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FJ
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vendredi 13 avril 2018
Les perturbateurs endocriniens font l’objet d’un colloque ce samedi 14 avril à Stella Matutina.
Ces substances peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et provoquer des effets délétères. Le Dr Christian Bettoum, allergologue et membre de l’Union régionale des médecins libéraux de la Réunion répond à nos questions.
- Pourquoi avoir organisé ce colloque ?
Depuis cinquante ans, nous constatons une augmentation importante et dramatique de pathologies lourdes : cancers, maladies neurodégénératives, troubles de la procréation, stérilité, malformations néonatales, allergies… Ces maladies dites «chroniques» peuvent être liées à la pollution de notre environnement. On les classe alors dans les «pathologies environnementales». Celles-ci sont dues notamment aux produits chimiques déposés sur la planète depuis le début du XXe siècle. Parmi ces produits chimiques, il existe une catégorie nouvelle, découverte récemment, les «perturbateurs endocriniens» (PE). Et nous avons organisé ce colloque afin d’informer le corps médical et la population sur cette nouvelle problématique scientifique.
- Pourquoi ces perturbateurs endocriniens sont-ils problématiques ?
Dans le vivant, il existe un phénomène important. Il s’agit de la communication. Dans notre organisme, la communication entre les cellules et les organes est fondamentale. Elle est effectuée principalement par nos hormones et les enzymes. Par ailleurs, la communication est aussi nerveuse. Les perturbateurs endocriniens peuvent perturber toutes nos glandes hormonales : hypothalamus, hypophyse, thyroïde, ovaires, testicules, glandes surrénales… Ils ressemblent à nos hormones et par mimétisme, par blocage des sécrétions ou par interférence, ils modifient la production, le transport, l’action ou la dégradation de nos hormones. Ainsi, ils peuvent provoquer ou favoriser l’apparition de cancers, de stérilité, de malformations néonatales, d’autisme, de maladies neurodégénératives (parkinson) de diabète, d’obésité…
- Où trouve-t-on ces perturbateurs endocriniens ?
Ces PE sont omniprésents dans notre environnement et font partie de très nombreuses familles de produits chimiques : les pesticides, les plastiques (phtalates, bisphénols A, F, S) ; les produits anti feux (composés perfluorés, polybromés) ; les dioxines, PCB, les HAP (hydrocarbures aromatiques) ; certains métaux lourds (Mercure, Plomb, Cadmium, Brome, manganèse…) les phytoestrogènes ainsi que les médicaments hormonaux …
- Que dit la législation française sur les PE ?
Ces produits comportent des particularités biochimiques nouvelles qui échappent à la toxicologie réglementaire. L’évaluation toxicologique de ces produits n’est, à l’heure actuelle, pas apte à protéger, ni les humains, ni la faune sauvage qui souffre des mêmes impacts que nous, ni les écosystèmes dont nous dépendons. La nécessité de la prise en compte rapide des caractéristiques particulières des PE est impérative. Elle doit se traduire par une refonte totale de la toxicologie réglementaire et donc des normes toxicologiques d’utilisation de tous ces produits. Le XXe siècle a été le siècle de «l’hygiène Pasteurienne», le XXIe siècle doit devenir le siècle de «l’hygiène chimique».
- Autre chose à rajouter ?
Pour introduire le colloque, nous avons réalisé des recherches de pesticides, PCB, dioxines, métaux lourds dans des aliments produits à La Réunion. Par ailleurs, nous avons également analysé les cheveux de cinq médecins membres du bureau de l’URML OI (Union régionale des médecins libéraux de l’océan Indien). Vous découvrirez les résultats le 14 avril. Pour finir, je profite de cette interview pour remercier les membres du bureau de l’URML OI et tout particulièrement la Présidente le Dr Christine Kowalczyk pour la mise en place de ce colloque qui est une réelle action de santé publique.
Source: Clicanoo. Par Laïla Bapoo. Le 13/04/2018.
Ces substances peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et provoquer des effets délétères. Le Dr Christian Bettoum, allergologue et membre de l’Union régionale des médecins libéraux de la Réunion répond à nos questions.
- Pourquoi avoir organisé ce colloque ?
Depuis cinquante ans, nous constatons une augmentation importante et dramatique de pathologies lourdes : cancers, maladies neurodégénératives, troubles de la procréation, stérilité, malformations néonatales, allergies… Ces maladies dites «chroniques» peuvent être liées à la pollution de notre environnement. On les classe alors dans les «pathologies environnementales». Celles-ci sont dues notamment aux produits chimiques déposés sur la planète depuis le début du XXe siècle. Parmi ces produits chimiques, il existe une catégorie nouvelle, découverte récemment, les «perturbateurs endocriniens» (PE). Et nous avons organisé ce colloque afin d’informer le corps médical et la population sur cette nouvelle problématique scientifique.
- Pourquoi ces perturbateurs endocriniens sont-ils problématiques ?
Dans le vivant, il existe un phénomène important. Il s’agit de la communication. Dans notre organisme, la communication entre les cellules et les organes est fondamentale. Elle est effectuée principalement par nos hormones et les enzymes. Par ailleurs, la communication est aussi nerveuse. Les perturbateurs endocriniens peuvent perturber toutes nos glandes hormonales : hypothalamus, hypophyse, thyroïde, ovaires, testicules, glandes surrénales… Ils ressemblent à nos hormones et par mimétisme, par blocage des sécrétions ou par interférence, ils modifient la production, le transport, l’action ou la dégradation de nos hormones. Ainsi, ils peuvent provoquer ou favoriser l’apparition de cancers, de stérilité, de malformations néonatales, d’autisme, de maladies neurodégénératives (parkinson) de diabète, d’obésité…
- Où trouve-t-on ces perturbateurs endocriniens ?
Ces PE sont omniprésents dans notre environnement et font partie de très nombreuses familles de produits chimiques : les pesticides, les plastiques (phtalates, bisphénols A, F, S) ; les produits anti feux (composés perfluorés, polybromés) ; les dioxines, PCB, les HAP (hydrocarbures aromatiques) ; certains métaux lourds (Mercure, Plomb, Cadmium, Brome, manganèse…) les phytoestrogènes ainsi que les médicaments hormonaux …
- Que dit la législation française sur les PE ?
Ces produits comportent des particularités biochimiques nouvelles qui échappent à la toxicologie réglementaire. L’évaluation toxicologique de ces produits n’est, à l’heure actuelle, pas apte à protéger, ni les humains, ni la faune sauvage qui souffre des mêmes impacts que nous, ni les écosystèmes dont nous dépendons. La nécessité de la prise en compte rapide des caractéristiques particulières des PE est impérative. Elle doit se traduire par une refonte totale de la toxicologie réglementaire et donc des normes toxicologiques d’utilisation de tous ces produits. Le XXe siècle a été le siècle de «l’hygiène Pasteurienne», le XXIe siècle doit devenir le siècle de «l’hygiène chimique».
- Autre chose à rajouter ?
Pour introduire le colloque, nous avons réalisé des recherches de pesticides, PCB, dioxines, métaux lourds dans des aliments produits à La Réunion. Par ailleurs, nous avons également analysé les cheveux de cinq médecins membres du bureau de l’URML OI (Union régionale des médecins libéraux de l’océan Indien). Vous découvrirez les résultats le 14 avril. Pour finir, je profite de cette interview pour remercier les membres du bureau de l’URML OI et tout particulièrement la Présidente le Dr Christine Kowalczyk pour la mise en place de ce colloque qui est une réelle action de santé publique.
Source: Clicanoo. Par Laïla Bapoo. Le 13/04/2018.