“On a fait venir des médicaments et du matériel médical par avion”
Au CHU de la Réunion, on affirme que “les équipes sont fatiguées mais motivées” et que “la continuité des soins est assurée”, grâce notamment aux importations par avion de médicaments et de petits matériels.
Malgré sa situation financière difficile, le CHU a pris les devants pour pallier au manque de produits, le dernier déblocage de médicaments au Port remontant au 16 novembre... “On a passé des commandes aériennes . On a six containers de matériel médical et de médicaments qui ont été détournés vers l'île Maurice”, souligne d'emblée le Docteur Sabrina Rosbicki, chef de pôle Pharmacie au CHU de la Réunion. Une façon d'éviter la pénurie qui aurait porté préjudice à la santé des patients. Cette mesure s'imposait pour assurer la continuité des soins par les équipes du Centre hospitalier universitaire. Toutefois, les opérations chirugicales non-urgentes ont été reportées. “Au niveau des équipes, le personnel a répondu présent”, fait-elle remarquer.
De nombreux agents hospitaliers faisaient la route dans la nuit pour éviter les barrages et/ou dormaient sur place. Il faut savoir que, dès le début des événements (mouvement des Gilets Jaunes), une cellule de crise CHU s'est constituée et s'est réunie quotidiennement pour faire le point sur la situation et mettre en place les mesures qui s'imposent. Cette cellule de crise regroupe la direction du CHU, la commission médicale, les responsables de la pharmacie, de la logistique, des ressources humaines médicales et soignantes, et des différents services de soins.
“Tout le monde a bien conscience de sa mission”
Le CHU a opté pour les commandes aériennes, “pour deux semaines de médicaments et de produits stériles”. Cela a un coût, clairement. Mais les soins sont primordiaux. Un hélico a d'ailleurs fait un ravitaillement entre le Nord et le Sud de l'île la semaine dernière .
“Aujourd'hui, il n'y a pas de rupture de médicaments. Et la continuité des soins est assurée aux patients. Le personnel est fatigué mais motivé. Certains agents ont été agressés mais tout le monde a bien conscience de sa mission”, assure le Docteur Sabrina Rosbicki.
Ce mouvement des Gilets Jaunes a montré des fragilités à plusieurs niveaux de notre ile. Il amène aussi l'hôpital public à faire preuve de prudence pour l'avenir et à réfléchir à une réorganisation afin de traiter l'arrivée des containers en souffrance.
Pour que cette situation compliquée ne se présente plus à l'avenir, le directeur du CHU, Lionel Calenge, a demandé au Préfet, en lien avec l'ARS, que les médicaments soient prioritaires pour le fret aérien.
Dans le cadre du GHT (Groupement Hospitalier du Territoire), la Réunion sera dotée d'une plate-forme de stockage de produits de pharmacie. “On va se sécuriser. L'île Maurice le fait aussi”, annonce la chef de pôle.
Les cliniques privées s'inquiètent pour leurs patients
Les cliniques privées ont tiré la sonnette d'alarme depuis la semaine dernière. “Il devient difficile de maintenir un accompagnement thérapeutique de qualité pour les patients en hospitalisation complète”, indiquait la FHP-OI dans un communiqué. Elle demandait à l’Agence Régionale de Santé et à la Préfecture de “déployer des moyens supplémentaires pour assurer le transport des patients et la livraison des médicaments et autres produits nécessaires à l’accompagnement des patients”. Hier , sur les ondes de Radio Free Dom, un médecin est intervenu pour dire que faute de matériel médical bloqué au Port, “un Réunionnais allait rester handicapé”. De quoi devenir furieux face aux blocages...
Source : jponinballom Ponin-Ballom https://www.clicanoo.re le 04 decembre 2018