L'outre-mer particulièrement touché par les maladies liées à l'alimentation
Les habitants des départements et territoires d'Outre-mer sont plus touchés que les métropolitains par les maladies chroniques liées à l'alimentation (diabète, obésité, hypertension...). C'est ce qu'il ressort de l'état des lieux dressé par l'IRD (Institut de recherche pour le Développement), mandaté par la Direction générale de la santé pour réaliser une expertise scientifique collective sur le thème de l’alimentation et de la nutrition en Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et à La Réunion.
Les recommandations et conclusions de l’expertise réalisée par un comité pluridisciplinaire d'experts et praticiens ont été présentées le 19 novembre dernier à l’Académie des sciences d’Outre-mer. Le message : il faut s’attaquer aux inégalités sociales qui rongent ces territoires, rapporte le Monde.
Favoriser les repas traditionnels
À titre d'exemple, l’hypertension artérielle concerne 45 % des habitants de La Réunion (le record des DOM) et 31 % de l’ensemble de la population nationale. La prévalence du diabète atteint 14 % à La Réunion (là aussi, La Réunion est loin devant les autres DOM) contre 5 % à l'échelle nationale, précise le média.
Plus qu'ailleurs, la prévalence de ces maladies est liée à catégorie socio-économique. Pour identifier les causes, les experts ont décortiqué les habitudes alimentaires locales (consommations en dehors des repas, dans des commerces de rue, faible recours aux cantines scolaires, consommation de fruits et légumes moindre, mais consommation de boissons sucrées plus importante...).
Délaissés par les jeunes, les régimes traditionnels (légumineuses, céréales et produits frais), de bonne qualité nutritionnelle, devraient être favorisés, estime le comité.
L'urgence d'un rééquilibrage des prix
Les travaux menés par l’IRD montrent l'impact de l’environnement économique spécifique aux DROM sur les comportements d’achats. Non seulement les prix sont 20 à 30% supérieurs à la métropole, mais ils se conjuguent avec des niveaux de revenus plus faibles.
Autre élément qui entre en jeu : la composition nutritionnelle des produits. En effet, certains produits vendus dans les DROM demeurent plus sucrés (notamment les boissons sucrées non alcoolisées) que ceux vendus en métropole, souligne encore le journal.
Enfin, il ressort des travaux qu'il est urgent de rééquilibrer les prix pour faire baisser le coût des aliments sains et de relocaliser la production, notamment en fruits et légumes.
Le rapport de synthèse et l’ensemble des recommandations formulées seront publiés dans un ouvrage à paraître aux éditions de l’IRD, début 2020.
Source : https://www.zinfos974.com/ Nicolas Payet / Photo Zinfo974