Covid-19 le grand flou des mesures sanitaires.
Les Réunionnais nagent dans le plus grand flou actuellement. Maintenant que la troisième étape du plan de désescalade du préfet a été annulée, rien n'indique comment vont se passer les semaines à venir. Les restaurateurs ne savent pas quand ils pourront totalement rouvrir, les salles de sport non plus... Une garantie, celle de la levée des motifs impérieux qui est bien maintenue au 9 juin. Pour l'instant.
Le calendrier se voulait clair, carré, mais le virus en a décidé autrement… Alors que le préfet annonçait début mai une ligne séparée en plusieurs axes de "désescalade", l'aventure s'arrête avant la troisième étape, prévue le 9 juin. Et depuis que le préfet a annoncé son annulation, les informations contradictoires se multiplient tandis que l'évolution des mesures pour les semaines à venir, sont inconnues pour l'instant.
- Navigation à vue -
Contactée, la préfecture indique qu'aucune prise de parole du préfet n'est prévue à ce stade. Elle pourrait avoir lieu en fin de semaine prochaine, mais sans certitude. Jacques Billant quant à lui a rencontré les maires ce mercredi, comme chaque semaine. Il leur a confirmé l'annulation de la troisième étape du plan de désescalade, sans donner plus de précision pour la suite des opérations.
Selon nos informations, il a indiqué aux élus ne pas savoir encore quand pourrait être lancée cette troisième phase. Un travail est en cours avec l'ARS et le ministère de la Santé pour proposer un nouveau calendrier. Jacques Billant a cependant déclaré aux élus qu'un confinement n'était pas sur la table pour l'heure. Pour l'instant, La Réunion navigue donc à vue.
La situation est particulièrement compliquée pour les entreprises qui se préparaient à rouvrir. C'est le cas des bars et restaurants sans terrasses, qui restent donc encore fermés à cette heure. C'est le cas des autres établissements qui quant à eux devaient ouvrir l'intérieur de leur restaurant. C'est le cas des salles de sport, qui devaient rouvrir leurs portes le 9 juin. C'est le cas des organisateurs d'événements, culturels notamment, qui commençaient à se réorganiser en conséquence.
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Si le choix du préfet de ne pas poursuivre la désescalade est logique au regard des chiffres du Covid-19, il faut noter cependant que cette hausse de contaminations n'a jamais cessé. Les taux étaient déjà particulièrement hauts quand le calendrier en question a débuté.
- Contradictions en chaîne sur le schéma vaccinal -
Tandis que la population attend de savoir à quelle sauce elle va être mangée dans les semaines à venir, les informations transmises à ce jour, elles, sont teintées d'imprécisions. C'est le cas de la levée des motifs impérieux, qui elle, ne bouge pas. Contacté par Imaz Press ce jeudi 27 mai, le ministère des Outre-mer a indiqué que "ce sont deux mesures séparées" en parlant du plan de désescalade du préfet et des motifs impérieux dont la levée a été annoncée par le ministère directement. Et si Jacques Billant a repoussé à une date ultérieure la troisième étape de la désescalade, "ça ne remet pas en cause la levée des motifs impérieux" nous dit le ministère des Outre-mer.
De quoi rassurer les futurs voyageurs qui commençaient déjà à voir rouge après les déconvenues rencontrées lors de l'achat de leur billet d'avion. En cause : un délai obligatoire avant de pouvoir voler, passée la seconde dose du vaccin. Ce délai est de deux semaines après avoir reçu la deuxième dose du Pfizer et de quatre semaines pour le Janssen (vaccin monodose).
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Mais sur ce point les internautes ont été confrontés à des informations contradictoires. Comme nous le fait remarquer un lecteur avisé, le "schéma vaccinal complet" du Pfizer est différent selon la source que l'on consulte. En Ile-de-France, l'observatoire du médicament (Omedit) parle de "sept jours" après la seconde dose pour une "protection optimale"
Entre la préfecture le ministère des Outre-mer, là aussi les versions divergeaient, jusqu'à une correction effectuée par le ministère et transmise à Imaz Press ce jeudi. Ainsi lors de l'annonce des délais envisagés avant de pouvoir voyager, le ministère parlait de deux semaines pour les vaccins à dose unique, ce qui est le cas du Janssen (Johnson and Johnson) à La Réunion. La préfecture, sur sa foire aux questions, parle elle de quatre semaines.
Le ministère des Outre-mer nous indique que celui de la Santé a "finalement précisé juste après le communiqué de presse la doctrine pour le schéma vaccinal complet en cas de vaccin monodose". Ainsi pour le Johnson and Johnson il s'agit bien de quatre semaines.
- Du flou à la fausse information -
Ces imprécisions sont donc (parfois) clarifiées quand la demande est faite de les éclaircir. Sans passer par ce stade, il semblerait que personne ne se préoccupe de laisser des informations floues voire incorrectes à disposition de la population.
Et quand cette population essaie de se renseigner à la source, force est de constater que la situation est loin d'être plus claire. Preuve en est avec le numéro vert du gouvernement, spécial Covid-19. A plusieurs reprises, des internautes nous ont indiqué recevoir de fausses informations en composant ce numéro. Chose que nous avons pu vérifier par nous-mêmes en appelant à notre tour.
La période est donc compliquée, pour toutes et tous, alors que l'avenir n'a jamais semblé aussi trouble. Et en arrière-plan, le Covid-19 poursuit sa route à La Réunion et les cas atteignent des taux jamais vus depuis le début de l'épidémie. Les derniers chiffres faisaient état de 1.335 cas détectés en une semaine et donc d'un taux d'incidence de 156 pour 100.000 habitants.
Source : https://www.ipreunion.com/ MM / Photo RB