D'après une étude de l'agence nationale de santé (Anses) le nombre de cas d'infections sexuellement transmissibles a été multiplié par trois entre 2012 et 2016. La Réunion est aussi concernée par cette hausse des IST. Selon le docteur Catherine Gaud, La Réunion connaît une augmentation importante des cas de syphillis et "on atteint presque le seuil épidémique".
Le nombre de cas d'infections sexuellement transmissibles (IST) en France explose. Selon les derniers chiffres de l'Anses, détaillés dans un article paru sur Franceinfo.fr, en 2016, le nombre de personnes diagnostiquées pour une infection à chlamydia a été estimé à 267.097 (491 pour 100.000 habitants de 15 ans et plus). En 2012, il était de 76.918. Pour les infections à gonocoque, le nombre de diagnostics était de 15.067 en 2012 et de 49.628 en 2016 (91 pour 100.000 habitants de 15 ans et plus). Lire l'intégralité de l'article de Franceinfo ici
Selon le Docteur Catherine Gaud, de l'Association Rive, "ces chiffres sont bien en deçà de la réalité".
Une augmentation importante des cas de syphillis à La Réunion
À La Réunion, le constat est aussi inquiétant. "Le nombre de cas de syphillis a été multiplié par quatre depuis quatre ou cinq ans", déclare le Dr Catherine Gaud.
En effet, les centres de dépistage de l'île ne diagnostiquaient qu'un seul cas de syphilis par mois il y a trois ans tandis qu'aujourd'hui, "c'est une à deux personnes par jour qui viennent traiter une syphilis", commente le Docteur Catherine Gaud.
Ces chiffres ne valent que pour les dépistages effectués dans l'un des trois centres de l'île et sont, en réalité, "bien plus élevés".
Pour rappel, la syphilis est une maladie causée par une bactérie. Elle peut être asymptômatique pendant plusieurs années. Cependant, elle peut provoquer de graves affections sur le long terme et dégénérer en envahissant le système nerveux.
Les chlamydias, des bactéries qui infectent beaucoup de jeunes
Catherine Gaud explique : "La Réunion est dans le top 5 pour les infections à gonocoques, maladie attaquant les muqueuses et elle est 6ème pour les chlamydias sur le plan national".
Le nombre important des cas d'IST à La Réunion n'épargne aucune catégorie d'âge."Les chlamydias sont des bactéries qui peuvent être transmises dès les premiers rapports sexuels" précise le Docteur Gaud. Elle poursuit : "Cette infection touche beaucoup de jeunes. 5 à 6% d'entre eux sont testés positifs". Ces bactéries qui sont de plusieurs sortes peuvent causer de nombreux problèmes de santé et évoluer en silence jusqu'à causer la stérilité. Il est pourtant possible de traiter ces infections mais elles doivent au préalable être dépistées.
Des diagnostics et des tests "pas toujours faits"
La sous-estimation des cas d'IST diagnostiqués en 2012, l'augmentation des cas eux-mêmes mais aussi l'amélioration du dépistage peuvent expliquer ces chiffres élevés de l'Anses.
Le dépistage est une étape indispensable pour poser un diagnostic et soigner ces infections qui se transmettent par voie sexuelle. Cependant, le Docteur Gaud constate que "les diagnostics et les tests ne sont pas toujours faits. Or, si ces infections ne sont pas dépistées et traitées, elles peuvent dégénérer".
Le dépistage est une étape indispensable dans le traitement des IST, notamment de la syphilis mais La Réunion fait face à un manque de communication sur cette maladie. Pour le docteur Gaud,"on n'a pas de financement pour faire une campagne locale sur la syphillis, on ne communique pas assez". Elle poursuit :"Il faut se faire dépister pour être soigné".
Un simple test sanguin suffit pour dépister les IST.
Une campagne nationale pour sensibiliser à l'utilisation du préservatif
Seul rempart contre les IST : le préservatif. Santé publique France a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour inciter à l'utilisation du préservatif.
Très contagieuses, ces infections peuvent entraîner des complications : douleurs chroniques, stérilité, fragilisation des muqueuses et augmentation du risque de contamination par le VIH, transmission mère-enfant.
Source: IP Réunion. Par SJB. Le 02/08/2018.