CHU du nord le service d'urologie ferme, la prise en charge continue.
Un partenariat avec Clinifutur a été signé
A compter de ce 1er juin 2021, le service d'urologie du CHU Nord fermera officiellement ses portes. Une décision prise après plus de cinq ans de tentatives de médiation entre les quatre médecins urologues du service. Les conflits internes n'ont cependant pas permis le maintien du service, d'après un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), qui a donc ordonné la fermeture pure et simple de ce dernier. L'ARS et la direction du CHU se veulent cependant rassurants : les 2.200 patients pris en charge bénéficieront d'une continuité des soins, toujours au sein du CHU. Une convention a notamment été signée avec le groupe privé Clinifutur, qui fournira désormais des praticiens libéraux au CHU pour prendre en charge les patients concernés.
Alors que de nombreuses voix se sont élevées contre la fermeture du service d'urologie, annoncée en mars, l'ARS a tenté de balayer les inquiétudes de la population. "Le service était défaillant et ne permettait plus de garantir la sécurité des patients. Avec cette nouvelle organisation, tous les patients pourront continuer d'être suivis au CHU nord, ou bien à celui du sud ou en clinique s'ils le souhaitent" a assuré Martine Ladoucette, directrice de l'ARS.
Le groupe Clinifutur se chargera désormais de la prise en charge des patients, dans les locaux du CHU nord. Les chirurgies ainsi que les greffes, délocalisées depuis désormais quatre ans, se tiendront aussi sur place. "Quatre urologues de nos cliniques seront mobilisés. Un cinquième arrivera en octobre prochain" a précisé Mathias Deleflie, directeur général du groupe Clinifutur. Le CHU souhaite par ailleurs atteindre une centaine de greffes rénales par an.
Une permanence de soin sera par ailleurs assurée 24 heures sur 24, tous les jours, sur place. "Une situation qui n'était d'ailleurs pas assurée lorsque le service d'urologie était actif" a tenu à souligner Peter Von Theobald, président de la Commission médicale d’établissement du CHU. "Aucun honoraire ne sera facturé pour les patients, bien qu'ils soient pris en charge par des praticiens libéraux" a tenu à souligner Mathias Deleflie.
- Mettre un terme au conflit -
"Je suis un fervent défenseur de l'hôpital public, mais il faut aujourd'hui sortir de ce clivage public/privé. Le service n'était plus à la hauteur pour la prise en charge des patients, notre partenariat avec Clinifutur permettra d'améliorer nettement la continuité des soins" a énoncé Peter Von Theobald. "La situation était dysfonctionnelle, je ne comprends pas qu'on déplore de sortir de cette dernière. Mettre un terme à ce service était la seule solution" a surenchéri Martine Ladoucette.
La fermeture pure et simple du service est due à une incapacité juridique à changer les praticiens en poste dans le service, a d'ailleurs assuré la directrice de l'ARS. "Il faut savoir que la direction d'un hôpital ne décide pas de la carrière et de la discipline des praticiens. C'est le centre national de gestion qui se charge de cela, et leur statut est très protecteur" a précisé Lionel Calenge. Pour éviter à l'avenir une telle situation, le CHU a d'ailleurs décidé de mettre en place un système de gestion des conflits. "Nous avons sûrement manqué d'anticipation, mais il faut souligner que cette situation est tout à fait exceptionnelle. Un système de signalement et de médiation est donc désormais mis en place" a-t-il ajouté.
Pendant la conférence de presse, Joé Bédier, maire de Saint-André, était sur place pour montrer son mécontentement. "Tout est déjà plié, une fois de plus on est en train de sacrifier la santé des Réunionnais. Cette décision ne pourrait jamais être prise dans une autre région de France" a-t-il dénoncé.
De nombreux élus et syndicats de santé ont déploré ces dernières semaines d'avoir été "mis devant le fait accompli". Martine Ladoucette a répondu à cette critique en indiquant que "les élus et la population ont été prévenus ni trop tôt, ni trop tard". "Les instances qui devaient être mises au courant de l'avancée du dossier, dont la première mission d'inspection a eu lieu en 2016, l'ont été. On ne peut pas communiquer sur une situation tant que nous ne sommes pas assurés d'avoir une solution pérenne et définitive" a-t-elle insisté. Elle a ensuite échangé avec Joé Bédier, assurant que cette fermeture était inévitable.
Source : https://www.ipreunion.com/ AS / Photo RB