Covid-19 la situation se dégrade à Mayotte et inquiète La Réunion.
Le variant sud-africain circule fortement.
La situation épidémique s'est dégradée de façon extrêmement rapide ces derniers jours à Mayotte, menant au confinement de trois communes dans l'urgence. Des centaines de cas ont été recensés ces dernières semaines, mais ce qui inquiète surtout, c'est l'apparition des variants sud-africain et britannique. Considérés comme plus contagieux, leur présence sur le territoire a accéléré la circulation du virus dans l'île aux parfums. Deux nouveaux décès ont par ailleurs été enregistrés en 48 heures.
"Le variant sud-africain circule et beaucoup, 50 présences positives sur 124 analyses réalisés, c’est énorme. Depuis le 27 janvier, nous avons aussi le variant britannique, il est très contagieux lui aussi" a expliqué le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, à nos confrères de France Mayotte Matin. Pamandzi, Boueni et Dzaoudzi sont désormais confinées, et ce pour une durée indéterminée. "Le taux d’incidence est particulièrement élevé dans ces trois communes. Même dans les pires moments de la crise l’an dernier, nous n’étions pas à ces niveaux" a-t-il alerté.
Le confinement de la totalité de l'archipel n'est d'ailleurs pas exclu, bien qu'il ne soit pas encore d'actualité. " La situation est très sérieuse, il faut être très rigoureux dans l’application de ces directives (…) Je ne veux pas ajouter une crise humanitaire à une crise sanitaire. Maintenant s’il faut prendre la décision, je la prendrai" a détaillé Jean-François Colombet. Mayotte est par ailleurs l'unique territoire français où les écoles ont été fermées, pour une durée d'au moins de dix jours.
Cette dégradation de la situation sanitaire intervient dans un archipel où le système de santé reste particulièrement fragile, Mayotte ne disposant que d'un seul hôpital au nombre de places en réanimation très limité. Sur les 16 lits, quatre sont actuellement occupés par des malades de la Covid-19.
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- Le CHU de La Réunion et la réserve sanitaire en renfort -
Les cas les plus graves sont par ailleurs transféré à La Réunion, afin d'être pris en charge et ne pas engorger le système hospitalier mahorais. Cinq décès de patients mahorais ont été enregistrés au CHU de La Réunion. Avec l'augmentation du nombre d'hospitalisation, ces évacuations sanitaires pourraient bien augmenter dans le semaines à venir afin de ne pas saturer le Centre hospitalier de Mayotte (CHM).
Si un deuxième hôpital, en Petite Terre, est attendu, sa livraison se fait tarder. Mayotte ne bénéficie plus non plus de l'aide de l’hôpital de campagne du service de santé des armées, qui avait été mis en place au plus fort de la crise sanitaire, privant l'archipel de précieuses places en réanimation.
Dominique Voynet a donc de nouveau sollicité le service de santé des armées "mais également la réserve sanitaire pour pouvoir jouir de matériel et de personnels rapidement en cas de dégradation significative de la situation" précise nos confrères mahorais. Une mission d'évaluation des besoins est donc en cours, et une réserve sanitaire devrait atterir dimanche dans l'archipel pour renforcer les rangs du personnel de santé.
Les chiffres sont désormais alarmants, alors que le taux d'incidence a atteint 266,9 pour 100 000 habitants, et que le taux de positivité est de 13,7%. En dehors du confinement décidé dans trois communes, tout le département est soumis à un couvre-feu entre 18 et 4 heures du matin. Les liaisons aériennes avec La Réunion et la Métropole sont limitées et nécessitent un test PCR négatif ainsi qu'un motif impérieux, et ont été suspendues à l'internationale. Jean-Hugues Ratenon, député réunionnais, réclame une suspension d'au moins 15 jours des liaisons entre nos deux îles.
Les autorités mahoraires, ainsi que le ministre des Outre-mer, appellent à la plus grande vigilance dans les semaines à venir.
Source : http://www.ipreunion.com/ AS / Photo RB