île. "L'objectif de cette opération n'est pas l'arrêt total de l'alcool, elle aide à s'interroger sur sa consommation et le rapport que l'on a à cette boisson", poursuit le médecin.
Pour celles et ceux qui veulent se lancer le défi de se priver d'alcool pendant 31 jours, ou de s'arrêter de boire progressivement, il faut savoir qu'une forte dépendance peut provoquer des convulsions en début de sevrage, met en garde David Mété. Hors ces cas extrêmes relevant d'une pathologie, des mesures simples sont à suivre. Par exemple, le sevrage peut se concevoir comme un challenge à faire en famille, entre amis. On peut aussi profiter de cette période d'abstinence pour faire du sport. Il est aussi possible de laisser libre cours à son imagination en créant des mocktails – cocktails sans alcool- pour les soirées car "des boissons sans alcool s'est tout à fait délicieux si on veut boire quelque chose d'agréable"commente le docteur Mété.
Encouragé par les professionnels de santé et les associations, le Dry January n'est cependant pas soutenu par l'Etat. "Le gouvernement a cédé face aux pressions des professionnels du secteur de l'alcool. Il ont demandé à avoir de l'Etat de l'aide pour leur filière. Pourtant, à contrario, le gouvernement soutient le mois sans tabac ; il n'y a pas la même dynamique" déplore le professionnel de santé.
Source : https://www.ipreunion.com/ EF / Photo RB