Les mesures du Plan Santé jugées insuffisantes pour les Outre-mer
Colère des hôpitaux publics
Le gouvernement a annoncé ce mercredi 20 novembre les grandes lignes de son "plan santé", pour répondre à la colère des personnels hospitaliers. Ainsi l'État annonce reprendre 10 milliards d'euros de la dette des hôpitaux sur trois ans pour restaurer l'équilibre financier des établissements. Par ailleurs, 1,5 milliard d'euros sera injecté dans le budget de l'assurance-maladie, également sur trois ans, période durant laquelle le gouvernement assure que les tarifs hospitaliers ne baisseront pas. Une prime annuelle d'engagement a également été annoncée, elle peut concerner jusqu'à 600.000 personnels pour féliciter leur engagement, et la qualité de la prise en soin des patients. D'autres primes sont prévues, mais elles concernent uniquement l'Ile-de-France. Les spécificités de La Réunion ne sont pas suffisamment prises en compte selon les syndicats et plusieurs élus. Quant à l'allègement de la dette, c'est une bonne nouvelle... reste à voir où seront injectées les économies gagnées.
C'était l'annonce forte de ce mercredi 20 novembre : l'Etat va alléger la dette des hôpitaux, à hauteur de 30 milliards, en reprenant 10 milliards d'euros sur trois ans. Objectif : "restaurer l'équilibre financier des établissements", a annoncé Edouard Philippe, qui a ajouté qu'il s'agissait là d'un "signe inédit de confiance du gouvernement envers l'hôpital public".
L'idée étant d'alléger le fardeau des intérêts d'emprunt. La marge de manoeuvre dégagée doit permettre de "moderniser les hôpitaux actuels et accompagner la transformation que nous menons" dans le cadre du plan Ma Santé 2022, a plaidé encore le Premier ministre.
"Il faut que ce soit une bouffée d'oxygène pour le personnel"
Plusieurs élus ont d'ores et déjà réagi comme la députée Nadia Ramassamy qui "salue la reprise par l’État des 10 milliards de dettes des hôpitaux". "En effet, on ne peut assurer durablement l’accès aux soins à tous sans investissements", ajoute-t-elle. Pour le député LFI Jean-Hugues Ratenon par contre, c'est de la "poudre aux yeux" : "10 milliards d’euros sur 3 ans pour une reprise partielle de la dette des hôpitaux. Cela représente environ 3 milliards d’euros par an. Alors que la dette globale de tous les hôpitaux s’élève à plus de 30 milliards d’euros !!!". A noter que le CHU de La Réunion est le 12ème hôpital le plus endetté de France.
Expedit Lock-Fat, de la CFDT Santé à La Réunion, attend de voir. "Ça dépend quelle marge de manoeuvre nous avons avec cet allègement de dette et cette rallonge de 1,5 milliard d'euros. Est-ce que ce sera en faveur des personnels ? Il ne faudrait pas que cela permette uniquement d'afficher des bons comptes, il faut que ce soit pour les personnels une vraie bouffée d'oxygène."
Afin de s'en assurer, une lettre a d'ores et déjà été adressée à la directrice de l'Agence régionale de sante (ARS), Martine Ladoucette, comme vous pouvez le voir ci-dessous. La CFDT demande des négociations.
Source : http://www.ipreunion.com/ /photo RB