Les consignes ont été données dès le départ : les véhicules (ambulances, pompiers, SAMU) ont priorité de passage pendant les mouvements des gilets jaunes. Mais la tâche n'est pas toujours facile pour ceux qui sauvent des vies ou accompagnent des malades. Des pompiers ont été caillassés dans le Sud. Des chauffeurs d'ambulance sont arrivés en retard avec leurs malades pour une consultation ou des soins. Quand ils ne sont pas restés bloqués des heures durant dans des kilomètres de bouchons à des barrages. Conséquences : des rendez-vous ont été annulés. “Des patients n'ont pu venir car ils étaient bloqués lors des barrage”, fait remarquer Gaelle Dufour, directrice-adjointe du CHU. Même topo dans le privé. “Il y a des patients qui ne sont pas venus à leurs séances de radiothérapie et de chimiothérapie”, regrette Luc Triboulet, directeur de la Clinique Sainte-Clotilde. Même situation au CHU. Des rendez vous ont été annulés. Des interventions non-urgentes ont été remisesà une date ultérieure.
Les infirmier(e)s aussi ont du mal à rejoindre leurs postes...ou leurs malades. “Je travaille à l'hôpital de Saint-Denis. Il y a des gens qui sont conciliants quand on montre notre carte professionnelle. Ils laissent passer mais j'ai des collègues qui ont été moins chanceux”, affirme Sandrine qui habite Sainte-Marie, Des agents hospitaliers ont été en effet victimes d'agressions lors de barrages (surtout dans les équipes d'astreinte de nuit). D'autres infirmier(e)s ont été rackettés, menacés de caillassage, même en présentant leurs attestations selon lesquelles ils ou elles devaient se rendre sur leur lieu de travail.
Certains agents ont enchaîné plus de 12 heures d'astreinte
Aussi bien au CHU qu'à Clinifutur, on affirme que le personnel soignant peut rester dormir à l'hôpital s'il ne souhaite pas rentrer. “Certains se sont arrangés avec des collègues habitant pres de l'etablissement pour les gardes afin d'assurer la continuité des soins”, explique M.Triboulet. “Ceux qui travaillent prennent leur disposition et font en sorte d'arriver en avance, ajoute le directeur qui a d'ailleurs envoyé une lettre à son personnel afin de le féliciter. Au CHU, la situation est moins “agréable” pour certains agents qui ont du enchaîner plus de 12h de travail .
Les hôpitaux et cliniques gèrent également des problèmes de logistique, que ce soit pour les médicaments, les repas, le linge.. Certains ont déclenché le Plan Blanc. Tous espèrent que le mouvement des Gilets Jaunes ne s'éternisera pas.
Soins à domicile : elles assurent...
Spécialisée dans les soins à domicile de personnes agees, malades et/ou handicapées, la directrice de la societe PEBCS (Pour être bien chez soi), Mona Kanaan, a mis en place une organisation spéciale “crise”. Un peu comme en période d'alerte cyclonique... Elle travaille avec les ambulances en cas d'urgence et espère que le mouvement ne s'enlisera pas car le matériel médical va finir par manquer (ndlr, les cliniques aussi attendent des colis)
Pour Aurore, infirmière en libéral, tout va bien...
“En tant que libéral, j'ai choisi des patients dans des zones proches de mon cabinet., sur St-Denis même. J'ai des malades à la Providence, à la Source. Je n'ai pas bossé le week-end dernier mais depuis lundi, ça va. Je vais voir mes malades tôt le matin et je repasse les voir en fin d'apres midi. Sur un barrage, j'ai montré ma carte et on m' a laissée passer”, affirme Aurore. Est-ce le fait qu'elle ait grandi en plein coeur des HLM ? Elle, elle le pense...
Source : https://www.clicanoo.re Par jponinballom Ponin-Ballom photo JG le 21 novembre 2018