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FJ
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mardi 3 avril 2018
Face au risque épidémique élevé, la Préfecture et l'ARS Océan Indien ont décidé le 27 mars d'activer le niveau 3 du plan ORSEC de lutte contre les arboviroses, qui consiste à renforcer les actions avec l’ensemble des acteurs et notamment dans les zones de circulation. La mobilisation de tous est indispensable pour lutter contre les moustiques, vecteurs de la dengue.
La Dengue, une maladie transmise par les moustiques
Tout comme le chikungunya, la dengue est une maladie transmise par les moustiques. Elle se manifeste par une fièvre d’apparition brutale accompagnée d’un ou plusieurs autres symptômes :
- fièvre,
- maux de tête,
- douleurs articulaires et/ou musculaires,
- nausées,
- vomissements,
- ...
Dans 2 à 4% des cas, le patient peut développer une forme sévère caractérisée par des manifestations hémorragiques majeures, un état de choc et/ou la défaillance d’un ou plusieurs organes.
Situation épidémiologique
Situation au 27 mars 2018
Au cours de la semaine dernière (du 19 au 25 mars), 154 cas de dengue ont été confirmés, portant à 588 le nombre total de cas autochtones signalés en 2018. L’épidémie de dengue en cours se poursuit dans l’Ouest et s’étend au sud :
Dans l’ouest
- Saint-Paul, Gare routière et Etang (35 cas), Bois de Nèfles et La Plaine (29 cas),
- La Possession (11 cas), Le Port (3 cas), Saint-Gilles-les-Bains (29 cas), Saint-Gilles-les-Hauts (4 cas), La Saline (3 cas), Saint-Leu (5 cas).
Dans le sud
- Saint-Pierre (8 cas), Ravine des Cabris, Bois d’Olives (6 cas)
- Au total depuis le début de l’année 2017, ont été confirmés : 682 cas autochtones, donnant lieu à 29 hospitalisations (17 en 2018 et 12 en 2017) et 9 cas importés.
Parmi les 682 cas confirmés depuis 2017, 52 cas (8%) sont des enfants de moins de 15 ans et 103 cas (15%), sont âgés de 65 ans ou plus.
Compte tenu de la densité de moustiques vecteurs et des conditions météorologiques actuelles cette épidémie pourrait continuer à s’intensifier dans les semaines à venir.
La sensibilisation et la mobilisation active de l’ensemble de la population, mais également des collectivités locales est nécessaire pour parvenir à maîtriser l’épidémie.
Niveau d’alerte du plan ORSEC : 3
Ce 27 mars 2018, le préfet de La Réunion, en concertation avec le directeur général de l’ARS océan Indien (ARS OI), a décidé d’activer le niveau 3 du dispositif spécifique ORSEC de lutte contre les arboviroses.
Le niveau d’alerte 3 correspond à une « Épidémie de faible intensité ». Il prévoit de limiter la propagation géographique de l’épidémie par la mise en œuvre d’une coordination renforcée des acteurs de la lutte contre les moustiques, le recours à des moyens supplémentaires dans les zones de circulation et le maintien des interventions sur les cas isolés.
Il fait appel à la mobilisation des collectivités locales, et particulièrement des communes et intercommunalités, au regard de leurs missions de salubrité publique et de prévention auprès de la population ; il permet de recentrer les actions de l’ARS OI sur l’adaptation de la stratégie de lutte, la programmation des actions de terrain, et l’intervention globale sur les zones de forte circulation et les cas isolés. Il s’appuie également sur d’autres partenaires comme les services du SDIS, la Croix Rouge et un ensemble d’associations impliquées dans la lutte contre les moustiques et les maladies vectorielles.
En savoir plus sur le plan ORSEC de lutte contre les arboviroses
Actions de Lutte Anti-Vectorielle
Actions menées par l'ARS Océan Indien
120 agents de l'ARS OI interviennent au quotidien autour du domicile et des lieux de fréquentations habituelles des malades.
Afin de limiter la transmission du virus de la dengue, les équipes de Lutte Anti-Vectorielle de l’ARS Océan Indien sont fortement mobilisées et procèdent à de nombreuses interventions tant dans les quartiers concernés qu’autour des cas isolés afin de :
- Rechercher de nouvelles suspicions de dengue et demander à ces personnes de consulter un médecin sans tarder.
- Informer la population concernée du risque de transmission de la dengue, et des moyens de prévention : éliminer les gîtes larvaires et se protéger contre les piqûres de moustiques.
- Eliminer ou traiter régulièrement toutes les situations de proliférations de moustiques (eaux stagnantes dans les pots, soucoupes, déchets, ...).
- Réduire les populations de moustiques adultes à l’aide de traitement insecticides (actions de jour et de nuit)
- Informer et contrôler tous les sites majeurs accueillant du public (établissements scolaires, crèches, professionnels de santé, aires de loisirs) avec des traitements insecticides systématiques si nécessaire.
- Orienter les actions des acteurs institutionnels et associatifs sur des actions de lutte renforcée dans ces quartiers.
Pour en savoir plus sur le service de lutte anti-vectorielle et ses missions
Télécharger la plaquette de présentation
Mobilisation des partenaires
Le groupement d’intérêt public – lutte anti-vectorielle (GIP-LAV)
A l’occasion de cette réunion du comité d’administration du GIP-LAV, le préfet de La Réunion et le directeur général de l’ARS OI ont rappelé la nécessité d’une mobilisation collective et coordonnée pour éviter une diffusion du virus à l’ensemble de l’île :
- Le renforcement des effectifs du service de lutte anti-vectorielle de l’ARS OI :
recrutement de 29 agents et renforcement de l’encadrement afin d’appuyer la coordination locale des interventions des différents partenaires.
- La mobilisation du SDIS : 40 pompiers volontaires en appui aux opérations de désinsectisation sur le secteur Ouest.
- Le renforcement des actions de salubrité publique de niveaux communal et intercommunal dans les zones de circulation virale :
- - Augmentation de la collecte des déchets dans les zones touchées par l’épidémie et à l’élimination systématique des dépôts sauvages et autres gîtes productifs.
- - Afin de maintenir les capacités d’interventions des communes, le préfet a décidé exceptionnellement, de constituer une enveloppe de 400 parcours emploi compétences (PEC) pour remplacer les contrats aidés arrivant à échéance. Ils bénéficieront d’une aide complémentaire de l’ARS OI, et d’un renforcement du financement Etat, portant le taux de prise en charge à 70% pour diminuer le reste à charge des communes.
- - Pour renforcer les actions ciblées sur les principaux foyers actifs, une réserve complémentaire de 200 parcours emploi compétences (PEC) pourra être mobilisée par les communes, sur ciblage et soutien financier de la préfecture et de l’ARS.
- Le contrôle hebdomadaire et la suppression des gîtes larvaires dans l’enceinte des bâtiments communaux, crèches, écoles, collèges, lycées, sous la responsabilité des collectivités locales.
- Un plan de communication assurant l’information et la mobilisation de la population sur les gestes de prévention.
En savoir plus sur le GIP-LAV et le dispositif de renfort
Informations à la population
Chacun doit agir !
Le moustique Aedes albopictus ou moustique tigre, vecteur de la dengue, se déplace très peu. Il pond et se multiplie principalement autour des habitations : vases, pots, soucoupes, déchets divers… (appelés gites larvaires).
Les équipes de l’ARS OI constatent la présence régulière de gîtes larvaires dans les quartiers concernés et ce, malgré leurs passages répétés.
Les actions engagées par les pouvoirs publics pour contrer la propagation de la dengue ne peuvent être pleinement efficaces que si la population s’implique également dans la lutte contre les moustiques, en supprimant les sources de moustiques.
Les bons gestes à adopter !
- Eliminer les gîtes larvaires
- Se protéger des piqûres de moustiques
- Consulter rapidement un médecin
Ces recommandations s’adressent à tous les habitants de l’île de La Réunion et plus particulièrement :
- aux habitants vivant dans les quartiers où le virus circule actuellement.
- aux personnes devant se déplacer dans ces quartiers
Arrêt des interventions de l’ARS Océan Indien sur demande des particuliers
Les équipes de Lutte Anti-Vectorielle de l’ARS Océan Indien sont mobilisées et interviennent dans les quartiers concernés par la circulation virale. Près de 1000 visites en porte-à-porte sont assurées chaque semaine, jusqu’à 5 interventions successives dans les quartiers les plus touchés.
Les interventions se font uniquement autour des cas signalés par les médecins afin de limiter la propagation de la dengue sur l’île.
Planning des démoustications réalisées par l’ARS OI
Les équipes de l’ARS Océan Indien ont réalisé dans les quartiers concernés par la circulation virale :
- des actions en porte en porte
- des traitements de nuit : ils sont réalisés dans les nuits du dimanche au lundi et du mercredi au jeudi (calendrier susceptible d’être décalé d’une nuit en raison de la pluie, du vent … Tous les habitants des zones concernées sont informés par un avis de démoustication distribué dans leur boîte aux lettres.
Télécharger la carte des interventions de lutte contre les arboviroses
Un numéro vert pour vous informer
Ce numéro vert reste à votre disposition pour des compléments d’informations sur :
- Les moustiques,
- La dengue,
- Les conseils de prévention,
- Les modalités d’intervention.
N° Vert: 0 800 110 000
Informations auprès des professionnels de santé
Dans le contexte actuel d’épidémie de dengue, la mobilisation des professionnels de santé est indispensable pour signaler tout cas suspect et rappeler aux patients les gestes de prévention :
- Les médecins sont sensibilisés à l’importance de continuer à prescrire des confirmations biologiques auprès des cas suspects pour permettre de suivre l’évolution de la situation épidémiologique dans les zones de circulation virale.
- Les professionnels de santé sont appelés à rester vigilants afin de détecter, confirmer et signaler précocement tout nouveau cas de dengue importé ou autochtone.
- Les pharmaciens de l’île sont également informés de la situation épidémiologique et des conseils à rappeler à leur clientèle : consultation d’un médecin en cas de signe évocateur, protection contre les piqûres de moustiques, pas de prise d’aspirine en cas de symptômes.
Pour en savoir plus sur le diagnostic et la conduite à tenir, le signalement des cas suspect à l'ARS OI, les gestes de prévention :
Consulter la rubrique dédiée au professionnels de santé
Source: ARS OI. Le 03/04/2018.