L'ARS clarifie ses données sur le nombre de décès des personnes vaccinées.
Les points de situation deviennent plus complets.
Dans ses derniers bulletins, l'agence régionale de santé (ARS) indiquait parmi les décès liés au Covid la proportion de personnes ayant un schéma vaccinal complet. Pour les autres, il n'a jamais été précisé si ceux-ci avaient reçu une première dose ou non. Contactée à ce sujet par Imaz Press, l'ARS avait répondu que ces données ne seraient pas rendues publiques, car soumises au secret médical. Mais face à la forte attente de la population, la décision a été prise d'introduire dorénavant ces éléments, "après investigation et accord des familles", nous dit-on.
C'était le cas pour la localisation des cas de Covid-19 sur l'île, la proportion des vaccinés - non vaccinés parmi les cas positifs et maintenant les différents stades de vaccination parmi les décès recensés, liés au virus.
En effet jusqu'ici, l'ARS indiquait quelles étaient, parmi les personnes décédées, celles qui avaient un "schéma vaccinal complet" et celles qui ne l'avaient pas. Mais dans cette deuxième catégorie, aucun détail n'était fourni. Impossible de savoir en effet si "pas de schéma vaccinal complet" signifiait : aucune dose de vaccin, une dose de vaccin (et donc vaccination en cours mais non terminée) ou bien deux doses de vaccin sans avoir terminé la semaine d'attente post seconde dose.
Pour rappel en effet, un schéma vaccinal est considéré complet lors que l'on a reçu toutes les doses nécessaires (deux pour le Pfizer, une pour le Janssen) et que l'on a atteint un certain nombre de jours après la dernière dose pour que l'immunité soit considérée effiace. Après la seconde dose de Pfizer, ce délai est de 7 jours. Pour le Janssen, il est de 4 semaines.
Le 4 août dernier, Imaz Press avait demandé à l'ARS ce qu'incluait justement "ne pas avoir de schéma vaccinal complet", face notamment aux nombreuses questions des lecteurs à ce sujet. "Pour des raisons de confidentialité et de secret médical, nous ne pourrons pas répondre à cette question" nous avait alors répondu l'agence de santé.
- Changement de cap -
Comme lors de la diffusion d'autres données ou statistiques autour du Covid-19, l'ARS a changé d'avis et décidé finalement de rendre publiques ces données. "Suite à des demandes similaires concernant les décès la semaine dernière suite au dernier point de situation, il a été décidé d’introduire dorénavant ces éléments, après investigation et accord des familles, dans les points de situation, soit dès ce jour" nous répondait l'ARS dès ce mardi après-midi.
Le bulletin fourni ce mardi soir indique alors que parmi les 22 nouveaux décès enregistrés, 17 personnes n’étaient pas vaccinées, trois avaient reçu une seule dose de vaccin et deux personnes avaient un schéma vaccinal complet. Elles étaient âgées de plus de 70 ans et présentaient de fortes comorbidités, indique l'ARS. Par ailleurs, 91% des personnes décédées sur la semaine écoulée présentaient un schéma vaccinal incomplet ou n’étaient pas vaccinées.
- Le risque d'entretenir le soupçon -
La question se pose malgré tout : pourquoi l'ARS a-t-elle attendu avant de fournir ces données, ou tout simplement de demander l'accord des familles pour les divulguer.
Il était difficile de comprendre en quoi ces informations appartenaient au secret médical, quand les autres (tranches d'âges des personnes décédées, schéma vaccinal complet, taux de vaccinés en réanimation...) sont rendues publiques. Il était également difficile de comprendre pourquoi l'ARS gardait ces éléments confidentiels quand elle pouvait potentiellement convaincre la population d'aller se faire vacciner, en accord avec la démarche des autorités sanitaires.
D'autant plus quand la confusion règne autour de la définition de schéma vaccinal complet. Et d'autant plus que ce type de procédure ne fait qu'entretenir les doutes et le scepticisme de la part d'une partie de la population.
Ces données, parties pour être publiées désormais dans chaque point de situation, ont leur importance. Elles viennent conforter les études parues ailleurs que la vaccination évite du mieux possible la contraction de formes graves et les décès, quand les patients n'ont pas de comorbidité trop importante. Une démarche de clarification essentielle dans un climat déjà très anxiogène autour de la vaccination.
Source : https://www.ipreunion.com/ ARS / Photo RB