Covid-19 le préfet réfléchit à durcir les restrictions sanitaires.
Le variant Delta inquiète.
Le préfet Jacques Billant s'est montré particulièrement inquiet face à la situation sanitaire lors de sa réunion hebdomadaire avec les maires de l'île ce mercredi 21 juillet 2021. Alors que le variant Delta gagne du terrain - 332 cas pour la seule journée de mardi 21 juillet 2021 -, les autorités estiment que d'ici une semaine, 1.000 cas quotidiens du Delta pourraient être enregistrés. Cette situation pousse le préfet à réfléchir à un nouveau durcissement des restrictions sanitaires, alors que le couvre-feu a été rétabli le 14 juillet. La saturation du système hospitalier est particulièrement crainte par les autorités. "Il va falloir prendre des mesures de nature à stopper la progression sous peine d'arriver à des niveaux importants d'ici quelques jours" a alerté le préfet.
"Le nombre de cas positifs journaliers est très important : il y avait 250 cas quotidien la semaine dernière, aujourd'hui il y a 500 cas recensés par jour" a alerté Jacques Billant. Une situation inquiétante qui devrait encore s'aggraver dans les jours à venir, avec des taux d’incidence qui tendrait vers les 300 pour 100.000 habitants.
"La présence du variant delta n’est pas étrangère à cette augmentation, le nombre de contamination par ce variant est passé de 38 cas la semaine dernière à 250 cas. aujourd’hui. De fait il y a énormément de fêtes qui sont organisées. Elles nourrissent un nombre impressionnant de clusters (foyers de contagion - ndlr)" a déploré le réprésentant de l'Etat. Les rassemblements privés seraient à l'origine de nombreux foyers de contagion et de la diffusion du variant.
"Nous voyons qu’il y a une multiplication de clusters en raison de personnes qui n'appliquent pas les restrictions sanitaires : mariages, fêtes privées. La population n’a pas conscience de la gravité de la situation, nous allons dépasser nos moyens d'intervention" a-t-il martelé. "Nous sommes à un carrefour : il faut savoir être réalistes et nous sommes à un moment clé de l’épidémie" a-t-il averti.
Aujourd’hui, quatre lits sont disponibles en réanimation. Devant la saturation du milieu hospitalier, cinq lits supplémentaires peuvent encore ouvrir. "Ensuite nous allons arriver au bout de la possibilité hospitalière, avec un personnel épuisé" s'est inquiété Jacques Billant.
- Instauration du pass sanitaire -
Concernant le pass sanitaire, qui a été rendu obligatoire par un décret, le préfet va signer la mise en place de ce dernier pour les établissements recevant du public (ERP) de plus de 50 personnes. A partir du moment où 50 participants seront dans une salle, l'obligation du pass sanitaire s'appliquera.
"C’est au responsable du site devérifier à travers notamment l’application Tous Anti Covid, ou par contrôle papier, que le pass sanitaire est en règle" a précisé le préfet. Le pass ne s’appliquera pas aux lieux de culte, ni magasins, ni bars, restaurants, ni centre commerciaux pour l'heure, en attendant le vote de la loi.
Dans les établissements où le pass sanitaire s'appliquent, le décret permet de ne plus exiger de masques à l'intérieur. C’est cependant au préfet de décider si le port du masque obligatoire peut être supprimé : celui-ci a décidé de lever l'obligation pour les ERP en plein air mais de la maintenir dans les lieux à l’intérieur, même avec un pass sanitaire.
Pour les braderies, brocantes, marché forain, l’obligation du pass sanitaire ne s'applique pas. Les enfants ne sont pas concernées.
Serge Hoareau, président de l'AMDR, s'est inquiété de l'instauration de ce pass. "Il va falloir mettre en place des agents pour vérifier soit le pass sanitaire soit le test PCR. Est-ce que nous avons les moyens de le faire ? Nous allons certainement être confrontés à des situations incontrôlables, notamment au vu du mécontentement de beaucoup de citoyens" a-t-il alerté. Jacques Billant a répondu que "cela nécessite des engagements, pour les personnes qui ne veulent pas se soumettre à la réglementation, il faudrait le signaler".
"La méthode Vigipirate peut être prise en exemple avec la fouille des sacs, les bénévoles ont appris à faire ces contrôles visuels. Aujourd’hui nous avons à mettre en place ces contrôles. Il faudra par ailleurs décider de qui gèrera la chose en amont : est-ce que c’est une prestation publique, privé ? Est ce qu’il faut prendre une société de contrôle pour l’assurer. Ce n’est pas simple à organiser mais tout cela va se mettre en place au fur et à mesure, puisque c’est applicable à partir de demain" a ajouté le préfet.
Source : https://www.ipreunion.com/ / Photo RB