Etablissements de santé plus de 95% des personnels vaccinés.
Deux bloc fermés au CHU nord
Depuis ce mercredi 15 septembre 2021, les personnels travaillant auprès de publics fragiles sont dans l'obligation de présenter au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 sous peine d'être suspendus avec retenue de salaire. Au niveau national, ce sont environ 3.000 suspensions qui ont été prononcées d'après le ministre de la Santé Olivier Véran. A La Réunion, 70 suspensions qui ont été formulés dans les établissements de santé, et deux dans les EHPAD. Un sapeur-pompier a aussi été suspendu. Deux blocs ont été fermés au CHU nord. Pour autant existe-t-il un risque d'entrave à la continuité et à la qualité des soins ? On fait le point
Sur les sites du CHU, 5% des effectifs pourraient refuser totalement la vaccination d'après certains syndicats. Un taux qui peut sembler faible, mais qui pourrait avoir de vraies répercussions sur la continuité des soins. "Il faut aussi garder en tête que certains sont en arrêt maladie, et qu'on ignore donc leur statut vaccinal actuel et futur, au moment de devoir retourner en poste" indique Jean-Marc Vélia, secrétaire général de la CFDT Santé.
Comme rappelé par l'ARS, la vaccination obligatoire n'a pas de date limite, à l'inverse du pass sanitaire qui doit pour l'heure se terminer 15 novembre - une échéance qui pourrait d'ailleurs être repoussée. Les personnels actuellement en congé ou arrêt seront donc probablement soumis à cette obligation à leur retour.
Si les récalcitrants au vaccin ne sont pas forcément des personnels soignants, les syndicats craignent déjà l'impact qu'aura la suspension – voire la démission – de certains d'entre eux. "Les équipes sont déjà fatiguées suite à la crise sanitaire, et le départ de certains pourraient résulter en une nouvelle charge de travail pour ceux présents. La qualité des soins et des conditions de travail sont en péril" alerte Jean-Marc Vélia.
Une équipe d'astreinte d'infirmiers anesthésiste aurait déjà été supprimée pour faire face à l'absence de certains salariés. Deux salles de bloc du site nord ont fermé leurs portes, confirme en tout cas le CHU où une vingtaine de personnels ont été suspendus.
"Le risque est de manquer de soignants spécialisés, qu'on ne pourra pas remplacer : ceux présents devront enchaîner des vacations. Certains contractuels se retrouvent déjà dans cette situation" souligne le syndicaliste. Une fermeture de lits est aussi crainte de la part des syndicats.
- Une fracture au sein des équipes -
Une véritable fracture aurait par ailleurs été engendrée par l'obligation vaccinale. "Il y a un an, les soignants étaient applaudis, aujourd'hui ils ont l'impression de ne plus être respectés. Certains ont perdu le cœur qu'ils mettaient dans leur travail, recréer une confiance au sein des équipes va être laborieux" ajoute-t-il.
Car si certains soignants se sont faits vacciner volontairement, d'autres l'ont fait par obligation. "Ces personnels sont en colère, nous allons devoir faire un réel travail de médiation pour assurer une continuité des soins de qualité, mais aussi une qualité de conditions de travail qui était déjà dégradée avant la crise sanitaire" note Jean-Marc Vélia.
"Un pompier professionnel suspendu et trois volontaires ont suspendu leur engagement" a par ailleurs précisé le colonel Frédéric Léguiller, sur Antenne Réunion. Des chiffres qui ne menacerait pas les casernes de fermeture. "On est sur un dispositif opérationnel général qui vise à équilibrer les effectifs d’un centre à l’autre. Quand un centre est dans une situation délicate dans une caserne, on peut faire appel à des personnels d’autres centres" a-t-il assuré.
Au final, une très grande majorité des personnes travaillant dans les secteurs concernés ont respecté cette obligation vaccinale, de bon cœur ou non. Du coté des infirmiers libéraux, 95% de vaccination a aussi été atteint. Mardi, du côté des sapeurs-pompiers, le taux s'élevait à 77%.
Le risque d'une entrave à la continuité et à la qualité des soins semble écarté pour le moment. Reste à savoir comment cela se traduira dans la durée.
Source : https://www.ipreunion.com / AS / Photo RB