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FJ
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jeudi 21 juin 2018
Les chiffres ont été communiqués ce mercredi 20 juin :
en 2017, le CHU de La Réunion a réduit son déficit de 14,5 millions d'euros. Aussi, la dette de l'établissement s'élève aujourd'hui à 21 millions d'euros, contre 35,5 millions en 2016. Une réduction "notable" pour le directeur général, Lionel Calenge qui a ajouté : "je pense que le CHU de La Réunion atteindra l'équilibre financier d'ici à 2021".
Pour comprendre comment le centre hospitalier universitaire a pu réduire son déficit de 14,5 millions d'euros en un an, Lionel Calenge, directeur de la structure a accepté de répondre à nos questions.
"Les recettes ont évolué de 7% grâce au soutien pérenne du ministère de la Santé" a-t-il débuté en rappelant les 7,5 millions d'euros accordés par l'Etat pour permettre au CHU d'assurer la prise en charge de patients mahorais.
"On perdait 1 800 euros par dossier"
L'année dernière, le CHU de La Réunion s'est aussi lancé dans un plan d'amélioration du codage médical. "Certains dossiers de patients n'étaient pas bien tenus déclare le directeur. On perdait 1 800 euros par dossier, notamment en chirurgie, par erreur de codage". (N.D.L.R : le codage permettant d'établir les facturations destinées à l'assurance maladie).
Augmentation de l'activité
Aussi, durant les quatre derniers mois de 2017, le CHU a vu son activité augmenter en chirurgie et en medecine. Plus précisément, en ce qui concerne la dialyse ou encore la radiothérapie : "nous avons une nouvelle équipe médicale de prise en charge". Selon Lionel Calenge, la chirurgie cardiaque, vasculaire et thoracique connait aussi un bon développement. Pourquoi? "L'épidémiologie des maladies cardio vasculaires est importante, il y a aussi l'augmentation et le vieillissement de la population" répond le directeur qui ajoute : "le CHU est aussi plus attractif".
58 lits d'hospitalisation complète supprimés
Pour réduire sa dette, l'établissement a dû maitriser ses dépenses. "Nous faisons plus d'ambulatoire et moins d'hospitalisation complète" affirme Lionel Calenge. Pour rappel, depuis le mois d'août 2016, ce sont pas moins de 58 lits d'hospitalisation complète qui ont été supprimés au CHU Sud et Nord. En contrepartie, des places d'hôpital de jour ont été ouvertes rappelle la direction.
Sur le personnel, les dépenses ont également pu être maitrisées, sur les heures supplémentaires ou encore avec la mensualité des remplacements. En revanche, la suppression de 150 postes n'a pas impacté le budget du CHU puisque cette dernière n'est intervenu qu'à la fin de l'année 2017. Les économies en rapport à cette réducation d'effectif ne seront donc visibles que sur les chiffres de 2018.
"La tendance se retourne fortement. Le CHU est redressable affire Lionel Calenge. Ce qui, pour autant, ne veut pas dire que la partie est gagnée." Néanmoins, ce dernier est optimiste pour les chiffres de 2018 : "les cinq premiers mois sont très encourageants".
Les investissements continuent
Si la dette du CHU reste elevée, la politique d'investissements de l'établissement ne faiblirait pas. "Nous avons trois opérations de travaux majeurs en cours avec l'établissement de Saint-Pierre, l'ouverture d'un bâtiment à Sainte-Clotilde et l'ouverture d'un établissement au Tampon pour les patients atteints d'Alzheimer en phase aigüe" résume la direction qui rappelle l'ouverture de trois salles d'opération prévue cette année et l'année prochaine : une dans le Sud et deux dans le Nord.
Confiant, le directeur général déclare : "je pense que le CHU de La Réunion atteindra l'équilibre budgétaire d'ici à 2021. Il ne faut pas croire que le CHU est sorti des difficultés, il reste encore deux années compliquées mais les efforts sont toujours en cours".
Et le non-remplacement des 150 postes?
Il l'assure : ces économies n'ont aucun impact sur la bonne prise en charge des patients. Et ce, même avec le non-remplacement de 150 postes annnoncé en fin d'année dernière? "On a essayé de supprimer un maximum de postes dans les secteurs de l'administration ou encore de l'informatique justifie Lionel Calenge. Et si, des postes ont été supprimés dans le secteur des soins, c'est que la performance des services concernés ne justifiait pas le maintien du nombre de personnel".
Jean-Marc Vélia, représentant syndical CFDT précise : "nous n'avons pas eu de licenciement. Nous avons eu des contrats qui n'ont pas été renouvelés, comme des remplacements de congé maternité ou d'arrêt maladie". Pour compenser ces départs, "le CHU a mis en place un processus pour ramener du personnel au travail en aménagement par exemple certains postes pour accompagner des agents à la reprise d'activité. Tous les leviers ont été déclenchés".
Aussi, le syndicaliste en profite pour rappeler à la direction son engagement. A savoir titulariser les 1 200 contractuels si le budget 2018 s'améliore à nouveau.
Fin de l'indexation des primes : ce n'est pas une hypothèse proposée au Copermo
Face à l'importante grève menée par le personnel du CHU suite à l'annonce de la suppression éventuelle de l'indexation de leurs primes, une question subsiste : cette suppression permettrait-elle d'apurer la dette de l'établissement?
"Cette hypothèse ne fait pas partie de celles que j'ai proposées au Copermo (Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins). Et cette décision appartient à l'Etat" répond Lionel Calenge qui affirme tout de même : "si cette indexation était supprimée cela permettrait de faire des économies mais cela ne fait pas partie de notre projet".
"Le personnel est systématiquement rappelé"
Selon le syndicaliste Jean-Marc Vela, "on va vers une amélioration des finances car, aujourd'hui, le personnel est systématiquement rappelé. Il n'a quasiment plus de jours de repos. Le personnel joue le jeu. Nous sommes soignants avant tout".
Ce "volontarisme" des agents pourrait être mis à mal si, au mois de septembre, le gouvernement décide de supprimer l'indexation des primes. "Le plus dur est à venir" prévient Jean-Marc Vélia. Il ajoute : "aujourd'hui, le personnel est épuisé. Ces économies du CHU ont pu être réalisées grâce à la sueur des 6 000 hospitaliers".
Ce qui n'a pas échappé au directeur général qui a annoncé le budget de l'exercice 2017 au personnel ce mercredi. Dans la lettre qu'il lui a adressée, Lionel Calenge a déclaré : "Je suis conscient de l'implication de chacun d'entre vous (...) En vous remerciant, une fois de plus pour votre engagement au service de nos patients".
Source: IP Réunion. Par SW. Le 20/06/18.
en 2017, le CHU de La Réunion a réduit son déficit de 14,5 millions d'euros. Aussi, la dette de l'établissement s'élève aujourd'hui à 21 millions d'euros, contre 35,5 millions en 2016. Une réduction "notable" pour le directeur général, Lionel Calenge qui a ajouté : "je pense que le CHU de La Réunion atteindra l'équilibre financier d'ici à 2021".
Pour comprendre comment le centre hospitalier universitaire a pu réduire son déficit de 14,5 millions d'euros en un an, Lionel Calenge, directeur de la structure a accepté de répondre à nos questions.
"Les recettes ont évolué de 7% grâce au soutien pérenne du ministère de la Santé" a-t-il débuté en rappelant les 7,5 millions d'euros accordés par l'Etat pour permettre au CHU d'assurer la prise en charge de patients mahorais.
"On perdait 1 800 euros par dossier"
L'année dernière, le CHU de La Réunion s'est aussi lancé dans un plan d'amélioration du codage médical. "Certains dossiers de patients n'étaient pas bien tenus déclare le directeur. On perdait 1 800 euros par dossier, notamment en chirurgie, par erreur de codage". (N.D.L.R : le codage permettant d'établir les facturations destinées à l'assurance maladie).
Augmentation de l'activité
Aussi, durant les quatre derniers mois de 2017, le CHU a vu son activité augmenter en chirurgie et en medecine. Plus précisément, en ce qui concerne la dialyse ou encore la radiothérapie : "nous avons une nouvelle équipe médicale de prise en charge". Selon Lionel Calenge, la chirurgie cardiaque, vasculaire et thoracique connait aussi un bon développement. Pourquoi? "L'épidémiologie des maladies cardio vasculaires est importante, il y a aussi l'augmentation et le vieillissement de la population" répond le directeur qui ajoute : "le CHU est aussi plus attractif".
58 lits d'hospitalisation complète supprimés
Pour réduire sa dette, l'établissement a dû maitriser ses dépenses. "Nous faisons plus d'ambulatoire et moins d'hospitalisation complète" affirme Lionel Calenge. Pour rappel, depuis le mois d'août 2016, ce sont pas moins de 58 lits d'hospitalisation complète qui ont été supprimés au CHU Sud et Nord. En contrepartie, des places d'hôpital de jour ont été ouvertes rappelle la direction.
Sur le personnel, les dépenses ont également pu être maitrisées, sur les heures supplémentaires ou encore avec la mensualité des remplacements. En revanche, la suppression de 150 postes n'a pas impacté le budget du CHU puisque cette dernière n'est intervenu qu'à la fin de l'année 2017. Les économies en rapport à cette réducation d'effectif ne seront donc visibles que sur les chiffres de 2018.
"La tendance se retourne fortement. Le CHU est redressable affire Lionel Calenge. Ce qui, pour autant, ne veut pas dire que la partie est gagnée." Néanmoins, ce dernier est optimiste pour les chiffres de 2018 : "les cinq premiers mois sont très encourageants".
Les investissements continuent
Si la dette du CHU reste elevée, la politique d'investissements de l'établissement ne faiblirait pas. "Nous avons trois opérations de travaux majeurs en cours avec l'établissement de Saint-Pierre, l'ouverture d'un bâtiment à Sainte-Clotilde et l'ouverture d'un établissement au Tampon pour les patients atteints d'Alzheimer en phase aigüe" résume la direction qui rappelle l'ouverture de trois salles d'opération prévue cette année et l'année prochaine : une dans le Sud et deux dans le Nord.
Confiant, le directeur général déclare : "je pense que le CHU de La Réunion atteindra l'équilibre budgétaire d'ici à 2021. Il ne faut pas croire que le CHU est sorti des difficultés, il reste encore deux années compliquées mais les efforts sont toujours en cours".
Et le non-remplacement des 150 postes?
Il l'assure : ces économies n'ont aucun impact sur la bonne prise en charge des patients. Et ce, même avec le non-remplacement de 150 postes annnoncé en fin d'année dernière? "On a essayé de supprimer un maximum de postes dans les secteurs de l'administration ou encore de l'informatique justifie Lionel Calenge. Et si, des postes ont été supprimés dans le secteur des soins, c'est que la performance des services concernés ne justifiait pas le maintien du nombre de personnel".
Jean-Marc Vélia, représentant syndical CFDT précise : "nous n'avons pas eu de licenciement. Nous avons eu des contrats qui n'ont pas été renouvelés, comme des remplacements de congé maternité ou d'arrêt maladie". Pour compenser ces départs, "le CHU a mis en place un processus pour ramener du personnel au travail en aménagement par exemple certains postes pour accompagner des agents à la reprise d'activité. Tous les leviers ont été déclenchés".
Aussi, le syndicaliste en profite pour rappeler à la direction son engagement. A savoir titulariser les 1 200 contractuels si le budget 2018 s'améliore à nouveau.
Fin de l'indexation des primes : ce n'est pas une hypothèse proposée au Copermo
Face à l'importante grève menée par le personnel du CHU suite à l'annonce de la suppression éventuelle de l'indexation de leurs primes, une question subsiste : cette suppression permettrait-elle d'apurer la dette de l'établissement?
"Cette hypothèse ne fait pas partie de celles que j'ai proposées au Copermo (Comité interministériel de performance et de la modernisation de l'offre de soins). Et cette décision appartient à l'Etat" répond Lionel Calenge qui affirme tout de même : "si cette indexation était supprimée cela permettrait de faire des économies mais cela ne fait pas partie de notre projet".
"Le personnel est systématiquement rappelé"
Selon le syndicaliste Jean-Marc Vela, "on va vers une amélioration des finances car, aujourd'hui, le personnel est systématiquement rappelé. Il n'a quasiment plus de jours de repos. Le personnel joue le jeu. Nous sommes soignants avant tout".
Ce "volontarisme" des agents pourrait être mis à mal si, au mois de septembre, le gouvernement décide de supprimer l'indexation des primes. "Le plus dur est à venir" prévient Jean-Marc Vélia. Il ajoute : "aujourd'hui, le personnel est épuisé. Ces économies du CHU ont pu être réalisées grâce à la sueur des 6 000 hospitaliers".
Ce qui n'a pas échappé au directeur général qui a annoncé le budget de l'exercice 2017 au personnel ce mercredi. Dans la lettre qu'il lui a adressée, Lionel Calenge a déclaré : "Je suis conscient de l'implication de chacun d'entre vous (...) En vous remerciant, une fois de plus pour votre engagement au service de nos patients".
Source: IP Réunion. Par SW. Le 20/06/18.