Mayotte une enquête de l’Insee révèle une offre de soin insuffisante sur l’île.
L’enquête santé, réalisée par l’Insee, a révélé qu’un Mahorais sur deux a été confronté à une offre de soin insuffisante en 2019.
Obésité chez une femme sur deux de plus de 35 ans
A l’issue d’une enquête santé, menée par l’Insee, en 2019, presque la moitié des habitants de Mayotte (45%), qui ont eu besoin d’un soin en 2019, ont été obligés de "reporter ou d’y renoncer" à cause d’une "offre de soin insuffisante".
Parmi les conclusions de cette enquête figure le manque non seulement de médecine préventive à Mayotte, mais aussi l’éducation à la santé. En raison de ces manquements, la situation sanitaire sur l’île est alors plutôt alarmante avec entre autres le taux devenu élevé de l’obésité en l’occurrence chez une femme sur deux âgée de plus de 35 ans, rapporte Le Journal de Mayotte.
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En parallèle, l’Insee a aussi indiqué que 21% de la population (tout âge confondu) se dit être en mauvaise santé contre 7% en métropole. Il faut pourtant souligner que 60% des habitants ont moins de 25 ans.
L’Insee a expliqué que la cause principale de cette situation sanitaire sur l’île est en lien avec le motif financier pour 34% d’abord, ensuite avec le "délai d’obtention d’un rendez-vous", ainsi que le manque d’offre (9%)". Il est aussi indiqué qu’il y a "certaines spécialités qu’on a du mal à trouver sur l’île voire inexistante".
Selon S. Lecornu, en visite à Mayotte, l’amélioration du système de santé dépend de la sécurisation du territoire.
En marge de sa visite à Mayotte, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a assisté à l’inauguration du Service de Soins et de Réadaptation Martial Henry (SRR) de Petite-Terre, hier.
Sébastien Lecornu termine sa visite par l’inauguration d’un Service de Soins et de Réadaptation
Pour rappel, Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer) et Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur) étaient en visite à Mayotte du 28 au 31 août. Pour le dernier jour de leur visite sur le 101e département, le ministre des Outre-mer a assisté à l’inauguration du Service de Soins et de Réadaptation Martial Henry (SRR) de Petite Terre.
Le SRR est dédié en l’occurrence à la maternité, aux premières urgences et aux soins médicalisés, rapporte Le Journal de Mayotte.
Martial Henry s’est exprimé
Le docteur Martial Henry, âgé de 90 ans, a pris la parole pour cette occasion.
Il a ainsi exprimé son entière reconnaissance envers ceux qui ont participé à la réalisation du projet : Alain Daniel, directeur du CHM pendant 10 ans, Fadul Ahmed, ancien Conseil Général de Pamandzi.
Le nonagénaire n’a pas également manqué de saluer la mobilisation des maires de Dzaoudzi et de Pamandzi pour avoir "libéré le foncier".
Un investissement de 27 millions d’euros a été nécessaire pour construire le bâtiment. Ce montant est majoritairement financé par des fonds européens ainsi que ceux venant du ministère de la Santé.
Le financement d’un 2e hôpital en Grande-Terre déjà inscrit dans la loi de finances
Sébastien Lecornu a aussi fait allusion à la construction d’un 2e hôpital en Grande-Terre en indiquant que : "Les sommes sont inscrites dans la loi de finances et le choix du terrain doit être arrêté dans les semaines qui viennent". De son côté, le docteur Martial henry a proposé de construire l’hôpital dans le centre-ville en décongestionnant la capitale.
A cette occasion, Sébastien Lecornu, interrogé sur le problème en lien avec l’insuffisance des soignants sur l’île, a indiqué qu’il s’agit plutôt d’un "problème national". D’après les chiffres de l’Ordre National des Médecins, Mayotte ne compte que 94 soignants pour 100 000 habitants, contre 256 en Guyane et 437 en moyenne nationale. "Quand je demande aux soignants depuis combien de temps ils sont sur le territoire, c’est soit 15 à 20 ans, soit 6 mois à un an, c’est un problème d’attractivité", a-t-il souligné.
Insécurité et niveau scolaire
Sébastien Lecornu a assuré qu’il ne s’agit pas d’un problème de rémunération, puisque les postes sont ouverts, mais il n’y a pas de candidats.
D’après ses explications, le soignant examine le niveau de sécurité du territoire et d’éducation, ce qu’il peut proposer à son conjoint ou sa conjointe ou encore aux membres de sa famille.
L’amélioration du système de santé est liée, selon lui, au contexte sécuritaire du territoire. De ce fait, pour que Mayotte redevienne attractive et attire les meilleurs agents, il faut renforcer la sécurisation du territoire.
Source : https://www.linfo.re/