Created by
FJ
Created
mercredi 2 mai 2018
A trop consommer de limonades, cocas, sucres et produits gras, le foie se gorge de graisse au fil des années jusqu’à... cesser de fonctionner.
Des Réunionnais souffrent déjà de ce qu'on appelle la maladie du soda... Le JIR fait le point sur cette pathologie avec des professionnels de santé.
La « maladie du soda » : son nom en dit déjà long... Et son acronyme anglais Nash (pour steato-hépatite non alcoolique) montre qu'on 2018, on peut finir avec une cirrhose du foie sans toucher à une seule goutte d'alcool. En moyenne, la maladie se déclenche vers 50 ans, chez des personnes diabétiques et obèses. Mais ce n’est pas une maladie de vieux. Elle se déclenche de plus en plus tôt, dès 30 ans et même chez les enfants. Aux Etats-Unis, des enfants de 9 ans souffrent de cirrhose sans avoir évidemment bu de l'alcool quand on sait que plus de 30 % des Américains ont le foie gras. Et 12 % de la population adulte a une Nash installée. La moyenne européenne de la pathologie tourne autour de 8 à 10 %. Selon les médecins, 30% des Français auraient un foie trop gras. «Mais 10% seulement auront la forme agressive», fait remarquer le docteur Dominique Lannes, auteur de «Nash. La maladie de la malbouffe». « À La Réunion, les chiffres sont probablement beaucoup plus importants... », soutient le docteur Lannes, en nous accordant une interview, depuis Saint-Pierre et Miquelon où il est actuellement en mission humanitaire (voir par ailleurs). Ce gastro-enterologue parisien tire la sonnette d'alarme sur que ce que des médecins appellent le fléau du siècle. Selon lui, si on continue, la France n’aura jamais assez de greffons pour sauver tout le monde. La maladie du soda a été le sujet le plus discuté au récent congrès européen d’hépatologie où près de 10 000 spécialistes étaient rassemblés en métropole.
Des jeunes touchés
Selon ces experts, 1 à 2 millions de la population française, sont au stade de la cirrhose, le foie est tout dur et n'assume donc plus ses fonctions. Selon le gastro-entérologue, même des jeunes qui n’ont jamais bu une goutte d’alcool, développent la maladie. La Réunion n'est pas épargnée. Il faut dire que l’obésité touche déjà plus de 15% de la population ; le surpoids, 45%, et la sédentarité explose... À La Réunion, les informations concernant le surpoids et l'obésité des adultes remontent à l'enquête REDIA (Réunion Diabète) de 2001. Il en ressortait que plus de la moitié des femmes (52 %) était en surpoids contre 46 % pour les hommes. "Près de 20 % des femmes sont obèses contre près de 10 % pour les hommes." Dix ans plus tard, les enquêtes réalisées en milieu scolaire montrent que près des 30 % des jeunes entre 5 et 15 ans sont en surpoids (obésité comprise). 26,5 % des enfants scolarisés en classe de CM2 présentaient un surpoids ou une obésité. De l'avis des experts, le nombre de Réunionnais en surpoids ou en obésité va augmenter. Et ce sont autant de personnes menacées par la maladie du Soda. Une maladie qui a bien failli emporter le chroniqueur sportif Pierre Ménés (voir par ailleurs). Aujourd’hui, il n’existe toujours pas de traitement mais la maladie se transmettant par nos verres et nos assiettes, c'est à nous de choisir... « Et changer de mode de vie », comme nous le conseille la diététicienne-nutritionniste Claudine Hoarau. C'est une question de survie !
“Les Réunionnais achètent 31% de matières grasses de plus que les Métropolitains”. Juliane Ponin-Ballom.
En 2015, l'Insee montrait que le riz, les matières grasses et les boissons sucrées étaient encore trop présents dans les chariots des ménages réunionnais. Dans une étude, elle indiquait que les ménages locaux consommaient globalement encore beaucoup de riz (dix fois plus qu'en métropole), de gras et de boissons sucrées. “Les Réunionnais achètent notamment 31% de plus de matière grasse (huile, beurre...) que leurs homologues métropolitains et consomment 15% de sucre et de 5% de sodas en plus. En revanche, ils achètent moitié moins de fruits frais et 6% de moins de légumes. Côté viande, les Réunionnais consomment trois fois plus de volaille que les métropolitains et 59% de plus de porc”, relate l'article du JIR consacré à cette étude de l'Insee.”Les habitudes alimentaires varient énormément selon le niveau de revenus des ménages jusqu'à en devenir de véritables marqueurs sociaux. Les ménages les plus modestes privilégient le cari et le riz au détriment des fruits et légumes frais. A l'opposé, les familles les plus aisées ont une alimentation proche du type méditerranéen : elles misent plus sur le pain et les pâtes”. Autre information donnée par l'Insee : les habitudes de consommation lors de la pause de midi évoluent sensiblement. “Comme les métropolitains, les Réunionnais font de plus en plus appel au snacking pour déjeuner. Ils dépensent 154 euros par an dans les restaurants (+20% par rapport à 2006). Mais c'est la restauration rapide qui a bénéficié de l'essor le plus marqué avec un bond de 26% entre 2006 et 2011 : elle représente désormais 189 euros de dépenses annuelles. Particulièrement porteur en termes d'activité et d'emplois, ce secteur n'a cessé de se développer ces dernières années. Résultat, on compte plus de snacks dans notre département qu'en métropole pour 10 000 habitants, soit 20 établissements à la Réunion contre 11 dans l'hexagone !”, relate encore le JIR.
Source: Clicanoo. Le 01/05/2018.
Des Réunionnais souffrent déjà de ce qu'on appelle la maladie du soda... Le JIR fait le point sur cette pathologie avec des professionnels de santé.
La « maladie du soda » : son nom en dit déjà long... Et son acronyme anglais Nash (pour steato-hépatite non alcoolique) montre qu'on 2018, on peut finir avec une cirrhose du foie sans toucher à une seule goutte d'alcool. En moyenne, la maladie se déclenche vers 50 ans, chez des personnes diabétiques et obèses. Mais ce n’est pas une maladie de vieux. Elle se déclenche de plus en plus tôt, dès 30 ans et même chez les enfants. Aux Etats-Unis, des enfants de 9 ans souffrent de cirrhose sans avoir évidemment bu de l'alcool quand on sait que plus de 30 % des Américains ont le foie gras. Et 12 % de la population adulte a une Nash installée. La moyenne européenne de la pathologie tourne autour de 8 à 10 %. Selon les médecins, 30% des Français auraient un foie trop gras. «Mais 10% seulement auront la forme agressive», fait remarquer le docteur Dominique Lannes, auteur de «Nash. La maladie de la malbouffe». « À La Réunion, les chiffres sont probablement beaucoup plus importants... », soutient le docteur Lannes, en nous accordant une interview, depuis Saint-Pierre et Miquelon où il est actuellement en mission humanitaire (voir par ailleurs). Ce gastro-enterologue parisien tire la sonnette d'alarme sur que ce que des médecins appellent le fléau du siècle. Selon lui, si on continue, la France n’aura jamais assez de greffons pour sauver tout le monde. La maladie du soda a été le sujet le plus discuté au récent congrès européen d’hépatologie où près de 10 000 spécialistes étaient rassemblés en métropole.
Des jeunes touchés
Selon ces experts, 1 à 2 millions de la population française, sont au stade de la cirrhose, le foie est tout dur et n'assume donc plus ses fonctions. Selon le gastro-entérologue, même des jeunes qui n’ont jamais bu une goutte d’alcool, développent la maladie. La Réunion n'est pas épargnée. Il faut dire que l’obésité touche déjà plus de 15% de la population ; le surpoids, 45%, et la sédentarité explose... À La Réunion, les informations concernant le surpoids et l'obésité des adultes remontent à l'enquête REDIA (Réunion Diabète) de 2001. Il en ressortait que plus de la moitié des femmes (52 %) était en surpoids contre 46 % pour les hommes. "Près de 20 % des femmes sont obèses contre près de 10 % pour les hommes." Dix ans plus tard, les enquêtes réalisées en milieu scolaire montrent que près des 30 % des jeunes entre 5 et 15 ans sont en surpoids (obésité comprise). 26,5 % des enfants scolarisés en classe de CM2 présentaient un surpoids ou une obésité. De l'avis des experts, le nombre de Réunionnais en surpoids ou en obésité va augmenter. Et ce sont autant de personnes menacées par la maladie du Soda. Une maladie qui a bien failli emporter le chroniqueur sportif Pierre Ménés (voir par ailleurs). Aujourd’hui, il n’existe toujours pas de traitement mais la maladie se transmettant par nos verres et nos assiettes, c'est à nous de choisir... « Et changer de mode de vie », comme nous le conseille la diététicienne-nutritionniste Claudine Hoarau. C'est une question de survie !
“Les Réunionnais achètent 31% de matières grasses de plus que les Métropolitains”. Juliane Ponin-Ballom.
En 2015, l'Insee montrait que le riz, les matières grasses et les boissons sucrées étaient encore trop présents dans les chariots des ménages réunionnais. Dans une étude, elle indiquait que les ménages locaux consommaient globalement encore beaucoup de riz (dix fois plus qu'en métropole), de gras et de boissons sucrées. “Les Réunionnais achètent notamment 31% de plus de matière grasse (huile, beurre...) que leurs homologues métropolitains et consomment 15% de sucre et de 5% de sodas en plus. En revanche, ils achètent moitié moins de fruits frais et 6% de moins de légumes. Côté viande, les Réunionnais consomment trois fois plus de volaille que les métropolitains et 59% de plus de porc”, relate l'article du JIR consacré à cette étude de l'Insee.”Les habitudes alimentaires varient énormément selon le niveau de revenus des ménages jusqu'à en devenir de véritables marqueurs sociaux. Les ménages les plus modestes privilégient le cari et le riz au détriment des fruits et légumes frais. A l'opposé, les familles les plus aisées ont une alimentation proche du type méditerranéen : elles misent plus sur le pain et les pâtes”. Autre information donnée par l'Insee : les habitudes de consommation lors de la pause de midi évoluent sensiblement. “Comme les métropolitains, les Réunionnais font de plus en plus appel au snacking pour déjeuner. Ils dépensent 154 euros par an dans les restaurants (+20% par rapport à 2006). Mais c'est la restauration rapide qui a bénéficié de l'essor le plus marqué avec un bond de 26% entre 2006 et 2011 : elle représente désormais 189 euros de dépenses annuelles. Particulièrement porteur en termes d'activité et d'emplois, ce secteur n'a cessé de se développer ces dernières années. Résultat, on compte plus de snacks dans notre département qu'en métropole pour 10 000 habitants, soit 20 établissements à la Réunion contre 11 dans l'hexagone !”, relate encore le JIR.
Source: Clicanoo. Le 01/05/2018.