Dengue un décès et 1.949 cas confirmés en une semaine.
Du 17 au 23 mai, un décès et 1.949 cas de dengue ont été confirmés (2 074 cas la semaine précédente). 21% des patients hospitalisés pour dengue présentent une forme sévère. L'épidémie se poursuit à un niveau élevé ces dernières semaines (près de 2.000 cas hebdomadaires depuis cinq semaines). Toutes les communes sont concernées. Le secteur Ouest reste le plus touché. "A ce stade, il n'est pas encore possible de déterminer si le pic épidémique a été atteint" précise la préfecture. Nous publions le communiqué ci-dessous.
La préfecture, l’ARS et Santé Publique France ont le regret d’annoncer le décès d’un patient survenu ces derniers jours et directement lié à la dengue. Le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations pour dengue est en hausse. Par ailleurs 21% des patients hospitalisés pour dengue présentent une forme sévère.
Cette année, de nombreuses formes graves de la dengue sont recensées à La Réunion. Il est recommandé de consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes évocateurs et de se rendre à l’hôpital en cas d’aggravation de son état de santé, surtout au 4ème jour où les formes graves apparaissent.
Les autorités rappellent l’importance d’éliminer les gîtes larvaires dans les cours et jardins, de se protéger des piqûres de moustiques et de continuer à se protéger, même malade, pour éviter de se faire piquer et transmettre la maladie à ses proches. 15% des maisons visitées par le service Lutte Anti-Vectorielle en 2021 recensaient au moins un gîte larvaire (contre 8% en 2020).
- Situation de la dengue au 2 juin 2021 (données Cellule Santé Publique France en région, ARS) -
Depuis le 1er Janvier 2021
- 18 381 cas confirmés
· 462 hospitalisations
· 2 397 passages aux urgences
· 12 décès directement liés à la dengue
Les cas sont répartis sur les 24 communes :
- L'Ouest concentre 70% des cas à Saint-Paul, La Possession, Le Port, Saint-Leu et Trois-Bassins
- Une stabilité des cas est observée sur les autres secteurs :
o 15% des cas se situent dans le Sud à Saint-Joseph, Saint-Pierre, Le Tampon, Saint-Louis, Les Avirons et Etang Salé principalement
o 12% des cas dans le Nord : Saint-Denis, Sainte-Marie principalement
o 3% des cas dans l’Est : Saint-André et Saint-Benoit principalement
Des regroupements de cas ont été identifiés dans les communes (quartiers) suivantes :
Région Ouest
- Le Port (Satec, SIDR Basse et Haute, Ariste Bolon, Saint Ange d’Oxile, Vieille ville, Epuisement, ZAC 1, Orée du Bois, ZUP 1, Lot Sedre, Piscine, Say, Cœur Saignant Haut et Bas, Rivière des Galets, ZAC Rivière des Galets)
· La Possession (Fond de Bac, Rivière des Galets, Moulin Joli, Halte là, Saint Laurent, Sainte Thérèse, Cap Noir, Dodin, Pichette, Cité Jacques Duclos, Ville, Camp Magloire, Tamarin Sarda, Le Vingt Septième, Vingt-Huitième, Dos d’Âne)
· Saint Paul (Parc de la Poudrière, La rue Jacquot, L’Etang, La Plaine, Bois de Nèfles, Bouillon, Sans Souci, Centre-ville, Gare Routière, La Baie, Bellemène, Bois Rouge, Le Bois de Nèfles, Le Guillaume, Plateau Caillou, Le Petit Bernica, Fleurimont, Tamatave, l’Eperon, Tamatave, Saint-Gilles les hauts, Tan Rouge, Villèle, La Saline, Ermitage, Fond Puits, Barrage, Le Grainoire, Mont Roquefeuil, Carrosse, Trou d’eau, Les Filaos, Bruniquel, La Saline les Bains, Trou d’eau, Lotissement Bellevue, Lotissement Gayette, L’Ermitage les Hauts, Lot Bellevue, Bruniquel, Saint-Gilles-les bains, Grand Fond, Les Coquillages, Boucan)
· Trois Bassins (La Souris Blanche, La Grande Ravine, ville)
· Saint Leu (Pointe des Châteaux, Quartier Pêcheurs, Stella, Portail, Piton, Maduran, Butor)
Région Sud - Saint-Joseph (Manapany, La petite Plaine, Les Jacques, La Cayenne, Ville, Le Butor, Bois Noirs, Le Goyave, Langevin, Vincendo, Ligne Matouta)
· Saint-Pierre (La Ravine des Cabris, Bois d’Olives, Lataniers, Basse Terre les Bas, Ville, Monvert)
· Les Avirons (Barouty)
· L’Etang Salé (L’Etang Salé les Bains,Pied des Roches)
· Le Tampon (Les Quatre Cents, Trois Mares, Le dix-septième)
Région Nord - Saint-Denis (La Bretagne partie Basse et Haute), Sainte Clotilde, Le Chaudron, Saint-Jacques, Vauban, Butor, La Providence, Bellepierre, La Source, Petit île)
· Sainte-Marie (Les Orchidées, La Grande Montée, Beauséjour, Les Gaspards, Convenance)
· Sainte-Suzanne (Les Jacques Bel air)
Région Est - Bras Panon (Les Avocatiers)
En mai 2021 :
- 15% des maisons recensés au moins un gîte larvaire (8 % en 2020).
- 31 gîtes larvaires observés en moyenne pour 100 maisons visitées.
- L’importance de la lutte contre les gîtes larvaires -
En 2021, le nombre de maisons abritant des gîtes larvaires est proche de ce qui avait été observé lors de la première vague de l’épidémie de dengue en 2018 et près de 2 fois plus important qu’en 2020. Le nombre moyen de gîtes larvaires par maison en 2021 est supérieur à celui enregistré à la même période sur les 3 dernières années.
Il est essentiel d’appliquer les bons gestes d’élimination des potentiels gîtes larvaires dans les cours et jardins, particulièrement lors d’épisodes de pluie, qui sont favorables à l’éclosion des œufs de moustiques.
- Recommandations pour lutter contre la dengue -
Il suffit d’une seule piqûre de moustique pour contracter la dengue. Les autorités sanitaires recommandent de :
- Se protéger contre les piqûres de moustiques, y compris durant les 7 jours suivants l’apparition des symptômes pour protéger son entourage :
o Utilisation de répulsifs,
o Installation de moustiquaires,
o Port de vêtements longs,
o Utilisation de diffuseurs. - Continuer à se protéger, même si on a déjà été malade de la dengue antérieurement : plusieurs sérotypes de la dengue peuvent circuler et une infection par un sérotype ne protège pas de l’atteinte par un autre sérotype.
• Eliminer les gîtes larvaires : vider tout ce qui peut contenir de l’eau tout autour de son domicile, vérifier les gouttières…
Le pic épidémique est-il atteint ? Les autorités ne savent pas encore le dire, mais il faut l'espérer, au regard des chiffres enregistrés ces deux dernières années. Une fois le mois de mai passé, les courbes n'ont fait que descendre.
- Une épidémie en route depuis 2018
Ce qui est certain cependant c'est que l'épidémie ne faiblit pas. Présente sur le territoire depuis le début des années 2000, la dengue circule de façon active depuis plus de trois ans maintenant.
C'est en 2012 que le virus de la dengue émerge à nouveau, lui qui n'avait pas circulé sur l'île depuis 2004. Le premier cas autochtone a été recensé en mars 2014 à La Réunion, le début d'une propagation difficile à contrôler.
Début 2018 la hausse des cas est bien réelle, après plusieurs montagnes russes. Dans toutes les têtes, marquées par le chikungunya, on craint "un deuxième chik". Alors que les autorités se mobilisent pour tenter de contrer le virus, la circulation de la dengue se confirme peu à peu. Une circulation qui ne s'était . Le 27 mars 2018, le préfet de l'époque, Amaury de Saint-Quentin, décrète le statut d'épidémie sur le territoire.
A ce moment-là, le niveau 3 du dispositif ORSEC est déclaré pour une épidémie déclarée de "faible intensité". Il ne fallait pas que la dengue surpasse l'hiver… ce fut un échec. 2018 marque donc le début d'un cycle épidémique qui ne s'est jamais arrêté et qui continue depuis, à des intensités variées, reprenant de plus belle lors de chaque été.
En avril 2019, c'est la première fois que plus de 1.000 cas sont dépassés en une semaine. Un nouveau record pour la dengue. Plus tard au mois de juin, la Métropole sera confrontée à ses premiers cas de dengue en région Provence-Alpes-Côtes d'Azur (Paca). De quoi inquiéter les autorités locales.
- Trois sérotypes en circulation
La fin de l'année 2019 amène avec elle un deuxième "type" du virus, appelé sérotype. Désormais les types 1 et 2 de la maladie circulent dans l'île et l'on peut être atteint deux fois par la maladie. A ce moment-là, depuis le début de l'épidémie en 2018, l'ARS dénombre plus de 75.000 personnes contaminées par la dengue. 20 malades sont décédés.
Puis le 24 décembre, drôle de cadeau de Noël : le sérotype 3 est détecté sur l'île, alors que quatre sont en circulation dans le monde. C'est toujours le cas cette année. Fin 2020, l'ARS dénombre 16.011 cas positifs confirmés dans l'année.
- Des formes sévères inquiétantes
Ce qui inquiète plus que jamais les autorités sanitaires et les médecins, ce sont les apparitions complications liées à la dengue. D'abord à partir de juillet 2020, des problèmes de vue ont été identifiés chez des patients. Les malades témoignent alors de perte brutale et sévère de l'acuité visuelle, ou encore d'apparition de taches noires.
Début mai, on parle pour la première fois de "choc de dengue", forme particulièrement sévère du virus, jamais observée jusqu'ici à La Réunion. Une complication pouvant être mortelle, qui provoque de l'hypotension, des malaises, parfois des crises de tachycardie. Dans ce cas, le corps ne fonctionne plus.
Alors que l'on compte 12 morts depuis le début de l'année, une mortalité plutôt stable comparée aux bilans précédents, l'inquiétude monte dans les hôpitaux, notamment le CHOR, alors que 70% des cas de dengue sont regroupés dans l'ouest.
Source : https://www.ipreunion.com/ MM / Photo RB