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FJ
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lundi 11 décembre 2017
Quasiment éradiqué en 2014, le paludisme sévit à nouveau depuis des années à Mayotte. En cause, sa recrudescence mondiale,
et en particulier dans les îles de la région, où le nombre de cas est encore très important. Autant de risques d'importation du parasite sur le territoire. Une action régionale concertée est donc indispensable pour l’éradiquer totalement.
Les moustiques n’ont pas de frontière, et la circulation des populations véhicule les parasites qu’ils vont essaimer, notamment celui du paludisme. D’un seul cas en 2014, nous sommes passés à 28 en 2016, avec un recul en 2017, puisqu’au 7 décembre, 19 palu étaient enregistrés, dont 9 cas autochtones et 10 cas importés. Difficile donc de travailler chacun dans son coin, et l’Agence régionale de Santé Océan Indien avait organisé deux jours de travail sur l’action à mener en invitant des spécialistes de la région, Comores et Madagascar, mais aussi, des Guyanais qui apportaient leur expertise. Encore une fois, les Malgaches n’ont été empêchés par un problème de visa…
La présentation de la situation dans les îles voisines par les invités comoriens était notamment appréciée, rapporte le docteur Sabine Henry, conseillère médicale à l’ARS OI : « La lutte anti-vectorielle y est menée île par ile et correspond aux préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour un pays en phase de pré-élimination ». Mais pas d’éradication comme Mayotte. Le nombre de cas avoisinait le millier en 2016 sur l’ensemble de l’Union des Comores, et 1.600 à Madagascar.
Ce diagnostic implique des actions solides de repérage et de soin pour parvenir à un résultat comparable à 2014, et l’élimination totale de la bactérie à Mayotte. « Au niveau du dépistage, nous avons revalidé le protocole pour homogénéiser le dépistage entre les secteurs hospitalier et libéral. Certains médecins n’ont en effet jamais vu de cas de paludisme, ils ont besoin d’indicateurs », explique le docteur Henry. Pour éviter toute réintroduction, le cas doit être dépisté au plus vite et soigné par le traitement préconisé par l’OMS.
Accentuer la réactivité
Deuxième recommandation issue de ce colloque, le traitement du foyer infecté : « Dès qu’un cas est dépisté à Bouyoni, par exemple, il faut immédiatement mettre en place un dépistage actif auprès de la population, et éliminer les gîtes larvaires potentiels. Il faut aussi remonter immédiatement auprès de la Cellule de veille de l’ARS, car la lutte anti-vectorielle peut être activée dans la journée. »
La bonne parade, c’est la moustiquaire imprégnée, pour le médecin, « même si la lutte contre l’Anophèle, le moustique porteur, est plus compliqué que pour les autres », et elles continueront à être distribuées à la population, « avec la possibilité de vaporisation de traitement sur certaines zones, et une communication indispensable auprès de la population ».
Cette concertation autour de la lutte anti-vectorielle à l’échelle régionale, est indispensable pour Xavier Montserrat, directeur départemental de l’ARS OI, « c’est important de renouveler ces rencontres chaque année ». Et le chemin est long pour atteindre la bonne note de zéro pointé : « Après le contrôle, la pré-élimination, puis l’élimination, il faut ensuite maintenir le cap de zéro cas de paludisme autochtone pendant au moins 3 ans consécutifs ».
Source: lejournaldemayotte.com. Par Anne Perzo-Lafond. Le 11/12/2017.
et en particulier dans les îles de la région, où le nombre de cas est encore très important. Autant de risques d'importation du parasite sur le territoire. Une action régionale concertée est donc indispensable pour l’éradiquer totalement.
Les moustiques n’ont pas de frontière, et la circulation des populations véhicule les parasites qu’ils vont essaimer, notamment celui du paludisme. D’un seul cas en 2014, nous sommes passés à 28 en 2016, avec un recul en 2017, puisqu’au 7 décembre, 19 palu étaient enregistrés, dont 9 cas autochtones et 10 cas importés. Difficile donc de travailler chacun dans son coin, et l’Agence régionale de Santé Océan Indien avait organisé deux jours de travail sur l’action à mener en invitant des spécialistes de la région, Comores et Madagascar, mais aussi, des Guyanais qui apportaient leur expertise. Encore une fois, les Malgaches n’ont été empêchés par un problème de visa…
La présentation de la situation dans les îles voisines par les invités comoriens était notamment appréciée, rapporte le docteur Sabine Henry, conseillère médicale à l’ARS OI : « La lutte anti-vectorielle y est menée île par ile et correspond aux préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé pour un pays en phase de pré-élimination ». Mais pas d’éradication comme Mayotte. Le nombre de cas avoisinait le millier en 2016 sur l’ensemble de l’Union des Comores, et 1.600 à Madagascar.
Ce diagnostic implique des actions solides de repérage et de soin pour parvenir à un résultat comparable à 2014, et l’élimination totale de la bactérie à Mayotte. « Au niveau du dépistage, nous avons revalidé le protocole pour homogénéiser le dépistage entre les secteurs hospitalier et libéral. Certains médecins n’ont en effet jamais vu de cas de paludisme, ils ont besoin d’indicateurs », explique le docteur Henry. Pour éviter toute réintroduction, le cas doit être dépisté au plus vite et soigné par le traitement préconisé par l’OMS.
Accentuer la réactivité
Deuxième recommandation issue de ce colloque, le traitement du foyer infecté : « Dès qu’un cas est dépisté à Bouyoni, par exemple, il faut immédiatement mettre en place un dépistage actif auprès de la population, et éliminer les gîtes larvaires potentiels. Il faut aussi remonter immédiatement auprès de la Cellule de veille de l’ARS, car la lutte anti-vectorielle peut être activée dans la journée. »
La bonne parade, c’est la moustiquaire imprégnée, pour le médecin, « même si la lutte contre l’Anophèle, le moustique porteur, est plus compliqué que pour les autres », et elles continueront à être distribuées à la population, « avec la possibilité de vaporisation de traitement sur certaines zones, et une communication indispensable auprès de la population ».
Cette concertation autour de la lutte anti-vectorielle à l’échelle régionale, est indispensable pour Xavier Montserrat, directeur départemental de l’ARS OI, « c’est important de renouveler ces rencontres chaque année ». Et le chemin est long pour atteindre la bonne note de zéro pointé : « Après le contrôle, la pré-élimination, puis l’élimination, il faut ensuite maintenir le cap de zéro cas de paludisme autochtone pendant au moins 3 ans consécutifs ».
Source: lejournaldemayotte.com. Par Anne Perzo-Lafond. Le 11/12/2017.