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FJ
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mercredi 4 avril 2018
Récemment 124 médecins et professionnels de santé ont signé une tribune dans le Figaro mettant sur la sellette une pratique relevant de la médecine alternative : l'homéopathie.
Ces professionnels de santé s'inquiètent d'une pratique de la médecine qu'ils jugent "ésotérique, inutile voire dangereuse". Ces derniers refusent que l'homéopathie occupe une place officielle aux côtés de la médecine conventionnelle et font part de leur "étonnement" quand au remboursement de ces médicaments par la sécurité sociale. Pourtant, l'homéopathie occupe une place bien réelle dans la pratique de la médecine et l'engouement de la population pour ces thérapies n'est pas une illusion. Pour le Docteur Jacques Branlat, homéopathe exerçant à Saint-Denis, il s'agit d'un "manque total de déontologie" de la part de ses confrères.
L’homéopathie est né il y a plus de 250 ans en Europe avec Samuel Hanneman " indique Dr Branlat. À l’origine, l’homéopathie allait de paire avec un mode de vie comportant une liste d’interdits longue comme le bras (pas d’alcool, pas de sucre, pas de vêtement en laine, pas de jeu, pas de sieste, etc.)
C’est une pratique qui s’appuie sur quelques principes fondamentaux. Le premier principe de l’homéopathie " le semblable est soigné par le semblable ". Autrement dit, les médicaments homéopathiques sont préparés avec des ingrédients qui causent la pathologie que l’on souhaite soigner. Le deuxième principe c’est la méthode de préparation dite par potentialisation/ dynamisation. Les ingrédients sont dissouts dans de l’alcool ou de l’eau. Une partie de la solution obtenue est ensuite diluée (une fois 1DH, deux fois 2DH, etc.), plus le chiffre est grand, plus la solution a été diluée. Les médicaments homépatiques, souvent présentés
" Pas un seul atome de principe actif "
Les signataires de cette tribune soutiennent que "la plupart des médicaments homéopathiques sont tellement dilués qu’il n’y a pas un seul atome de principe actif restant à l’intérieur", tout comme le soutient le docteur Mété, addictologue au CHU de Bellepierre.
Cette méthode de potentialisation dynamisation fait l’objet des plus grosses critiques de la part d’une partie du corps médical. Pour ses détracteurs, le médicament homéopathique contient 0% de substance et 100% de sucre. Ces derniers vont même jusqu’à qualifier les médicaments homéopathiques "d’escroquerie" et de pratique "ésotérique".
Pour le docteur Mété, " l’homéopathie, c’est une culture du placebo qui ne dit pas son nom". Autrement dit, les traitements homéopathiques n’auraient d’effets que par une volonté psychologique du patient et non par l’action effective d’une molécule. Pour lui, si certains médecins continuent d’en prescrire "c’est uniquement parce qu’il y a une demande du public ".
Ce n’est pas l’avis du docteur Jacques Branlat, homéopathe exerçant en cabinet depuis les années 1980 et formateur en homéopathie.
Pour lui, on ne peut pas parler de placebo quand l’efficacité des traitements homéopathiques est démontrée sur plusieurs centaines de patients souffrant de la même pathologie. "Ces traitements ont montré leur efficacité sur des enfants, et même sur des animaux"poursuit-il.
Selon lui, qualifier l’homéopathie de ‘dangereuse ‘, et ‘d’ésotérique’ c’est un " manque de déontologie " de la part de ses confrères. Il réfute " ce sont des ignorants. Le tout est de savoir s’ils sont réellement ignorants ou s’ils y ont un autre intérêt ". Le médecin qui reconnaît que la France a une médecine de pointe estime que " la France est aussi fermée aux médecines alternatives".
Les traitements homéopathiques : un danger pour la santé publique ?
Autre point de discorde, les médecins déplorent que l’homéopathie occupe une place " égale à celle des traitements conventionnels " sans avoir subi la même batterie de test en double aveugle. Pour ses détracteurs, si ça marche, c’est parce que l’homéopathie a un grand atout de son côté : le temps. Les traitements homéopathiques sont longs et la plupart des pathologies pour lesquelles elles sont prescrites " finissent par guérir car le corps se guérir de lui même avec le temps, " précisent-ils.
Le Dr. Mété, tout comme le collectif de médecins signataires font part de leur " étonnement " à propos du remboursement par la sécurité social des médicaments homéopathiques. Pour eux, ces traitements sont remboursés comme tout traitement efficace alors qu’ils n’ont fait l’objet " d’aucune étude officiellement reconnue dans les revues scientifiques ". Etonnement d’autant plus grand que " certains médicaments sont déremboursés ou sont de moins en moins pris en charge ", évoque le Dr. Mété. Ces médecins réclament le déremboursements des médicaments homéopathiques.
Pour le Dr. Mété, l’homéopathie " discrédite les médicaments et va de paire avec une méfiance envers la vaccination ". Le Dr. Mété précise sur ce point " aujourd’hui on voit des choses qu’on n’a jamais vu ". L’inclination du public pour les médecines alternatives telles que l’homéopathie entraîne un désamour de la médecine conventionnelle et une méfiance envers les médicaments. Ce médecin constate une baisse des vaccinations.
Pourtant, malgré toutes ces voix discordantes, l’homéopathie est devenue en quelques années une médecine alternative couronnée de succès.
Beaucoup moins chère, sans effets secondaires et reconnue dans 20 pays
Si l’homéopathie a bien un atout de son côté, c’est son prix. Contrairement à bon nombre de médicaments classiques, les traitements homéopathiques ne sont pas chers. C’est sans doute l’un des arguments en faveur de son remboursement par la sécurité sociale, mais ce n’est pas le seul.
"Les médicaments homéopathiques n’ont pas d’effets secondaires " précise le Docteur Jacques Branlat. Si tel est le cas, ces traitements prennent le contre-pied des médicaments conventionnels qui sont pourtant soumis à des séries de tests très sérieuses. On se souvient aussi des scandales sanitaires causés par des médicaments qui ont provoqués de graves effets secondaires chez les patients : diane 35, Levotyrox, ou encore le Mediator pour ne citer qu’eux.
Pour le Docteur Branlat, l'argument de la non preuve scientifique ne tient pas. Il poursuit " je pourrais vous citer une cinquantaine de médicaments qui n'ont pas ou peu de littérature scientifique". Le prix Nobel de médecine Luc Montagnier a effectué des recherches qui tendent à démontrer une actions par l'électromagnétique des composants des médicaments homéopathiques. Une démonstration qui n'emprunte pas les même chemins, ni les mêmes méthodes que ceux des médicaments conventionnels. Cela pourrait expliquer la méfiance de ce collectif quant à la légitimité de ces recherches.
Cette médecine alternative est pourtant officiellement reconnue dans une vingtaine de pays. L'Allemagne, le Japon et la Nouvelle-Zélande utilisent l'homéopathie dans les traitements du cancers. De grands hôpitaux ont aussi fait une grande place à l'homéopathie, c'est le cas de l'hôpital Saint-Jacques à Lyon. C'est l'expérience clinique qui démontre l'efficacité de l'homéopathie. Le Docteur Branlat donne pour exemple "l'action de l'arnica, quand on voit des résultats, des dizaines de fois, on dit 'ça marche'".
Comme toute médecine alternative, l'homéopathie sort des "sentiers battus" de la médecine conventionnelle. C'est une approche différente de la médecine qui met en avant "l'écoute du patient". Celui-ci est au centre d'un entretien approfondi qui débouche ensuite sur la presciption d'un traitement homéopathique. Le Dr. Mété qualifie cette approche de "floue et pas très claire." Pourtant, c'est sans doute l'un des aspects de cette médecine alternative qui lui vaut un tel attrait auprès du public.
Le Docteur Branlat conclut " il n'y a pas une médecine, mais il y a des thérapies". Les individus sont différents, les pathologies sont différentes pourquoi les thérapies ne seraient-elles pas différentes ? Serait-ce là l'origine du succès des médecines alternatives ?
Source: IP Reunion. Par SJB. Le 04/04/2018.
Ces professionnels de santé s'inquiètent d'une pratique de la médecine qu'ils jugent "ésotérique, inutile voire dangereuse". Ces derniers refusent que l'homéopathie occupe une place officielle aux côtés de la médecine conventionnelle et font part de leur "étonnement" quand au remboursement de ces médicaments par la sécurité sociale. Pourtant, l'homéopathie occupe une place bien réelle dans la pratique de la médecine et l'engouement de la population pour ces thérapies n'est pas une illusion. Pour le Docteur Jacques Branlat, homéopathe exerçant à Saint-Denis, il s'agit d'un "manque total de déontologie" de la part de ses confrères.
L’homéopathie est né il y a plus de 250 ans en Europe avec Samuel Hanneman " indique Dr Branlat. À l’origine, l’homéopathie allait de paire avec un mode de vie comportant une liste d’interdits longue comme le bras (pas d’alcool, pas de sucre, pas de vêtement en laine, pas de jeu, pas de sieste, etc.)
C’est une pratique qui s’appuie sur quelques principes fondamentaux. Le premier principe de l’homéopathie " le semblable est soigné par le semblable ". Autrement dit, les médicaments homéopathiques sont préparés avec des ingrédients qui causent la pathologie que l’on souhaite soigner. Le deuxième principe c’est la méthode de préparation dite par potentialisation/ dynamisation. Les ingrédients sont dissouts dans de l’alcool ou de l’eau. Une partie de la solution obtenue est ensuite diluée (une fois 1DH, deux fois 2DH, etc.), plus le chiffre est grand, plus la solution a été diluée. Les médicaments homépatiques, souvent présentés
" Pas un seul atome de principe actif "
Les signataires de cette tribune soutiennent que "la plupart des médicaments homéopathiques sont tellement dilués qu’il n’y a pas un seul atome de principe actif restant à l’intérieur", tout comme le soutient le docteur Mété, addictologue au CHU de Bellepierre.
Cette méthode de potentialisation dynamisation fait l’objet des plus grosses critiques de la part d’une partie du corps médical. Pour ses détracteurs, le médicament homéopathique contient 0% de substance et 100% de sucre. Ces derniers vont même jusqu’à qualifier les médicaments homéopathiques "d’escroquerie" et de pratique "ésotérique".
Pour le docteur Mété, " l’homéopathie, c’est une culture du placebo qui ne dit pas son nom". Autrement dit, les traitements homéopathiques n’auraient d’effets que par une volonté psychologique du patient et non par l’action effective d’une molécule. Pour lui, si certains médecins continuent d’en prescrire "c’est uniquement parce qu’il y a une demande du public ".
Ce n’est pas l’avis du docteur Jacques Branlat, homéopathe exerçant en cabinet depuis les années 1980 et formateur en homéopathie.
Pour lui, on ne peut pas parler de placebo quand l’efficacité des traitements homéopathiques est démontrée sur plusieurs centaines de patients souffrant de la même pathologie. "Ces traitements ont montré leur efficacité sur des enfants, et même sur des animaux"poursuit-il.
Selon lui, qualifier l’homéopathie de ‘dangereuse ‘, et ‘d’ésotérique’ c’est un " manque de déontologie " de la part de ses confrères. Il réfute " ce sont des ignorants. Le tout est de savoir s’ils sont réellement ignorants ou s’ils y ont un autre intérêt ". Le médecin qui reconnaît que la France a une médecine de pointe estime que " la France est aussi fermée aux médecines alternatives".
Les traitements homéopathiques : un danger pour la santé publique ?
Autre point de discorde, les médecins déplorent que l’homéopathie occupe une place " égale à celle des traitements conventionnels " sans avoir subi la même batterie de test en double aveugle. Pour ses détracteurs, si ça marche, c’est parce que l’homéopathie a un grand atout de son côté : le temps. Les traitements homéopathiques sont longs et la plupart des pathologies pour lesquelles elles sont prescrites " finissent par guérir car le corps se guérir de lui même avec le temps, " précisent-ils.
Le Dr. Mété, tout comme le collectif de médecins signataires font part de leur " étonnement " à propos du remboursement par la sécurité social des médicaments homéopathiques. Pour eux, ces traitements sont remboursés comme tout traitement efficace alors qu’ils n’ont fait l’objet " d’aucune étude officiellement reconnue dans les revues scientifiques ". Etonnement d’autant plus grand que " certains médicaments sont déremboursés ou sont de moins en moins pris en charge ", évoque le Dr. Mété. Ces médecins réclament le déremboursements des médicaments homéopathiques.
Pour le Dr. Mété, l’homéopathie " discrédite les médicaments et va de paire avec une méfiance envers la vaccination ". Le Dr. Mété précise sur ce point " aujourd’hui on voit des choses qu’on n’a jamais vu ". L’inclination du public pour les médecines alternatives telles que l’homéopathie entraîne un désamour de la médecine conventionnelle et une méfiance envers les médicaments. Ce médecin constate une baisse des vaccinations.
Pourtant, malgré toutes ces voix discordantes, l’homéopathie est devenue en quelques années une médecine alternative couronnée de succès.
Beaucoup moins chère, sans effets secondaires et reconnue dans 20 pays
Si l’homéopathie a bien un atout de son côté, c’est son prix. Contrairement à bon nombre de médicaments classiques, les traitements homéopathiques ne sont pas chers. C’est sans doute l’un des arguments en faveur de son remboursement par la sécurité sociale, mais ce n’est pas le seul.
"Les médicaments homéopathiques n’ont pas d’effets secondaires " précise le Docteur Jacques Branlat. Si tel est le cas, ces traitements prennent le contre-pied des médicaments conventionnels qui sont pourtant soumis à des séries de tests très sérieuses. On se souvient aussi des scandales sanitaires causés par des médicaments qui ont provoqués de graves effets secondaires chez les patients : diane 35, Levotyrox, ou encore le Mediator pour ne citer qu’eux.
Pour le Docteur Branlat, l'argument de la non preuve scientifique ne tient pas. Il poursuit " je pourrais vous citer une cinquantaine de médicaments qui n'ont pas ou peu de littérature scientifique". Le prix Nobel de médecine Luc Montagnier a effectué des recherches qui tendent à démontrer une actions par l'électromagnétique des composants des médicaments homéopathiques. Une démonstration qui n'emprunte pas les même chemins, ni les mêmes méthodes que ceux des médicaments conventionnels. Cela pourrait expliquer la méfiance de ce collectif quant à la légitimité de ces recherches.
Cette médecine alternative est pourtant officiellement reconnue dans une vingtaine de pays. L'Allemagne, le Japon et la Nouvelle-Zélande utilisent l'homéopathie dans les traitements du cancers. De grands hôpitaux ont aussi fait une grande place à l'homéopathie, c'est le cas de l'hôpital Saint-Jacques à Lyon. C'est l'expérience clinique qui démontre l'efficacité de l'homéopathie. Le Docteur Branlat donne pour exemple "l'action de l'arnica, quand on voit des résultats, des dizaines de fois, on dit 'ça marche'".
Comme toute médecine alternative, l'homéopathie sort des "sentiers battus" de la médecine conventionnelle. C'est une approche différente de la médecine qui met en avant "l'écoute du patient". Celui-ci est au centre d'un entretien approfondi qui débouche ensuite sur la presciption d'un traitement homéopathique. Le Dr. Mété qualifie cette approche de "floue et pas très claire." Pourtant, c'est sans doute l'un des aspects de cette médecine alternative qui lui vaut un tel attrait auprès du public.
Le Docteur Branlat conclut " il n'y a pas une médecine, mais il y a des thérapies". Les individus sont différents, les pathologies sont différentes pourquoi les thérapies ne seraient-elles pas différentes ? Serait-ce là l'origine du succès des médecines alternatives ?
Source: IP Reunion. Par SJB. Le 04/04/2018.