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FJ
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vendredi 1 juin 2018
C'est la journée mondiale sans tabac. Les hôpitaux ouvrent leurs portes au public. Les ventes de cigarettes sont en baisse.
Une diminution encourageante selon le docteur David Mété, chef du service addictologie du CHU Félix Guyon.
Selon l'ORS, il y a eu une légère diminution des ventes de cigarettes en 2016... À quoi peut-on attribuer cette baisse ?
Cette légère baisse des ventes baisse est vraisemblablement liée à l'augmentation du prix du tabac. Elle est encourageante, mais il faut aller plus loin.
Le paquet de cigarettes à 10 euros aura-t-il une incidence sur la consommation ?
Oui, incontestablement. Le cap des 10 euros est une barrière financière et "psychologique", un coût insupportable. La prévention du tabagisme et l'incitation à arrêter par l'augmentation des prix est une mesure dont l'efficacité est bien établie. Néanmoins, je pense que l'augmentation des tarifs a ses limites, elle favorise la vente de tabac de contrebande : si le prix du tabac devient prohibitif, sa vente sur le marché clandestin deviendra une activité lucrative pour les réseaux mafieux.
Quels sont les dégâts causés par le tabagisme ?
Avec 7 millions de morts par an dans le monde, 78.000 en France et 570 à La Réunion, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable : c'est un problème majeur de santé publique. Parmi toutes les pathologies qu'il entraîne, il est un grand pourvoyeur de maladies cardiovasculaires, thème de la journée mondiale sans tabac cette année. Saviez-vous que 80% des personnes qui font un infarctus avant 45 ans sont des fumeurs ' Le cœur et les vaisseaux sont les premières victimes du tabagisme, pour eux il n'y a pas de cigarette sans risque...
Le tabagisme, c'est aussi le responsable d'un cancer sur trois (Le taux de ces cancers est malheureusement en hausse à La Réunion), un produit qui tue la moitié de ceux qui ont commencé à l'adolescence. Et dans la fumée, il y a plus de 4000 substances différentes, dont 250 sont nocives pour la santé et plus de 50 des cancérigènes identifiés.
Quels sont les meilleurs moyens, selon vous, pour arrêter de fumer ?
La démarche de sevrage tabagique doit être adaptée à chaque fumeur en fonction d'une évaluation globale qui prend en compte les comorbidités somatiques, psychiatriques et addictives. L'association d'un travail sur le développement motivationnel à un des traitements d'aide au sevrage tabagique (efficaces et enfin remboursés) ainsi qu'un suivi régulier constitue l'approche optimale. D'autres approches complémentaires par hypnose, par l'acupuncture peuvent être envisagées mais ne disposent pas de la même validation scientifique. Il est souvent nécessaire de renouveler sa démarche, un fumeur a besoin en moyenne de 4 à 6 tentatives qui permettent de capitaliser de l'expérience jusqu'au sevrage durable. La réduction de la consommation est parfois un préalable utile à l'aide de substituts nicotiniques, voir de la cigarette électronique qui n'est cependant pas une approche médicale validée mais préférable au tabac !
Avez-vous un message particulier en cette journée mondiale sans tabac ?
Cette année l'accent est mis par l'OMS sur les maladies cardio-vasculaires : arrêter de fumer après un infarctus du myocarde diminue de moitié le risque de décès et d'un tiers le risque de refaire un infarctus. Le sevrage tabagique est la mesure la plus importante pour la santé d'un fumeur.
Les équipes de tabacologie seront présentes à l'occasion de cette journée mondiale, au CHU Félix Guyon de 9h à 15 h30, au GHER, au CHGM ainsi que dans tous les CSAPA.
Source: Clicanoo. Entretien : J.P-B. Le 31/05/2018.
Une diminution encourageante selon le docteur David Mété, chef du service addictologie du CHU Félix Guyon.
Selon l'ORS, il y a eu une légère diminution des ventes de cigarettes en 2016... À quoi peut-on attribuer cette baisse ?
Cette légère baisse des ventes baisse est vraisemblablement liée à l'augmentation du prix du tabac. Elle est encourageante, mais il faut aller plus loin.
Le paquet de cigarettes à 10 euros aura-t-il une incidence sur la consommation ?
Oui, incontestablement. Le cap des 10 euros est une barrière financière et "psychologique", un coût insupportable. La prévention du tabagisme et l'incitation à arrêter par l'augmentation des prix est une mesure dont l'efficacité est bien établie. Néanmoins, je pense que l'augmentation des tarifs a ses limites, elle favorise la vente de tabac de contrebande : si le prix du tabac devient prohibitif, sa vente sur le marché clandestin deviendra une activité lucrative pour les réseaux mafieux.
Quels sont les dégâts causés par le tabagisme ?
Avec 7 millions de morts par an dans le monde, 78.000 en France et 570 à La Réunion, le tabagisme est la première cause de mortalité évitable : c'est un problème majeur de santé publique. Parmi toutes les pathologies qu'il entraîne, il est un grand pourvoyeur de maladies cardiovasculaires, thème de la journée mondiale sans tabac cette année. Saviez-vous que 80% des personnes qui font un infarctus avant 45 ans sont des fumeurs ' Le cœur et les vaisseaux sont les premières victimes du tabagisme, pour eux il n'y a pas de cigarette sans risque...
Le tabagisme, c'est aussi le responsable d'un cancer sur trois (Le taux de ces cancers est malheureusement en hausse à La Réunion), un produit qui tue la moitié de ceux qui ont commencé à l'adolescence. Et dans la fumée, il y a plus de 4000 substances différentes, dont 250 sont nocives pour la santé et plus de 50 des cancérigènes identifiés.
Quels sont les meilleurs moyens, selon vous, pour arrêter de fumer ?
La démarche de sevrage tabagique doit être adaptée à chaque fumeur en fonction d'une évaluation globale qui prend en compte les comorbidités somatiques, psychiatriques et addictives. L'association d'un travail sur le développement motivationnel à un des traitements d'aide au sevrage tabagique (efficaces et enfin remboursés) ainsi qu'un suivi régulier constitue l'approche optimale. D'autres approches complémentaires par hypnose, par l'acupuncture peuvent être envisagées mais ne disposent pas de la même validation scientifique. Il est souvent nécessaire de renouveler sa démarche, un fumeur a besoin en moyenne de 4 à 6 tentatives qui permettent de capitaliser de l'expérience jusqu'au sevrage durable. La réduction de la consommation est parfois un préalable utile à l'aide de substituts nicotiniques, voir de la cigarette électronique qui n'est cependant pas une approche médicale validée mais préférable au tabac !
Avez-vous un message particulier en cette journée mondiale sans tabac ?
Cette année l'accent est mis par l'OMS sur les maladies cardio-vasculaires : arrêter de fumer après un infarctus du myocarde diminue de moitié le risque de décès et d'un tiers le risque de refaire un infarctus. Le sevrage tabagique est la mesure la plus importante pour la santé d'un fumeur.
Les équipes de tabacologie seront présentes à l'occasion de cette journée mondiale, au CHU Félix Guyon de 9h à 15 h30, au GHER, au CHGM ainsi que dans tous les CSAPA.
Source: Clicanoo. Entretien : J.P-B. Le 31/05/2018.