«Ne pleure pas. Tu n’es pas triste», «Ce n’est pas bien d’être en colère». En tant que parents, nous avons tendance à vouloir stopper les émotions de nos enfants plutôt que de les écouter. C’est ce que constate Roxane Chotia, coach en développement personnel, qui propose des ateliers dédiés aux parents afin de leur apprendre à mieux accueillir les émotions de leurs enfants.
Pourquoi mettre en place ces ateliers sur la gestion des émotions ?
Roxane Chotia : «Les neurosciences, une discipline jeune, démontrent concrètement que l’éducation sévère et punitive est contre-productive. A travers ses progrès, nous comprenons qu’il y a une «révolution» à mener dans l’éducation des enfants. Pour un adulte il est très difficile de ne pas céder, menacer ou punir. Concrètement, personne ne nous a jamais appris comment gérer nos émotions d’enfant et nous répétons le même schéma avec nos propres enfants. Par ailleurs, en temps que parents nous sommes doublement dans une position délicate pour gérer les émotions de nos enfants qui rebondissent tout d’abord sur les nôtres. Cependant, il n’y a pas à culpabiliser de cela. Il convient tout simplement à mettre en place une autre façon de procéder. C’est comme apprendre à conduire : au début, on est accompagné et on finit par être autonome et efficace. Car on progresse très vite.
Quelle est l'utilité des émotions ? Et quelle est la place des émotions dans le développement de l'enfant ?
Les émotions ne sont ni bonnes, ni mauvaises. Elles ne sont que des réactions à des stimulations extérieures. Les émotions nous poussent à découvrir qui nous sommes à l’intérieur, à prendre contact, à être en connexion avec nous-même. Comme l’a démontré les neurosciences, le cerveau de l’enfant jusqu’à 5 ans est immature, il ne peut pas gérer ses émotions. Il ne fait pas de caprices», ne «joue pas la comédie». Il est très important de tordre le cou à ces idées reçues parce que le langage émotionnel est une façon de communiquer différente de la communication verbale. Le cerveau émotionnel, que nous avons en commun avec tous les autres mammifères, nous permet de ressentir puis d’exprimer nos émotions. Le cerveau supérieur (dont le cortex préfrontal), lui sert à raisonner, réfléchir, planifier… Lorsque nous rationalisons d’emblée les émotions de nos enfants, nous visons une zone différente du cerveau. C’est un peu comme si je vous parle en russe et que vous me répondez en japonais, il y a peu de chance qu’il en sorte de la compréhension et dans une situation «d’urgence», il semble fort probable que cela stimule la frustration de chacun. La difficulté aujourd’hui, est que les parents n’ont pas appris, pour la plupart, à comprendre et à accueillir leurs émotions. Ils ont donc du mal à faire face aux émotions de leurs enfants et encore moins à leur montrer comment faire.
Sur quelles bases repose votre méthode ?
En Neuro-Activ Coaching nous effectuons des transformations dans notre construction et notre perception de la réalité, ce qui active différemment notre neurologie et nous permet de développer une nouvelle manière de penser, d’utiliser nos émotions et de nous comporter pour plus d’efficacité, de performance et de sens. C’est une synthèse et une méthode unique fondée sur les sciences cognitives et les neurosciences; l’analyse systémique; l’approche de Palo Alto; la PNL; la sémantique générale; la logothérapie.
Pourquoi avez-vous choisi de proposer des ateliers en groupe ?
L’idée est de mettre en commun l’expérience de chacun pour avancer. L’échange et le partage est également très riche et bénéfique surtout lorsqu’il s’agit d’émotion. Par exemple, raconter son stress participe souvent à nous en départir en partie. Prendre conscience que d’autres peuvent rencontrer les mêmes défis que nous, aide également à les accueillir de façon positive. L’expérience de chacun sert à tous, car justement en coaching nous ne passons pas tout ce qui nous arrive à travers ce prisme bon ou mauvais.
Pouvez-vous nous quelques mots sur votre métier de coach en développement personnel ?
Le coaching est l’accompagnement des personnes dans la réalisation de leurs souhaits. La plupart de choses que nous rêvons d’atteindre nous semblent hors de portée et quand finalement nous osons nous mettre en route vers elles, nous sommes rattrapés par notre schéma interne. Ce programme qui souvent nous empêche de réaliser ces changements qui nous tiennent pourtant tellement à cœur. A travers mon métier, je propose à mes clients des outils pour modifier ce schéma qui les bloque et cheminer vers leurs objectifs sereinement. Il est toujours curieux de constater que beaucoup ont peur de se débarrasser de ce qui les fait souffrir, juste parce qu’ils s’y sont habitués et qu’il vaut mieux une douleur qu’on connait que n’importe quoi qui nous est étranger (même s’ils n’en prennent pas directement conscience)… Et il est toujours aussi savoureux de constater que, lorsqu’ils dépassent finalement cette peur de sortir de leur zone de confort, ce n’est que du bien-être et du mieux-être qui les attendent.»
Source: Clicanoo. Le 02/09/2018.