Le président français a promis mercredi soir une réponse « intraitable » aux violences qui secouent depuis samedi l’île en marge du mouvement des Gilets jaunes.
« Ce qui se passe depuis samedi à La Réunion est grave. » Emmanuel Macron a promis mercredi soir la mobilisation de militaires dès jeudi « pour rétablir l’ordre public » face aux violences qui secouent depuis samedi l’île en marge du mouvement des Gilets jaunes. « On ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues », a poursuivi le chef de l’État sur son compte Twitter.
Il s’agit donc d’une réponse de taille à la lettre que lui a adressée le président de la Région Didier Robert. « C’est une situation de guérilla urbaine à laquelle les services des forces de l’ordre sont désormais confrontés au quotidien », s’était-il alarmé avant de demander au président de la République de prendre « toutes les mesures nécessaires pour la protection des personnes et des biens dans notre île ».
En recul en métropole, le mouvement des Gilets jaunes a continué à paralyser mercredi l’île où il s’accompagne, malgré l’instauration d’un couvre-feu nocturne jusqu’à vendredi, d’une flambée de « violences urbaines » comme l’île n’en avait plus connue depuis près de trente ans.
Les blocages routiers ont succédé mercredi aux violences commises la nuit par « des bandes de jeunes gens qui n’ont rien à voir avec le mouvement dit des Gilets jaunes », a précisé le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. Au total, depuis le début des violences, il y a eu « 109 interpellations, 30 blessés parmi les forces de l’ordre, 16 policiers, 14 gendarmes, à peu près une cinquantaine de barrages, un millier de manifestants », a énuméré M. Griveaux.
Le gel d’une taxe ne convainc pas
La journée, l’île tourne toujours au ralenti. Les stations-service commencent à souffrir des blocages : la plupart sont à court de gaz, certaines ont commencé à rationner l’essence et le gazole. Les écoles et administrations locales sont restées fermées mercredi. Comme la veille, l’aéroport international de Roland-Garros a fermé plus tôt.
Toutes les tentatives pour désamorcer le mouvement se sont avérées jusqu’à présent vaines. Dernière en date, celle du président de région Didier Robert, qui a annoncé le gel de la hausse d’une taxe spécifique à La Réunion sur les carburants, sans dissuader pour l’heure les Gilets jaunes.
Outre les réponses immédiates sur la sécurité et le prix du carburant, Benjamin Griveaux a insisté sur « les questions de très long terme, la formation, l’emploi, la santé, qui ont été abordées dans le livre bleu des Outremer », présenté en juin dernier, alors que l’île affiche un taux de chômage de 22,8 % et un taux de pauvreté de 40 %, selon l’Insee.
Source : Le Parisien| 21 novembre 2018, 23h58 photo orange reunion