Deux jours durant, le colloque Fikara se penche sur les addictions dans notre département. Une problématique bien plus large que les seules drogues. On parle notamment dépendance affective et sexualité, "une drogue dure". Entretien avec Cécile Delaunay, présidente de Fikira.
Pendant deux jours, ce vendredi et samedi, la MJC de M’Gombani s’est penché sur des addictions. Tout l’après-midi était consacré à des ateliers thématiques sur la chimique, mais aussi l’addiction au sexe, les parcours de vie et la prévention.
Cécile Delaunay est présidente de l’association Fikira, organisatrice de l’événement.
Le JDM : Pouvez vous d’abord présenter Fikira ?
Cécile Delaunay : Fikira c’est une association composée de bénévoles exclusivement, qui ont pour mission de créer des espaces de réflexion et d’échanges autour de la santé mentale à l’origine. Depuis, ça s’est ouvert aux questions du médicosocial, l’accès aux soins et l’éducation. L’idée c’est de mettre les gens en relation.
Pourquoi ce colloque ?
On organise un colloque tous les deux ans. Cette année, on a décidé de travailler sur les addictions pour réfléchir à cette question, sur ce qui se fait déjà à Mayotte, ce qui est similaire à ce qui existe ailleurs et ce qui est spécifique à notre territoire. On est partis de la définition du psychiatre Olievenstein qui dans les années 1970 considérait l’addiction comme la rencontre entre un individu, un produit et un contexte. Mais on considère aussi les addictions hors objet, comme avec le jeu vidéo, la sexualité ou les relations affectives. On n’avait pas envie de ne parler que de la chimique. A Mayotte, on pense notamment aussi au tabac à chiquer, à l’alcool, mais aussi beaucoup à la sexualité et à la dépendance affective qui sont des thèmes qui reviennent souvent.
Quel sont les objectifs ?
L’enjeu c’est de mettre les gens en lien pour qu’ils se connaissent afin de mieux travailler ensemble. Il y a déjà beaucoup de choses qui se font, alors il s’agit de réfléchir à des dispositifs spécifiques à Mayotte, avec ses problématiques propres telles que la précarité sociale, la population majoritairement jeune… Le contexte social est à prendre en compte.
Source : Y D https://lejournaldemayotte.yt le 12 novembre 2018