Created by
FJ
Created
lundi 16 juillet 2018
Une consommation quotidienne d'alcool, même en très faible quantité, pendant la grossesse peut entraîner des complications pour la mère et plus encore chez l’enfant à naître.
À La Réunion, on estime qu’au moins un enfant, tous les deux jours, naît avec un cerveau lésé par l’alcool consommé durant cette période. Regard sur un syndrome encore trop ignoré.
"Le syndrome d'alcoolisation fœtale représente la forme majeure des troubles causés par l'alcoolisation fœtale qui peuvent survenir lorsque la future maman a consommé de l'alcool pendant sa grossesse. L’alcool traverse le placenta et endommage les cellules en développement du bébé, notamment celles du cerveau" expose Denis Lamblin, pédiatre au Centre d'action médico-sociale précoce Sud-Réunion et Prési-dent fondateur de "SAF France" depuis 2009. Les conséquences de l’acoolisation fœtale peuvent être multiples. On peut citer, entre autres : malformations physiques, retards du développement physique et mental, troubles psychiques, troubles du comportement, déficience intellectuelle… Elle est la cause majeure de déficience intellectuelle et d'inadaptation sociale.
200 MILLIONS CHAQUE ANNÉE
Ces affections sont irréversibles et les enfants qui en sont victimes en souffrent tout au long de leur vie, leur rendant même impossible certaines activités de chaque instant. "Dans la plupart des cas, les troubles ne sont pas visibles sur le bébé qui vient de naître mais apparaissent plus tard, au moment de l'entrée en crèche ou à l'école, parfois même plus tard, lorsque le cerveau devient plus mature, vers 6-8 ans. Ces enfants mettent beaucoup plus de temps à apprendre les gestes quotidiens. Une fois adultes, ils ont du mal à vivre une vie normale et à s'intégrer dans la société et peuvent même être en incapacité d'exercer un emploi. Cela dit, il est possible d’accompagner au plus tôt les enfants atteints afin de les aider à s'insérer socialement et leur éviter une vie de rejet et d'exclusion. Voilà pourquoi il est indispensable de poser le diagnostic dans les meilleurs délais." En plus du risque de syndrome d’alcoolisation fœtale, il y a, chez les femmes ayant bu durant leur grossesse, une probabilité élevée de fausses couches, d'accouchements prématurés et de décès des bébés peu après leur naissance en raison de leur faible poids ou à cause des déformations physiques. Chaque année, 8 000 enfants fragilisés par les effets de l’alcool ingéré par la mère pendant la grossesse naissent en Hexagone. Parmi eux, 800 sont atteints de la forme la plus grave du Syndrome d’Alcoolisation Fœtal. "À La Réunion, on estime qu’au moins un enfant tous les deux jours, naît avec un cerveau lésé par l’alcool prénatal. Le coût économique relatif aux besoins spéciaux des populations touchées est estimé à plus de 200 millions d’euros chaque année sur l’île," poursuit Denis Lamblin. Aborder un tel sujet en consultation prénatale n’est pas systématique et n’est jamais facile, dans la mesure où souvent les patientes choisissent le déni ou se confient à demi. Aussi, est-il impératif d’informer, de promouvoir l’abstinence pendant la grossesse et de rechercher la consommation d’alcool chez toutes les femmes enceintes de façon systématique- Les recommandations à ce sujet sont clairement définies, tant par la Société Française d’Alcoologie que par la Haute Autorité de Santé et les sages-femmes ont un rôle primordial dans la transmission du message : "Zéro alcool pendant la grossesse !"
30% des femmes boivent de l'alcool pendant leur grossesse
Des enquêtes ponctuelles révèlent qu’environ 11 % des femmes enceintes rapportent avoir consommé de l’alcool au cours du dernier mois. D’autres recherches ont montré que 30 % des femmes admettent en ingurgiter durant leur grossesse, et 8 % confient avoir pris plus de quatre consommations lors de la même occasion. Même si la plupart des femmes réduisent les taux lorsqu’elles découvrent qu’elles sont enceintes, plusieurs d’entre elles ne savent pas qu’elles le sont avant leur quatrième ou leur sixième semaine de grossesse et continuent de consommer.
Le "Safthon" le premier week-end de septembre
À l’instar des myopathies, le syndrome d’alcoolisation fœtale a aussi son opération spécifique destinée à lever les fonds nécessaires au travail de prévention et aux soins à apporter aux personnes atteintes. Une première collecte d’envergure organisée sur 30 heures, l’an passé (les 8 et 9 septembre) dans le cadre du "Safthon" a rapporté la bagatelle de 20 000 euros à La Réunion. "Le défi humain était immense et il a été réussi grâce à la mobilisation de tous," s’en félicitent les initiateurs. "La Réunion est considérée comme un exemple à suivre désormais. Désormais, notre ambition est de transformer cet essai et de rendre incontournable ce combat pour la défense des droits à l’égalité des chances. Nous pourrons nous appuyer sur un potentiel de plusieurs centaines de bénévoles." Le Safthon est reconduit cette année et se tiendra sur le premier week-end de septembre.
Source: Clicanoo. Le 16/07/2018.
À La Réunion, on estime qu’au moins un enfant, tous les deux jours, naît avec un cerveau lésé par l’alcool consommé durant cette période. Regard sur un syndrome encore trop ignoré.
"Le syndrome d'alcoolisation fœtale représente la forme majeure des troubles causés par l'alcoolisation fœtale qui peuvent survenir lorsque la future maman a consommé de l'alcool pendant sa grossesse. L’alcool traverse le placenta et endommage les cellules en développement du bébé, notamment celles du cerveau" expose Denis Lamblin, pédiatre au Centre d'action médico-sociale précoce Sud-Réunion et Prési-dent fondateur de "SAF France" depuis 2009. Les conséquences de l’acoolisation fœtale peuvent être multiples. On peut citer, entre autres : malformations physiques, retards du développement physique et mental, troubles psychiques, troubles du comportement, déficience intellectuelle… Elle est la cause majeure de déficience intellectuelle et d'inadaptation sociale.
200 MILLIONS CHAQUE ANNÉE
Ces affections sont irréversibles et les enfants qui en sont victimes en souffrent tout au long de leur vie, leur rendant même impossible certaines activités de chaque instant. "Dans la plupart des cas, les troubles ne sont pas visibles sur le bébé qui vient de naître mais apparaissent plus tard, au moment de l'entrée en crèche ou à l'école, parfois même plus tard, lorsque le cerveau devient plus mature, vers 6-8 ans. Ces enfants mettent beaucoup plus de temps à apprendre les gestes quotidiens. Une fois adultes, ils ont du mal à vivre une vie normale et à s'intégrer dans la société et peuvent même être en incapacité d'exercer un emploi. Cela dit, il est possible d’accompagner au plus tôt les enfants atteints afin de les aider à s'insérer socialement et leur éviter une vie de rejet et d'exclusion. Voilà pourquoi il est indispensable de poser le diagnostic dans les meilleurs délais." En plus du risque de syndrome d’alcoolisation fœtale, il y a, chez les femmes ayant bu durant leur grossesse, une probabilité élevée de fausses couches, d'accouchements prématurés et de décès des bébés peu après leur naissance en raison de leur faible poids ou à cause des déformations physiques. Chaque année, 8 000 enfants fragilisés par les effets de l’alcool ingéré par la mère pendant la grossesse naissent en Hexagone. Parmi eux, 800 sont atteints de la forme la plus grave du Syndrome d’Alcoolisation Fœtal. "À La Réunion, on estime qu’au moins un enfant tous les deux jours, naît avec un cerveau lésé par l’alcool prénatal. Le coût économique relatif aux besoins spéciaux des populations touchées est estimé à plus de 200 millions d’euros chaque année sur l’île," poursuit Denis Lamblin. Aborder un tel sujet en consultation prénatale n’est pas systématique et n’est jamais facile, dans la mesure où souvent les patientes choisissent le déni ou se confient à demi. Aussi, est-il impératif d’informer, de promouvoir l’abstinence pendant la grossesse et de rechercher la consommation d’alcool chez toutes les femmes enceintes de façon systématique- Les recommandations à ce sujet sont clairement définies, tant par la Société Française d’Alcoologie que par la Haute Autorité de Santé et les sages-femmes ont un rôle primordial dans la transmission du message : "Zéro alcool pendant la grossesse !"
30% des femmes boivent de l'alcool pendant leur grossesse
Des enquêtes ponctuelles révèlent qu’environ 11 % des femmes enceintes rapportent avoir consommé de l’alcool au cours du dernier mois. D’autres recherches ont montré que 30 % des femmes admettent en ingurgiter durant leur grossesse, et 8 % confient avoir pris plus de quatre consommations lors de la même occasion. Même si la plupart des femmes réduisent les taux lorsqu’elles découvrent qu’elles sont enceintes, plusieurs d’entre elles ne savent pas qu’elles le sont avant leur quatrième ou leur sixième semaine de grossesse et continuent de consommer.
Le "Safthon" le premier week-end de septembre
À l’instar des myopathies, le syndrome d’alcoolisation fœtale a aussi son opération spécifique destinée à lever les fonds nécessaires au travail de prévention et aux soins à apporter aux personnes atteintes. Une première collecte d’envergure organisée sur 30 heures, l’an passé (les 8 et 9 septembre) dans le cadre du "Safthon" a rapporté la bagatelle de 20 000 euros à La Réunion. "Le défi humain était immense et il a été réussi grâce à la mobilisation de tous," s’en félicitent les initiateurs. "La Réunion est considérée comme un exemple à suivre désormais. Désormais, notre ambition est de transformer cet essai et de rendre incontournable ce combat pour la défense des droits à l’égalité des chances. Nous pourrons nous appuyer sur un potentiel de plusieurs centaines de bénévoles." Le Safthon est reconduit cette année et se tiendra sur le premier week-end de septembre.
Source: Clicanoo. Le 16/07/2018.