CPTS : les médecins demandent que toutes les formes de coordination soient éligibles à un financement
Les réunions conventionnelles sur le financement des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) se poursuivent à la CNAM dans une ambiance plutôt consensuelle. Il était question ce jeudi de l'articulation des professionnels déjà coordonnés sur le territoire en équipes de soins primaires (ESP), maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou centres de santé avec les futures CPTS.
Les représentants syndicaux ont insisté auprès du directeur général de la Cnam Nicolas Revel sur la nécessité de permettre à toutes les organisations de professionnels, même celles qui ne sont pas formalisées juridiquement, comme les ESP, de pouvoir bénéficier du financement des CPTS. « Si on veut inciter les professionnels à s'engager, il faut favoriser toutes les formes de coordination », estime le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF. Aujourd'hui, par exemple, les subventions accordées aux maisons de santé sont seulement versées aux structures formées en SISA, ce qui limite les candidats. Les syndicats ne veulent pas reproduire ce schéma trop restrictif. « Un simple contrat signé entre le médecin, un pharmacien, un infirmier doit être suffisant », plaide le patron du SML, le Dr Philippe Vermesch.
Mais comment verser les subventions sans statut juridique ? La question n'a pas été définitivement tranchée ce matin mais la solution d'une rémunération via les conventions monoprofessionnelles est la piste privilégiée. Le temps passé en réunion de concertation interprofessionnelle, autour de cas de patients lourds par exemple, serait rémunéré de façon monocatégorielle et par le forfait structure pour les médecins. « Cela semble d'autant plus logique que chaque professionnel apporte une expertise spécifique qui n'est pas la même selon la profession », estime le Dr Claude Bronner de la FMF.
Système d'information adapté
La question de la coordination via un système informatique partagé a également été abordée. Le président de MG France, le Dr Jacques Battistoni, qui exerce lui-même dans une MSP, estime que les outils existants dans les maisons de santé « ne sont pas adaptés à la coordination plus étendue à l'échelle d'un territoire ». L'outil choisi par la CPTS doit selon lui « intégrer le médico-social, le premier comme le second recours, et les messageries sécurisées et autres réseaux sociaux professionnels déjà existants (SPS, Globule…) » sont la solution.
La séance de ce jeudi n'avait pas vraiment des allures de négociation. Il s'agissait plutôt d'un moment dédié à la définition de l'exercice coordonné pour le financement. En attendant, l'horloge tourne, et seulement deux réunions sont au calendrier les 14 mars et 4 avril. Ces deux derniers rendez-vous devraient être l'occasion pour Nicolas Revel et les représentants des professionnels de santé de remettre le débat budgétaire sur la table, aucun chiffre n'ayant été avancé aujourd'hui.
Source : https://www.legeneraliste.fr Camille Roux / photo garo phanie
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