Luttre contre la dengue
Annick Girardin l’avait annoncé le dimanche 17 mars "50 agents de la protection civile viendront en renfort le plus vite possible, d’ici fin mars" pour aider dans la lutte anti-vectorielle. Une annonce qui avait fait causer sur les réseaux, Jean Hugues Ratenon s’était insurgé allant même jusqu’à qualifier cette opération de "gestion purement coloniale" s’indignant que la préférence régionale ne soit pas appliquée"alors que notre île est durement frappée par le chômage". Mais il manquait une pièce au puzzle, ces militaires appelés ForMiSC pour formation militaire de sécurité civile font partie d’une unité spécialisée dans la gestion de crise, ils viendront en soutien aux équipe déjà mobilisées sur le terrain et non en remplacement. Les ForMiSC, c’est une unité d’élite de professionnels chevronnés habitués à gérer des catastrophes naturelles ou technologiques et apporter leur soutien aux populations sinistrées en France et à l’étranger.
De retour
Les ForMiSC n’en sont pas à leur première mission à La Réunion. Sans doute, les avez-vous pris pour des militaires comme les autres, pourtant, ce sont bien eux qui sont intervenus après le cyclone Dumazile et Béjia et les incendies du Maïdo. Après les sinistres, ils sont venus prêter main forte et mettre à disposition leur expertise, leur expérience dans la gestion de crise et leurs bras. Ils avaient notamment aider à "libérer" les infrastructures dans les endroits les plus difficiles d’accès, les cirques et les hauts.
Quel sera leur rôle dans la lutte anti-vectorielle ?
Les missions des ForMiSC restent encore à définir. Les militaires viendront prêter main forte aux équipes déployées sur le terrain notamment aux 180 agents démousticateurs de l’agence régionale de santé. Un appui dans différents domaines : logistique, coordination, accompagnement, stratégie et sur le terrain. Ils pourraient par exemple être mobilisés lors d’opération de nettoyage d’ampleur similaire à celle qui a eu lieu dans le lit de la rivière Saint-Etienne le 14 mars dernier. Plus de 341 tonnes de déchets avaient été ramassées. La présence des ForMiSC dans le département permettrait de multiplier ce type d’opération et d’éliminer plus rapidement les gîtes larvaires.
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Pourquoi interviennent-ils maintenant ?
C’est Amaury de Saint-Quentin, le préfet qui a fait la demande de déploiement à La Réunion au ministère de l’Intérieur. Si le seuil de 500 nouveaux cas recensés en une semaine était atteint, le préfet avait décidé de faire appel à des renforts. Une procédure assez classique dans ce type de situation.
Où seront-ils stationnés ?
Pour le moment, aucune réponse officielle à cette question. Vingt-deux communes de l'île sont touchées par la dengue, 80% des cas de dengue sont situés entre Saint-Pierre et Étang-salé, la moitié d’entre eux sont recensés à Saint-Louis, les militaires pourraient donc être stationnés dans le Sud pour être plus proches et faire face à l’urgence.
Autre scénario possible, les ForMiSC pourraient rester dans le Nord ou l’Est du département, les zones les moins touchées par le virus. Des zones où les 180 agents de l’agence régionale de santé font de la prévention pour éviter la propagation de la dengue. Le rôle des militaires seraient alors d’aider à contenir la l’expansion de la maladie.
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Le contact avec la population
Voir des militaires pourrait être un électrochoc pour les Réunionnais. Les ramener quatorze ans en arrière, au moment de l’épisode du chikungunya, où des militaires hexagonaux avaient été envoyés en nombre. Car jusqu’ici, les différentes campagne de sensibilisation des autorités sanitaires n’ont pas fait mouche. Croiser des militaires dans la rue pourrait peut-être permettre à certains de prendre conscience de la gravité de l’épidémie.
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En plus de cela, la préfecture a annoncé qu’une nouvelle campagne de sensibilisation sur les idées reçues autour de la dengue sortirait prochainement.
Combien de temps les ForMiSC resteront-ils à La Réunion ?
Pas de date d’arrivée ni de date de départ pour le moment. Les ForMiSC resteront à La Réunion le temps qu’il faudra, le temps que la situation s’apaise. Dans son dernier bulletin, l’ARS a annoncé que le pic épidémique était attendu pour la mi-avril. Il est donc fort probable que les militaires restent dans le département jusqu’au 15 avril minimum.
Source : https://reunion.orange.fr / photo RB iP