Nouveau couvre-feu ce vendredi. Tout le monde chez soi à 18h.
La Réunion a cru y échapper mais la menace du couvre-feu renforcé s'est concrétisée : le préfet Jacques Billant a annoncé ce mardi 2 mars 2021 un couvre-feu avancé à 18h et ce à compter de vendredi. Alors que le taux d'incidence de l'île est de 104 pour 100.000 habitants, la décision des autorités sanitaires se justifie par une quasi saturation de la capacité hospitalière et l'arrivée des vacances scolaires.
C'est officiel, le couvre-feu est durci à La Réunion. Généralisé sur tout le département mardi 23 février, de 22h à 5h, il passe à 18h. Une mesure qui entrera en vigueur ce vendredi 5 mars. Comme pour le couvre-feu actuel, des dérogations seront possibles à condition de présenter un motif valable et une attestation de déplacement.
Le seuil fixé par le préfet lui-même n'est pourtant pas atteint. Avec un taux d'incidence de 104 pour 100.000 habitants – bien qu'il soit situé entre 100 et 150 dans sept communes –, la barre des 125 est loin d'être franchie. Pour autant, Jacques Billant l'a clairement indiqué : il souhaite éviter une "saturation de la capacité hospitalière", alors que le taux d'occupation des lits en réanimation est de 90%, selon l'ARS. Sa directrice, Martine Ladoucette, l'a confirmé : la capacité "ultime" de 122 lits n'ira pas plus loin.
A l'aube des vacances scolaires, qui commenceront de fait en même temps que la mise en place du couvre-feu renforcé, la préfecture sert donc la vis. Objectif selon Jacques Billant : "éviter le mur du confinement".
- Évacuations sanitaires vers la Métropole -
Face à cette situation hospitalière sous tension, une opération "sans précédent" reconnaît Martine Ladoucette : l'évacuation sanitaire de quatre patients vers la Métropole, comme l'avait révélé Imaz Press dans l'après-midi. Le dispositif, à l'initiative du ministère de la Santé, s'annonce "éprouvant" et ne va "pas de soi" reconnaît l'agence régionale de santé. L'évacuation sera assistée par le Samu de Paris pour gérer l'arrivée de ces malades, actuellement en service de réanimation, qui sont aussi bien Mahorais que Réunionnais. Leur déploiement sur les hôpitaux d'Ile-de-France ou d'ailleurs sera ensuite fixé par le ministère.
Consciente de la difficulté de telles opérations, Martine Ladoucette a indiqué que le but est bien "de les éviter le plus possible".
Par ailleurs, le préfet a assuré que les evasan de Mayotte vers La Réunion "ont déjà ralenti" et le seront encore plus "pour permettre au système de santé de se concentrer sur la situation épidémique locale". Pour autant, la solidarité régionale auprès de nos voisins mahorais "incontournable, indispensable" a insisté la directrice de l'ARS.
- Le variant sud-africain bien installé -
Autre source d'inquiétude pour les autorités : la présence du variant sud-africain. Selon les derniers tests de criblage – une nouvelle méthode qui permet depuis plus d'une semaine d'analyser la présence des variants chez les nouveaux cas positifs – le variant représente "plus de 60% des cas" a révélé le préfet Jacques Billant. Un taux qui entraîne, de fait, une plus grande propagation du virus en raison de la grande contagiosité du variant. 850 nouveaux cas Covid-19 ont été enregistrés sur une semaine à La Réunion.
Autre indicateur préoccupant : le taux de reproductibilité, aussi appelé "R0". Celui-ci est supérieur à 1 à La Réunion, ce qui signifie qu'une personne malade en contamine une autre. L'ARS constate aussi une proportion en hausse de cas contacts devenus cas contaminés : plus d'un contaminé sur trois est un ancien cas contact. "Une tendance nouvelle qui doit nous préoccuper" a noté Martine Ladoucette.
Au-delà des traditionnels gestes barrières à entretenir, les autorités insistent sur le nécessaire "recours à la vaccination". A ce jour, 17.500 personnes ont été vaccinées dont plus de 3.000 ont reçu la deuxième dose. Ce mercredi 3 mars, la vaccination s'ouvre à de nouveaux publics : toute personne âgée de 60 à 75 ans ayant certaines pathologies à risque à commencer par le diabète, et les professionnels de santé intervenant auprès des personnes vulnérables.
Source : https://www.ipreunion.com/ MM / Photo RB