Vaccination et pass sanitaire : toujours de la méfiance
Lors de leur conférence de presse, le préfet et la directrice de l'ARS ont rappelé aux Réunionnais l'importance de se faire vacciner. Insistant sur le fait que " La Réunion n'a pas pu gagner la course de vitesse contre le virus et ses variants", les autorités sanitaires les invitent à prendre rendez-vous pour recevoir leur injection très rapidement. Pour autant, même après cette nouvelle alerte et la mise en place du confinement partiel, la vaccination et le pass sanitaire provoquent toujours une grande méfiance chez une partie de la population .
Si l'annonce de l'extension du pass sanitaire par Emmanuel Macron a provoqué une (courte) ruée dans les centres de vaccination à La Réunion, l'alerte des autorités de l'île et la mise en place du confinement n'ont pas l'air pour l'instant de convaincre les réfractaires au vaccin. Le message est passé pour ceux et celles qui souhaitent simplifier leur quotidien avec ces restrictions, mais les " antivax " restent toujours sur leur position de départ.
- Passer le cap, parfois contraint -
C’est plus sous la contrainte que par conviction que certains habitants décident à se faire vacciner. Manéva, 26 ans, a finalement sauté le pas. "On a plus le choix et les choses ne vont pas en s’arrangeant avec ce corona de malheur. De plus ça ne me fait pas plaisir de savoir qu’on nous reconfine, qu’une fois de plus les restaurants vont fermer. Il faut que j’aille me faire vacciner" explique-t-elle avec un sourire inquiet.
Hugo, caissier dans un supermarché, a pris pour sa part conscience de l’ampleur de la pandémie sur l’île. Longtemps réticent à l’idée de se faire injecter un liquide dont il dit ignorer la substance, son avis a changé à l’annonce du nombre de cas énoncés par le préfet. "J’étais choquée, je ne pensais pas qu’on avait atteint ces chiffres-là, j’attendais au moins que ces vaccins soient plus développés avant d’aller le faire, mais finalement va falloir se jeter à l’eau. J’ai déjà pris rendez-vous au gymnase de La Possession. Je ne suis pas soumis au gouvernement mais je ne suis pas non plus un prisonnier pour qu’on m’enferme tous les quatre mois" explique-t-il avec un sourire confiant.
- Grande peur -
La prise de parole de la directrice de l’ARS n’a pas fait l’unanimité. Pensant qu’il serait mieux de fermer l’aéroport, une partie de la population reste méfiante à l'égard du vaccin. Certains ont peur, mais ce qui ressort c'est aussi et surtout le manque de connaissances sur les composants des vaccins contre le Covid-19.
"Vous savez tout aussi bien que moi que ce vaccin n’est qu’une ruse pour nous mettre des puces électroniques afin de suivre nos moindres faits et gestes, Martine Laoucette peut dire ce qu’elle veut, moi je ne ferai pas partie de ces 80% qui doivent être vaccinés d’ici la mi-novembre" s’exclame Rina, étudiante à l’université.
Quant à Chaïma, 23 ans, l’idée de se faire vacciner lui fait toujours peur. La mort du jeune garçon de 22 ans dans l’Hérault après s’être fait injecter le vaccin Pfizer ne la rassure pas. "Depuis le début, les autorités sanitaires tentent d’étouffer ces histoires de morts, ils cherchent des noms de maladies par ci par là pour se dédouaner de tout ça. Je préfère un corps entier qu’un corps en décomposition, c’est sans moi" affirme-t-elle.
Pour l’heure, les objectifs sont fixés et l’ARS espère réaliser 60.000 doses d'injections cette semaine pour arriver à 49% de la population vacciner d’ici la fin du mois d’août. L'immunité collective ne pourra être atteinte que si 80% de la population réunionnaise possède un schéma vaccinal complet. L'ARS se fixe pour objectif d'atteindre ce chiffre en novembre 2021.
Source : https://www.ipreunion.com/ MBI / Photo RB