Le nombre des arrêts maladie explose à La Réunion
Il a augmenté de 26% en trois ans
L'absentéisme au travail des salariés du privé ne cesse d'augmenter. Une étude réalisée par l'assureur Gras Savoye Willis Tower Watson indique qu'entre 2014 et 2018, l'absentéisme a bondi de 16% sur le territoire hexagonal. À La Réunion, la tendance est aussi à la hausse et les conclusions de la dernière étude menée par la CGSS (Caisse générale de sécurité sociale) sont encore plus alarmantes. Le nombre des arrêts maladie a augmenté de 25,9% dans le secteur du privé sur la période 2014-2017. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
La Réunion fait sans doute partie des départements champions de France de l’absentéisme. Les chiffres sur la progression des arrêts maladie dans l’île sont ahurissants. Depuis 2014, le nombre d’arrêts maladie a augmenté de 8,6% chaque année. Le nombre de salariés concernés par ces arrêts a lui bondi de 36,2% entre 2014 et 2017. Et en moyenne, chaque salarié ayant fait usage d’un arrêt maladie a été absent 40 jours en 2017, 38 jours en 2016 (+4,6 %) et 44 jours en 2014 (-9,4 %).
En clair, la CGSS note une augmentation de l’usage des arrêts maladie dans l’île, cela concerne plus de Réunionnais et en général, ce sont des arrêts maladie longue durée qui sont donnés.
Cette étude réalisée pour l’Observatoire statistiques de la Sécu est d’ampleur, 150 000 salariés répartis dans 22 entreprises de l’île ont été interrogés.
Comparée à la métropole, les arrêts maladie sont un fléau à La Réunion. Dans l’Hexagone, en quatre ans, les salariés ont été 8% à poser un arrêt maladie. C’est dans le nord-est de la France taux d’absentéisme est le plus élevé. Et les femmes sont plus nombreuses que les hommes à y avoir recours.
Quant aux catégories socioprofessionnelles les plus exposées, à La Réunion, les secteurs les plus touchés relevaient de l’administration publique, de la santé humaine et l’action sociale, de l’activité financière et des assurances, du commerce et de la réparation d'automobiles et de motos, de l’hébergement et de la restauration.
- Pas d'explications pour La Réunion -
Dans l’hexagone, les professions les plus touchées sont les professionnels de santé, les salariés dans le domaine du transport et de la logistique et ceux des commerces et services. Viennent ensuite les employés dans l’industrie, le BTP, l’énergie, l’environnement, la banque, l’assurance et les technologies de l’information.
Si pour La Réunion, les explications de ce taux important d’absentéisme ne sont pas évoquées dans l’étude de la CGSS, sur le territoire métropolitain, plusieurs pistes sont envisagées notamment, le vieillissement de la population, "un désenchantement par rapport au travail, une lassitude due à l'étiolement du collectif, des politiques de management, du mauvais dialogue social " explique Jean-Claude Delgenès, directeur général du cabinet Technologia à nos confrères de RTL.
À noter que le taux d’absentéisme pour cause d’accident du travail ou de maladie professionnelle n’est pas pris en compte dans le rapport de l’assureur Gras Savoye Willis Tower Watson. À La Réunion, la CGSS a communiqué des chiffres sur ce volet, entre 2014 et 2017, le nombre d’accidentés du travail a progressé de 28,9% sur une moyenne de 67 jours.
Par ailleurs, les secteurs les plus accidentogènes étaient ceux de la santé humaine et de l’action sociale, des supermarchés, du bâtiment, des transports urbains et suburbains de voyageurs.
Source : fh/www.ipreunion.com / Photo IPR