Coronavirus : un cas à La Réunion, 32 personnes "co-exposées"
Ne pas céder à la panique
Le tout premier cas réunionnais avéré de coronavirus a été annoncé ce mercredi 11 mars 2020 par la préfecture. Il s'agit d'un Réunionnais de 80 ans, de retour d'un voyage aux États-Unis, et qui a transité par Paris avant son retour sur l'île. Selon la préfecture, son état de santé ne présente pas de signe de gravité. Il était cependant accompagné de son épouse et de 32 autres Réunionnais avec qui il a réalisé une croisière aux Bahamas (Caraïbes). Toutes ces personnes, désormais considérées comme "co-exposées" doivent être dépistées. Elles devront rester confinées chez-elles et porter un masque. L'île reste en stade 1 pour le moment et l'heure n'est pas à la panique. Depuis le début de l'épidémie, 2.281 cas confirmés, dont 12 dans les outre-mer, sont recensés dans toute la France.
- Un tout premier cas confirmé à La Réunion -
"La question n'est plus de savoir si La Réunion sera touchée, mais quand" avait déclaré le préfet Jacques Billant lors d'un point sur le plan de prévention mis en place sur l'île, ce mercredi 11 mars dans la matinée.
Voilà que quelques heures plus tard seulement, le premier cas avéré de coronavirus à La Réunion a été confirmé par communiqué. Il s'agit d'un homme de 80 ans, qui revenait d’un voyage aux Etats-Unis, et qui a transité par Paris avant son retour à La Réunion.
L'homme en question est bien Réunionnais, contrairement à ce qui a pu être lu ailleurs. Il est revenu sur l'île par avion et non pas par bateau. Une triste ironie du sort face aux nombreuses protestations, lues notamment sur les réseaux sociaux, en appelant à bloquer toute nouvelle arrivée de paquebot au port-est.
La préfecture précise bien concernant ce tout premier cas confirmé de coronavirus sur l'île que "son état de santé ne présente pas de signe de gravité" pour l'instant. L'épouse du patient ne présente pas de signes de contamination. Elle est confinée à son domicile.
Le protocole prévu en cas d'apparition de cas a été appliqué : le patient a été emmené au CHU Nord, hôpital de première ligne. Il est placé en isolement "dans le service compétent à la prise en charge de la pathologie" informe la préfecture.
- 33 Réunionnais "co-exposés" -
Prochaine étape : mener l'enquête pour identifier toutes celles et ceux qui auraient été en contact rapproché avec cette personne. En effet ce premier cas de coronavirus se corse quand on apprend au cours d'une nouvelle conférence donnée en fin de journée à l'ARS que l'homme contaminé voyageait en compagnie de son épouse et de 32 autres Réunionnais.
Tout ce groupe, constitué essentiellement de personnes âgées, réalisait un voyage organisé qui consistait en une croisière dans les Bahamas, au nord de la mer des Caraïbes. Ils sont donc restés ensemble durant toute la durée du séjour à bord du bateau.
Les investigations seront menées par l’Agence régionale de santé et la cellule régionale de Santé publique France. Il va sans dire que la tâche ne sera pas aisée, le groupe étant relativement dense. Les 32 voyageurs l'ayant côtoyé devraient être dépistés, probablement à domicile selon l'ARS pour simplifier la procédure.
- La situation à La Réunion -
Que va-t-il donc se passer à La Réunion ? Jusqu'ici épargnée, l'île vient de rejoindre la liste des régions impactées par l'épidémie, bien qu'à faible échelle pour l'instant. Dans les Outre-mer, seuls les territoires de Mayotte et de la Guadeloupe sont vierges de tout cas – bien que les Antilles, dans le cas de la Guadeloupe, soient touchées puisque la Martinique compte 3 cas.
Dans le détail, les derniers chiffres pour les zones ultramarines font état de : 1 cas à Saint-Barthélemy, 2 cas à Saint-Martin, 3 cas en Martinique et 5 en Guyane. Et dorénavant 1 cas à La Réunion, qui reste donc en bas de la liste.
La préfecture décide de conserver l'île intense en stade 1 de gestion de l'épidémie : "l’évolution vers le stade 2 n’est pas envisagée pour l’heure". Selon le site du gouvernement qui s'appuie sur l'Organisme mondial de la santé (OMS), le niveau 2 correspond à une situation où "de nombreux cas secondaires aux cas importés sont détectés et pris en charge". La Réunion n'en est pas encore là.
- La Réunion "prête à gérer l'épidémie" -
L'heure n'est pas à la panique. La préfecture et l'ARS, qui se veulent rassurantes en toute circonstance, ont ré-affirmé ce mercredi que plus que jamais, La Réunion est préparée à gérer la présence de cas confirmés.
Ainsi plusieurs annonces ont été faites devant la presse sur le dispositif en place. Lors du premier tour des municipales notamment, la préfecture et l'ARS demandent à chaque commune de prévoir des points de lavage de mains à l'entrée et la sortie des bureaux de vote. Si cela n'est vraiment pas possible, les deux institutions préconisent de mettre du gel hydro-alcoolique à disposition des électeurs.
Il a aussi été indiqué par l'ARS que le CHU Nord bénéficierait très prochainement de 10 lits supplémentaires dans son service réanimation pour gérer une éventuelle accélération des cas et la potentielle apparition de cas graves.
Par ailleurs, la formation s'accélère du côté des médecins, des infirmiers, des aides-soignants ou même des kinésithérapeutes, qui interviennent directement à domicile des patients. La directrice de l'ARS Martine Ladoucette a indiqué que 300 médecins libéraux étaient déjà formés sur la gestion de l'épidémie.
Un partenariat est aussi en préparation avec le SDIS (service départemental incendie et secours) afin de relayer le SAMU sur le transport des cas possibles à l'hôpital.
Les personnes ayant le moindre doute en cas d'apparition de symptômes doivent en premier lieu appeler le 15. Après un entretien au téléphone pour définir si la personne présente des risques ou non, celle-ci sera transportée par le SAMU au CHU Nord afin de réaliser les tests visant à établir la présence ou non du coronavirus. Durant tout le protocole, la personne reste totalement isolée.
- La situation préoccupante en Métropole -
Apprendre que La Réunion est touchée à son tour inquiète, et c'est bien normal. Mais gardons en tête qu'il s'agit d'un premier cas. L'ARS est d'ores et déjà mobilisée pour pister et tester les voyageurs ayant accompagné l'homme contaminé durant sa croisière.
Rappelons que la Métropole, elle, s'apprête à vivre un "pic épidémique" dans les prochaines semaines. Le tout dernier bilan, communiqué ce mercredi 11 mars dans la soirée par le ministère de la Santé, fait état de 2.281 cas confirmés dans toute la France - dont 105 personnes en réanimation - et 48 décès.
La situation en Italie est également préoccupante. Tout le pays est confiné. Ce lundi 10 mars, le gouvernement de Rome a décidé d'ordonner aux 60 millions d'Italiens de rester chez eux, afin de lutter contre le coronavirus.
L'Organisme mondial de la santé (OMS) parle désormais de situation "proche de la pandémie". Ainsi "la menace d'une pandémie" à l'échelle de la planète est "devenue très réelle". L'OMS, qui appelle à des "actions rapides et décisives", a néanmoins ajouté que "ce serait la première pandémie de l'histoire qui pourrait être contrôlée". On compte pour le moment près de 115.000 cas dans le monde. L'OMS a officiellement qualifié l'épidémie de Covid-19 de pandémie
Source : http://www.ipreunion.com/ / Photo RB