L’année s’achève bientôt à la Réunion, l’Établissement Français du sang (EFS) dresse un bilan du travail effectué ces douze derniers mois. Plusieurs évènements sont venus perturber les collectes cette année : cyclones, épidémie de dengue ou encore mouvement des gilets jaunes. Pourtant le travail réalisé par l’EFS et la solidarité des donneurs réunionnais ont permis d’avoir du stock toute l’année. La dernière collecte de l’année s’est déroulée ce dimanche 16 décembre.
- 22 500 poches de sang collectées -
Ces chiffres ne sont pas définitifs, mais Nathalie Grondin, responsable marketing et communication de l’EFS retient les efforts des donneurs locaux. Au 14 décembre 2018, 22 500 poches de sang ont été collectées et 2 300 poches de plaquettes. Soit près de 25 000 prélèvements. Le niveau des dons de plaquettes cette année reste plus ou moins identique à 2017 mais les dons de sang sont en baisse. En 2018,19 624 réunionnaises et réunionnais se sont déplacés sur les points de collecte fixes et mobiles pour donner leur sang. Il faut savoir qu’un individu donne, en moyenne, son sang une fois et demi par an, il est considéré comme donneur régulier à partir de deux dons par an. - Des difficultés imprévues -
2018 fut une année difficile sur plusieurs points pour l’EFS, dès le début de l’année, des cyclones ont fortement perturbés les collectes. Plus récemment, le mouvement social des gilets jaunes a fortement toute l’économie et a fortiori les collectes. Les difficultés logistiques liés à ces évènements, la pluie, le mauvais temps, ont entrainé des annulations de collecte.
Dès le début de l'année, l'Établissement Français du sang a rencontré cette problématique et a du surmonté cette épreuve en trouvant d'autres solutions, en mobilisant les donneurs réguliers. Pendant la crise des gilets jaunes, le blocage des axes routiers et des rond points au quatre coins de l'île ont obligé l'EFS à suspendre les collectes pendant la période. Les sites fixes ont été fermés plus tôt (vers midi) au début de la manifestation, puis au fil des jours, par mesure de prudence et de sécurité, les collectes ont aussi été suspendues.
ce sujet, Nathalie Grondin déclare : " Il y a eu moins de personnes mobilisées, mais les donneurs réguliers ont fait un effort de réceptivité à nos appels pour donner plus ". Les difficultés survenues ont aussi changer la stratégie de l'EFS, en 2018, il y a eu moins de recrutements de nouveaux donneurs. Chaque année, environ 4500 nouveaux donneurs sont recrutés lors des collectes, cette année en vue des problématiques rencontrées, il a été demandé aux donneurs déjà identifiés, à faire plus d'effort. La solidarité de ces personnes ont permis un fonctionnement correct après ces difficultés. Autre problème l’épidémie de dengue. - Et il a la dengue -
Avec plus de 6600 cas confirmés de dengue, la maladie est un gros problème de santé public, particulièrement ectte année. Même si la flambée de l’épidémie de dengue n’a pas encore atteint son pic, des mesures ont été prises. Avec notamment la mise en place de la DGV Dengue (Dépistage génomique viral), qui a permis de tester directement 6 000 échantillonslocalement.
Seuls huit cas positifs ont été confirmés grâce à cette méthode. Cette détection a été mise en place à la Réunion en partenariat avec des médecins en métropole. Les donneurs qui ont été atteint de dengue, se sont même fait connaitre auprès de l'Établissement Français du sang afin d'éviter toute contamination. Les poches contaminées sont bien évidemment écartées du stock pour ne pas prendre de risque pour les receveurs. Avec le dépistage génomique viral, l'EFS dispose d'un nouvel outil pour garantir la sécurité des dons, à la fois pour les receveurs et pour les donneurs. Quelques détections ont permis d'identifier la maladie chez un donneur avant que les symptômes se déclarent chez l'individu. - L’état du stock à la mi-décembre -
Au 14 décembre, Nathalie Grondin déclare que le niveau du stock à la Réunion est d’environ treize jours. En prévention des évènements de la fin d’année, l’objectif de ce dernier week-end de collecte est de récupérer 2000 poches pour augmenter le stock à 15 jours. Cette période est cruciale pour l’EFS car des donneurs réguliers sont en vacances et les citoyens se déplacent moins avec les fêtes. Pourtant ça reste l'une des périodes les plus délicates.
Avec les vacances et les fêtes, comme chaque année, des accidents graves surviennent à l'approche, ou pendant les fêtes. Après le mouvement des gilets jaunes évoqué plus haut, le stock a été fortement perturbé, il est donc crucial que les donneurs se mobilisent encore en cette fin d'année. Pour un fonctionnement optimal et répondre à la demande, 120 dons sont nécessaires chaque jour, soit 43 800 dons par an, et pour cette année 2018, nous sommes loin du compte. Qui bénéficie du don du sang ? la Réunion, les accidentés de la route bénéficient beaucoup de dons du sang. Dans notre département, fortement impacté par les accidents liés à des véhicules, les accidentés ont besoin de beaucoup de sang selon la gravité. Les femmes qui accouchent avec hémorragie, si les accouchements sont généralement bien suivis par les sage-femmes et médecins, parfois il arrive que certains accouchements sont plus délicats et problématiques.
Certaines femmes peuvent selon la gravité de la situation, consommer jusqu’à vingt poches de sang. Si la quantité semble importante, dans ces cas précis, la vie de la mère est très menacée et les dons du sang permettent aux médecins de tout faire pour sauver l'enfant et la mère dans ces situations extrêmes.
Les personnes atteintes de cancer, ou les chirurgies lourdes qui entraînent des pertes de sang (cardio, réanimation…) bénéficient aussi des dons de sang. Dès qu'il y a chirurgie assez lourde pour le patient, les poches de sang doivent se trouver à proximité de l'équipe médicale. Le service des urgences des hopitaux selon les cas et la gravité des patients, bénéficient aussi des dons de sang des réunionnais. Chaque année, environ 10 000 Réunionnais bénéficient des dons pour des soins thérapeutiques.
Autre point important, les dons du sang accompagnent et supportent l’offre de soins à la Réunion. En 2018, des nouvelles structures se sont montées au CHU et cela a entrainé une augmentation de 7% des besoins en sang. C'est une bonne chose, si l'offre de soins augmente, ça signifie que le service de santé publique souhaite devenir plus performant.
Mais cette augmentation de l'offre de soins implique également une augmentation des dons. A chaque ouverture d'un nouveau service, il faut prévoir et anticiper les besoins du service impliqué. C'est pourquoi chaque année, les appels aux dons se multiplient pour accompagner l'offre de soin correspondante. Pour 2019, il y a de nouveaux services qui vont être mis en services, cette demande doit être suivie par plus de dons de sang. - Les perspectives pour 2019 - Pour 2019, les projets sont en cours et le planning par encore totalement défini, l'Établissement Français du sang travaille encore pour se projeter sur la prochaine année.
Cependant l’ouverture des seconds samedis pour les collectes des sites fixes est maintenue, il faut multiplier les contacts et plus d'ouverture entraînera probablement plus de dons. Les horaires de ces sites fixes seront rallongés, les donneurs sont des actifs qui travaillent, ont une activité et parfois disposent peu de temps pour se rendre à des points de collectes.
Le rallongement des horaires permettent une tranche plus large afin d'accueillir les personnes un peu plus tard, afin de pouvoir y aller après le travail par exemple. L’EFS prévoit aussi plus de collectes mobiles et plus d’évènements, il s'agit ici de pérenniser l'action de l'EFS et pérenniser l'action des donneurs tout au long de l'année et donc "ne pas baisser la garde et ne pas diminuer la mobilisation pour l’année à venir", termine Nathalie Grondin.
Source : www.ipreunion.com JB/ photo Diane Euphrasie