La Réunion se trouve en grande partie paralysée depuis samedi dernier. Le mouvement des gilets jaunes dans notre île provoque de plus en plus de perturbations pour les services de santé.
Après onze jours de blocage des routes, de paralysie socio-économique, les Cliniques Privées de La Réunion sont unanimes : il devient difficile de maintenir un accompagnement thérapeutique de qualité pour les patients en hospitalisation complète. Des médicaments commencent à manquer, les régimes alimentaires ont dû mal à être maintenus, les équipes de soins ont des difficultés à rejoindre leurs lieux de travail. Les conséquences peuvent être lourdes pour les patients, alors que certains diagnostics affichent un vrai contre-la-montre. Après un AVC par exemple, la rapidité de prise en charge est déterminante.
Pour les patients bénéficiant de l’hospitalisation de jour, peu franchissent aujourd’hui les portes des Cliniques. Ceux qui y parviennent, c’est au prix de beaucoup de stress et de fatigue : un état de fébrilité qui n’est pas propice pour profiter pleinement des soins, dont certains nécessitent un réel effort physique, une grande force mentale. Certains patients sont affectés de ne pas pouvoir continuer leur prise en charge sereinement. Il peut exister des risques pour les patients qui restent à domicile et qui ne peuvent pas bénéficier de soins adaptés à leur situation.
Dans ce contexte d’actualité oppressant, et dans la situation fragile et unique de chaque patient, nous, Cliniques Privées de la Réunion, demandons à l’Agence Régionale de Santé et à la Préfecture de déployer des moyens supplémentaires pour assurer le transport des patients et la livraison des médicaments et autres produits nécessaires à l’accompagnement des patients, notamment pour les jours de durcissement du mouvement.
L’ensemble des Cliniques Privées de l’île entend le mal-être social. Dans l’intervalle d’un dialogue constructif avec les représentants de l’Etat, nous demandons aux Gilets Jaunes un véritable assouplissement sur les passages aux barrages. « Nous demandons aux manifestants de laisser passer, le personnel des établissements de santé, les ambulances, ainsi que les patients souhaitant se rendre en établissement de santé. Nous demandons également aux Gilets Jaunes de laisser passer les camions de ravitaillement en produits alimentaires et en médicaments. C’est une question de santé publique ! La situation est devenue préoccupante pour de nombreux patients, isolés depuis le début du mouvement ! » insiste Aude d’Abbadie-Savalli, Présidente de la FHP OI.
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