Dans une tribune libre, Bruno Bourgeon, président de l'AID (Association Initiatives Dionysiennes) annonce le lancement au niveau local du mouvement "Nous voulons des coquelicots" . Signataire de l' "Appel des 100", il invite les Réunionnais à rejoindre le combat. Objectif de cet Appel, "provoquer un soulèvement pacifique de la société française. Il pourrait durer deux ans et vise à mobiliser au moins cinq millions de soutiens. C'est ambitieux, mais l'objectif l'est, car il s'agit d'obtenir l'interdiction de tous les pesticides (de synthèse) en France", explique le responsable d'association.
Ce 12 septembre, l’association " Nous voulons des coquelicots ", groupe de bénévoles sans argent, composé d’une quinzaine de personnes, a lancé l’Appel des 100 : " Nous voulons des coquelicots. " Elle est présidée par Fabrice Nicolino. Ah ! Fabrice Nicolino. Le journaliste spécialiste des questions écologiques à Charlie-Hebdo. Sacré Fabrice ! Aussi chauve que Yul Brynner dans " Tarass Boulba ". Ironie : il demande à 15 de ses collègues de se faire doser les pesticides dans leurs cheveux. Ce gars-là, je l’aime. Résultats ? Tous les Charlie sont positifs : sur les 140 molécules recherchées, 80 sont retrouvées au moins une fois. Au minimum 40 molécules par échantillon. Origines ? Diverses : essentiellement agricoles, mais aussi vétérinaire ou ménagère (pour les bombes anti-insectes). L’analyse capillaire traduit une exposition depuis plusieurs mois. 40 molécules sont perturbatrices endocriniennes, 30 sont suspectes de cancérogénicité, 2 PCB ont été retrouvés et les trois bisphénols recherchés sont positifs chez les 15 Charlie.
L’heure n’est plus à compter les oiseaux, les abeilles, les papillons morts et les humains malades. Le constat est fait, au travers de centaines d’études rigoureuses, que discuter n’a pas de sens. Levons-nous. Notre pays est devenu méconnaissable à cause des pesticides. Toutes les politiques ont échoué. Pis : tous politiques au pouvoir depuis l’après-guerre ont soutenu le crime et continuent. La démission de Nicolas Hulot a montré le rôle délétère des lobbies, qui défendent les intérêts financiers au détriment du sort commun.
Nous lançons le 12 septembre 2018 un immense Appel qui doit provoquer un soulèvement pacifique de la société française. Il pourrait durer deux ans et vise à mobiliser au moins cinq millions de soutiens. C’est ambitieux, mais l’objectif l’est, car il s’agit d’obtenir l’interdiction de tous les pesticides (de synthèse) en France. Chacun, oui chacun, doit trouver la manière de répandre cet Appel. Le pari repose sur l’espoir que la société française reste vivante. Un pays libre garde le droit de refuser ce qu’il ne supporte plus et de l’imposer à ses dirigeants, quels qu’ils soient. N’oublions pas qu’en vingt ans, des millions de consommateurs se sont détournés, au moins en partie, de l’alimentation farcie de pesticides. Nous comptons sur eux. Et sur vous.
L’Appel est un départ. Ce n’est pas une pétition, oubliée sitôt signée. Il oblige, et veut transformer des milliers de signataires en autant d’acteurs sociaux dont le but sera d’œuvrer à la victoire. La vaste campagne qui commence a besoin du soutien de tous, car tous, y compris les journalistes qui en parleront peut-être, sont concernés. Voyez les Charlie. Chacun, oui chacun, doit trouver la manière de répandre cet Appel, pour qu’il devienne viral et atteigne le moindre recoin de la société. Pour la raison qu’il est un Appel d’humains à tous les autres humains. Il est l’heure, et elle ne repassera pas. Cet Appel se décompose ainsi. D’abord, nous vous invitons à le signer à l’adresse : nousvoulonsdescoquelicots.org. Ce même 12 septembre paraît aux éditions Les Liens qui libèrent (LLL), un livre-manifeste signé par Fabrice Nicolino, ce héros, et François Veillerette, " Nous voulons des coquelicots ". La chanteuse Emily Loizeau prépare une chanson qui nous accompagnera pendant des mois.
Nous faisons fabriquer un coquelicot en tissu de récupération dans un atelier de réinsertion, qui servira de cocarde, de bannière et de point de ralliement. Il est muni d’un système d’attache qui permettra de le porter à sa boutonnière et sera vendu, car il s’agit d’un acte de soutien à l’Appel, deux euros. Nous espérons que ce bel objet sera autant porté que la petite main de SOS Racisme il y a trente ans. Pendant toute la durée de l’Appel — deux ans — et chaque mois, les signataires se retrouveront le même jour et à la même heure sur les places des villes et des villages des lieux où ils habitent. Tout commence le vendredi 5 octobre à 18 h 30. A La Réunion, nous profiterons de l’AG de notre association AID (Association Initiatives Dionysiennes) pour démarrer l’affaire dès 18 heures, 5 rue des Manguiers, Saint-Denis, au restaurant " Le Manguier ", le même jour. Une distribution de coquelicots aura lieu. Venez au rendez-vous.
Puis, pendant deux années, à la manière d’un téléthon anti-pesticides, nous souhaitons que des milliers d’événements de toutes tailles et de tous ordres aient lieu en France, pour défendre l’espoir d’un pays débarrassé de ces poisons. Nous n’avons sollicité aucun politique ; les politiques, on a vu. Place à la société. Sans toi, lecteur, cet Appel prendra tôt ou tard la poussière. Avec toi, il pourrait bien surprendre. Si tu ne fais rien, ne viens pas te plaindre que tout va mal. Car désormais tout peut aller mieux.
Bruno Bourgeon, président d’AID
Rendez-vous sur le site nousvoulonsdescoquelicots.org
Source: IP Réunion. Crédit photo: AFP Archives - Kerry Sheridan. Le 24/09/2018.