Fin du secteur 2 et tiers payant intégral : les pistes des jeunes généralistes pour renforcer l’accès aux soins
La santé n'est pas un thème spécifique du grand débat national, mais le sujet figure très souvent dans les contributions des élus et des citoyens. L'accès financier et géographique aux soins est en effet devenu dans de nombreux territoires un sujet de préoccupation majeur. Soucieux d'y répondre, le syndicat des jeunes médecins généralistes installés et remplaçants ReAGJIR a présenté ce jeudi 40 propositions pour lutter contre les freins financiers à l’accès aux soins.
Afin d’améliorer l’accès aux soins, le syndicat suggère en premier lieu de mieu informer les Français sur le système de santé afin de le rendre plus compréhensible. En effet, médecins comme patients ne sont pas toujours au fait des différents droits des bénéficiaires. ReAGJIR veut donc renforcer la formation des médecins sur le sujet mais aussi la communication et la pédagogie à destination des patients. L’accessibilité du système de santé passe aussi par sa simplification. Les jeunes généralistes demandent donc la mise en place d'un intervenant unique pour le régime d'Assurance maladie obligatoire et par ailleurs l'instauration d’une assurance maladie complémentaire généralisée, sur le modèle du régime d’Alsace-Moselle. La fusion de la CMUc et l’ACS et de l’AME ainsi que l’accès aux différents services de manière dématérialisée doivent aussi aider à cette simplification.
Suppression des secteurs
Pour lutter contre les renoncements aux soins. ReAGJIR appelle à relancer la généralisation du tiers payant intégral mais sous certaines conditions : qu’il soit pratiqué par tous les médecins et pas seulement en premier recours, et qu’il concerne aussi la partie complémentaire. « Nous nous sommes arrêtés à mi-chemin sur le tiers payant et les complémentaires santé n’ont toujours pas été capables de proposer un modèle unique », déplore le Dr Yannick Schmitt, président de ReAGJIR. Mesure plus drastique, le syndicat souhaite supprimer le secteur 2 et interdire les dépassements d’honoraires. « Aujourd’hui il y a des spécialités où nous avons toutes les peines du monde à trouver des professionnels en secteur 1 auxquels adresser nos patients », souligne le Dr Schmitt. Même s’il évoque une part « d’abus », le généraliste explique aussi que l’objectif n’est pas de baisser tout le monde au niveau du secteur 1 mais au contraire de faire payer certains actes correctement. « Ce n’est pas une proposition provocatrice par rapport à nos confrères mais plus par rapport aux pouvoirs publics qui ont gelé certains actes pendant des années, pour les inciter à prendre leur responsabilité », estime-t-il.
Un panier de soins fondamentaux
Le syndicat incite également les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités en prenant en charge un panier de soins fondamentaux remboursé intégralement, pour le syndicat les soins primaires dans leur ensemble doivent d’ailleurs être 100 % remboursés. Certains actes sur prescription, psychothérapie ou diététique par exemple, pourraient aussi être pris en charge quand d’autres jugés non fondamentaux seraient déremboursés. La suppression du ticket modérateur, des franchises médicales et la participation forfaitaire sont aussi mises sur la table par les jeunes médecins, qui demandent la fin des pénalités financières en cas de non-respect du parcours de soins, « peu dissuasives » et incomprises par les patients
Source : https://www.legeneraliste.fr Amandine Le Blanc / photo garo phanie