Covid-19 le bilan journalier fait un bond avec 11 nouveaux cas recensés à La Réunion.
Cinq de ces cas sont autochtones
La préfecture et l'Agence régionale de santé confirment 11 nouveaux cas de coronavirus COVID-19 enregistrés à La Réunion ce dimanche 5 juillet. Un bond important, alors que le nombre de cas journaliers s'était stabilisé. Parmi eux, 4 sont importés mais 2 d'entre eux n'ont été testés positifs qu'à l'issue de leur septaine. Cinq autres sont autochtones. Deux restent encore à investiguer, un rebond qui ne présage rien de bon, à quatre jours de la fin de la septaine obligatoire.
C'est un chiffre que l'on n'avait plus vu depuis longtemps. Le nombre de cas journaliers de Covid-19 à La Réunion dépasse à nouveau la dizaine. Voilà que ce dimanche 5 juillet ce sont 11 nouveaux cas qui sont recensés par la préfecture et l'ARS.
Deux des nouveaux cas du jour sont des cas importés testés à leur arrivée à l’aéroport. Deux des nouveaux cas du jour sont des cas importés testés 7 jours après leur arrivée. Dans les deux cas, cela signifie que ces personnes n'avaient pas effectué de test PCR avant leur départ, pour l'instant simplement recommandé mais obligatoire à partir du 10 juillet.
La septaine, elle disparaîtra à cette même date, ce qui ne permettra plus de détecter les cas s'avérant positifs plusieurs jours après l'arrivée sur le sol réunionnais.
C'est d'ailleurs une crainte importante de la communauté médicale : une seconde vague, créée par l'absence d'isolement. Beaucoup redoutent un redoublement des cas importés, venant de zones où le virus circule plus activement qu'à La Réunion. Le maintien de la période d'isolement pour les voyageurs au-delà du 10 juillet est, selon eux, une nécessité pour éviter une deuxième vague.
Bond des cas autochtones -
Ce dimanche le bilan est différent. Car si le nombre de cas est supérieur, force est de constater que plus de la moitié des cas investigués sont des autochtones. En effet, 4 personnes sont identifiées comme "cas importés", 5 autres sont des cas autochtones.
Selon la préfecture et l'ARS, l'un de ces cas pose question, aucun lien n'a été fait avec d'autres cas connus. C'est ce qui définit, de fait, la catégorie "autochtone". Les 4 autres, en l'occurrence, sont en lien avec "un cas précédemment annoncé au sein d'une même famille". Un lien qui manifestement n'est pas direct, puisque ces 4 personnes sont bien classées "cas autochtones" et non secondaires (liés directement aux cas importés, ndlr). Les deux derniers sont en cours d'investigation.
Jusqu'ici on dénombrait 5 nouveaux cas autochtones dans la semaine. Ce chiffre a doublé ce dimanche avec les 5 nouveaux annoncés par les autorités, et on l'on passe donc à 10 cas autochtones en une semaine seulement. Les derniers cas conclus comme étant autochtones remontaient au 18 juin dernier.
Le terme "autochtones" signifie qu'aucun lien direct n'est fait avec les cas importés, la raison de la contamination est donc difficile à tracer. Un rebond important du nombre de cas autochtones pourrait laisser penser que la circulation virale s'amplifie sur l'île.
- Fin de septaine problématique -
Autre particularité, qui se renforce avec les chiffres de ce dimanche : le dépistage de personnes contaminées en fin de septaine. C'est le cas de 7 personnes cette semaine sur 13 cas importés, soit plus de la moitié.
A chaque fois, ces voyageurs (extérieurs, ou de retour à La Réunion) ont ou bien témoigné d'un test covid négatif à leur montée dans l'avion, ou bien été dépistés négatifs à leur descente. C'est bien au cours de leur septaine ou à l'issue de celle-ci que le test s'est avéré positif au Covid-19.
La septaine est toujours obligatoire et ce jusqu'au 10 juillet. A l'issue de cette période d'isolement de 7 jours, les voyageurs sont testés à nouveau.
Lorsque la septaine disparaîtra, ce type de cas ne pourra plus être détecté. Nous avions déjà posé la question au docteur François Chièze, responsable veille et sécurité sanitaire à l'ARS, le 27 juin dernier. Celui-ci, conscient du problème, a indiqué que l'ARS était "en train de réfléchir à des solutions qui permettraient d'avoir une situation solide par la suite".
Les équipes en charge du tracing ont été augmentées, celles de l'assurance maladie également. "On fonctionnera par sms pour faire des rappels aux voyageurs et leur communiquer les informations. Et nous allons mettre en place un système de contact avec les médecins généralistes de l'île pour que les passagers soient suivis au mieux."
Sans septaine cela dit il sera difficile d'opérer la même surveillance. En cas de symptômes, la responsabilité des voyageurs sera grandement mobilisée. Dans le cas contraire, impossible de détecter la présence du virus.
C'est d'ailleurs ce qui inquiète la communauté médicale. Qu'il s'agisse de l'Union des médecins libéraux ou de l'Ordre des médecins, tous demandent le maintien de la septaine.
L'isolement des voyageurs au-delà du 10 juillet est, selon eux, une nécessité pour éviter une deuxième vague.
- Une semaine-clé pour le virus -
Autant de chiffres qui interviennent au début d'une semaine-clé. Ce lundi 6 juillet marque un tournant dans la reprise des vols commerciaux puisque la compagnie réunionnaise Air Austral a annoncé un vol par jour à compter de cette date.
Jusqu'ici, 6 vols hebdomadaires étaient assurés entre La Réunion et Paris. Rappelons aussi que le plafond de 250 passagers au départ de Paris est déjà levé.
La liaison avec Mayotte a également repris, bien que le motif impérieux reste en place. A ce jour, seul un vol par semaine est assuré de Mayotte vers La Réunion, et 4 vols par semaine dans l'autre sens.
La situation à Mayotte, encore département orange et dont la situation est loin d'être stabilisée, inquiète également la communauté médicale.
“On ne peut pas mettre les gens sous cloche pendant des années, mais mettre en place des vols commerciaux depuis une île où l’épidémie n’est pas du tout endiguée, c’est un problème. Il doit y avoir un isolement obligatoire avec une évaluation. La liberté, c’est aussi des responsabilités”, nous indiquait Christine Kowalczyk, présidente de l'Union Régionale des Médecins Libéraux de l'océan Indien.
- Un contexte tendu sur fond de gestes barrières oubliés -
"La faute aux touristes" et aux gens venus de l'extérieur quels qu'ils soient, peut-on parfois lire sur les réseaux sociaux. La reprise des cas autochtones prouve bien que ce n'est pas l'unique problème.
Car La Réunion, plutôt épargnée, a bien vite oublié les gestes barrières, comme partout dans le monde. En France, les images de concerts, de parcs bondés, de supermarchés sans aucun masque à l'horizon abondent. C'est également le cas sur l'île.
Les bars et restaurants en viennent à resserrer les vis parfois, quand l'absence de masque au bar ou bien en se rendant aux toilettes est trop fréquente. Certains refusent même de servir les clients si le port du masque n'est pas respecté.
Mais cela n'empêche pas le masque de tomber dans les lieux publics pourtant bondés comme les grandes surfaces ou les magasins, où la distanciation physique, elle aussi, a disparu. Et la soirée électorale du second tour des municipales, brassant les foules dans la rue, n'a rien arrangé.
Le respect de la septaine jusqu'au 10 juillet est capital, face aux nouveaux chiffres communiqués par les autorités. Capitaux sont également ces gestes barrières qui pourtant ont permis d'endiguer l'épidémie jusqu'ici.
Des règles sanitaires qui pourraient bien se corser si les chiffres continuent à augmenter. La reprise du tourisme est en marche, et apercevoir un avion dans le ciel n'est plus quelque chose de rare. Plus que jamais, en ces mois de haute saison, les gestes barrières sont importants. Une barrière contre ce virus invisible, alors que les portes de l'île s'ouvrent de plus en plus.
Le nombre de cas autochtones quant à lui fait également un bond. On en compte 5 dans le bilan journalier de la préfecture et de l'ARS. Un cas est autochtone sans lien avec d’autres cas connus. Quatre cas sont des cas autochtones en lien avec un cas précédemment annoncé au sein d’une même famille. Les deux derniers cas sont en cours d’investigation.
Alors que cette semaine, l'île comptait 5 nouveaux cas autochtones - un rebond déjà, face aux derniers bilans -, le nombre double et passe à 10 nouveaux cas autochtones en une semaine seulement.
Lire aussi : Covid-19 : 2 nouveaux cas autochtones, 5 en une semaine à La Réunion
Les derniers cas conclus comme étant autochtones remontaient au 18 juin dernier. Le terme "autochtones" signifie qu'aucun lien apparent n'est fait avec les cas importés, la raison de la contamination est donc difficile à tracer. Un rebond important du nombre de cas autochtones pourrait laisser penser que la circulation virale se renforce sur l'île.
Le total est de 547 cas depuis l’apparition du premier cas le 11 mars 2020.
- Situation épidémiologique au 5 juillet 2020 -
543 cas ont été investigués à cette heure par l’ARS, Santé publique France et l’Assurance Maladie, dont 72% sont des cas importés.
- Bilan des cas investigués :
Cas cumulés /Variation par rapport à J-1
Cas importés (personnes qui ont contracté la maladie en dehors du territoire) 392 /+4
Dont cas issus d’une évacuation sanitaire au titre de la solidarité régionale 36 / 0
Cas autochtones secondaires (personnes ayant un lien direct avec des cas importés) 76 /0
Cas autochtones (personnes ayant un lien indirect ou n’ayant aucun lien avec un cas importé) 75/+5
- Situation sanitaire :
Cas hospitalisés hors service de réanimation 18 / 0
Dont cas issus d’une évacuation sanitaire au titre de la solidarité régionale 11/ 0
Cas hospitalisés en service de réanimation 3 / 0
Dont cas issus d’une évacuation sanitaire au titre de la solidarité régionale 3 / 0
Nombre de cas /Variation par rapport à J-1
Décès de personnes atteintes du Covid-19 _ 2/0
- Contact-tracing : plus de 4.000 personnes appelées individuellement et suivies
Le " contact-tracing " est un dispositif qui a pour objectif d’identifier et de rappeler toutes les personnes ayant été en contact proche avec un cas confirmé de Coronavirus pendant sa période de contagiosité (on parle de "sujets contacts" ou de "contacts").
Source : http://www.ipreunion.com/ / Photo RB