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FJ
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mardi 22 mai 2018
L’Unité Psychotrauma et le Centre de ressources NOE de l’EPSMR démarrent aujourd'hui les premiers groupes de parole destinés aux victimes de violences sexuelles dans l’enfance et/ou l’adolescence.
Les explications du Dr Christine Visnelda-Douzain, psychiatre, responsable de cette unité.
L'affaire Weinstein a brisé les chaînes psychologiques des femmes abusées à travers le monde, dans un mouvement incarné par #Balance ton porc et #Meetoo qui semble historique. Mais dénoncer son “bourreau” suffit-il à être guéri après avoir libéré la parole ? Pas sûr. Jusqu'à maintenant, dans notre île, ce sont surtout les femmes battues qui avaient eu l'occasion de se livrer dans des groupes. Cette fois, la parole est donnée aux victimes d'attouchements sexuels, de viols, d'incestes. Une première à La Réunion. Soutenu par l’Agence Régionale de Santé Océan Indien, ce dispositif veut donner aux victimes la possibilité de rencontrer, d'une part, des professionnels de santé et d'autre part, d’autres victimes dans un cadre sécurisant, respectueux, sans jugement et confidentiel. Pour ces premiers groupes de paroles, sont concernées les personnes de plus de 15 ans ayant été victimes de violences sexuelles dans l’enfance et/ou l’adolescence. Les mineurs (de 15 à 17 ans) doivent être accompagnés par une personne majeure de leur choix, lors de leur première inscription au groupe. Chaque session comporte 12 séances de 1h30 à 2h chacune à raison d’une par semaine. Grâce à un travail autour de la parole et du corps, “les professionnels qui animent ces groupes accompagnent les participants pour les aider à s’exprimer sur leur vécu et sur les difficultés rencontrées. Ils leurs proposent d’échanger et de partager avec d’autres personnes et leur apportent bien entendu un soutien”, indique d'emblée le Dr Christine Visnelda-Douzain, psychiatre, responsable de l’Unité Psychotrauma et du Centre de ressources NOE. Certaines personnes vont pouvoir se réapproprier leurs corps qu'elles ont souvent rejeté, martyrisé et dont elles ont honte.
“Le corps est déréglé en permanence”
Chez ces victimes, les mots qui ne sont pas “sortis” de la bouche deviennent des maux du corps : hypertension, thyroïdie, diabète... “Le corps est déréglé en permanence. On a une haine de soi, on se trouve laid et on se laisse aussi faire par un mari ou un compagnon violent, fait remarquer le Dr Visnelda-Douzain. Tout les affecte : être en contact avec les autres, toucher les autres, être aimé...” D'autres personnes deviennent violentes avec leurs propres enfants. Ces ateliers leur permettront de parler, de se libérer, d'échanger avec d'autres personnes qui ont vécu leur cauchemar, leur enfer, de recueillir des “façons de faire” différentes. De quoi avoir des idées pour s'en sortir à son tour. Sans doute qu'après cela, les victimes seront moins angoissées, regarderont différemment leurs enfants et avanceront dans la vie en étant un peu plus sereines... “C'est une étape”, conclut Christine Visnelda-Douzain. Une étape-clé et nécessaire. J.P-B.
Pour s'inscrire, il faut contacter le 02 62 21 37 71 ou écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Une unité de l'EPSMR
L'unité de psychotrauma fait partie de l'EPSMR (Etablissement public de santé mentale de la Réunion) et prend en charge toute personne ayant été victime d'événements traumatiques au cours de sa vie. Elle se compose d'une psychiatre, de trois psychologues, d'une psychomotricienne, d'une infirmière et d'une secrétaire. En tant que centre de ressource, l'Unité assure la promotion et la diffusion des connaissances en psychotraumatologie, en proposant des formations professionnelles, un congrès biannuel, une médiathèque spécialisée et un soutien technique pour les professionnels.
Trois créneaux horaires
Trois lieux et plusieurs créneaux horaires sont proposés :
- Le groupe Est se réunit le mardi matin de 9h30 à 11h30, à Saint-André (CMP au n° 210 rue Dumesnil d'Engente)
- Le groupe Nord se réunit le mercredi après-midi, de 15h à 17h à Saint-Denis (CMP Duplessis, au n°1, rue Duplessis) .
- Le groupe Ouest se réunit le jeudi soir de 17h30 à 19h30 à Saint-Paul
Source: Clicanoo. Le 18/05/2018.
Les explications du Dr Christine Visnelda-Douzain, psychiatre, responsable de cette unité.
L'affaire Weinstein a brisé les chaînes psychologiques des femmes abusées à travers le monde, dans un mouvement incarné par #Balance ton porc et #Meetoo qui semble historique. Mais dénoncer son “bourreau” suffit-il à être guéri après avoir libéré la parole ? Pas sûr. Jusqu'à maintenant, dans notre île, ce sont surtout les femmes battues qui avaient eu l'occasion de se livrer dans des groupes. Cette fois, la parole est donnée aux victimes d'attouchements sexuels, de viols, d'incestes. Une première à La Réunion. Soutenu par l’Agence Régionale de Santé Océan Indien, ce dispositif veut donner aux victimes la possibilité de rencontrer, d'une part, des professionnels de santé et d'autre part, d’autres victimes dans un cadre sécurisant, respectueux, sans jugement et confidentiel. Pour ces premiers groupes de paroles, sont concernées les personnes de plus de 15 ans ayant été victimes de violences sexuelles dans l’enfance et/ou l’adolescence. Les mineurs (de 15 à 17 ans) doivent être accompagnés par une personne majeure de leur choix, lors de leur première inscription au groupe. Chaque session comporte 12 séances de 1h30 à 2h chacune à raison d’une par semaine. Grâce à un travail autour de la parole et du corps, “les professionnels qui animent ces groupes accompagnent les participants pour les aider à s’exprimer sur leur vécu et sur les difficultés rencontrées. Ils leurs proposent d’échanger et de partager avec d’autres personnes et leur apportent bien entendu un soutien”, indique d'emblée le Dr Christine Visnelda-Douzain, psychiatre, responsable de l’Unité Psychotrauma et du Centre de ressources NOE. Certaines personnes vont pouvoir se réapproprier leurs corps qu'elles ont souvent rejeté, martyrisé et dont elles ont honte.
“Le corps est déréglé en permanence”
Chez ces victimes, les mots qui ne sont pas “sortis” de la bouche deviennent des maux du corps : hypertension, thyroïdie, diabète... “Le corps est déréglé en permanence. On a une haine de soi, on se trouve laid et on se laisse aussi faire par un mari ou un compagnon violent, fait remarquer le Dr Visnelda-Douzain. Tout les affecte : être en contact avec les autres, toucher les autres, être aimé...” D'autres personnes deviennent violentes avec leurs propres enfants. Ces ateliers leur permettront de parler, de se libérer, d'échanger avec d'autres personnes qui ont vécu leur cauchemar, leur enfer, de recueillir des “façons de faire” différentes. De quoi avoir des idées pour s'en sortir à son tour. Sans doute qu'après cela, les victimes seront moins angoissées, regarderont différemment leurs enfants et avanceront dans la vie en étant un peu plus sereines... “C'est une étape”, conclut Christine Visnelda-Douzain. Une étape-clé et nécessaire. J.P-B.
Pour s'inscrire, il faut contacter le 02 62 21 37 71 ou écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Une unité de l'EPSMR
L'unité de psychotrauma fait partie de l'EPSMR (Etablissement public de santé mentale de la Réunion) et prend en charge toute personne ayant été victime d'événements traumatiques au cours de sa vie. Elle se compose d'une psychiatre, de trois psychologues, d'une psychomotricienne, d'une infirmière et d'une secrétaire. En tant que centre de ressource, l'Unité assure la promotion et la diffusion des connaissances en psychotraumatologie, en proposant des formations professionnelles, un congrès biannuel, une médiathèque spécialisée et un soutien technique pour les professionnels.
Trois créneaux horaires
Trois lieux et plusieurs créneaux horaires sont proposés :
- Le groupe Est se réunit le mardi matin de 9h30 à 11h30, à Saint-André (CMP au n° 210 rue Dumesnil d'Engente)
- Le groupe Nord se réunit le mercredi après-midi, de 15h à 17h à Saint-Denis (CMP Duplessis, au n°1, rue Duplessis) .
- Le groupe Ouest se réunit le jeudi soir de 17h30 à 19h30 à Saint-Paul
Source: Clicanoo. Le 18/05/2018.