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FJ
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jeudi 2 novembre 2017
Un médecin vient de s'installer sur la commune de Bouéni, avec un projet de maison médicale. Une petite révolution dans le sud de l'île qui devait se partager les médecins de Chirongui et Bandrélé.
L’installation du Dr Jessica Dumez est un soulagement pour les habitants du Sud, et de Bouéni en particulier. Ce jeudi, la jeune médecin a ouvert son cabinet à M’Zouazia, en présence du maire de Bouéni et de représentants de l’ARS et de la CSSM.
Le projet a germé il y a moins de six mois dans l’esprit de la praticienne, et tout s’est rapidement enchaîné depuis. Cela fait deux ans et demi que Jessica Dumez est à Mayotte. Elle est venue y finir son internat au dispensaire de M’Ramadoudou, et a fait sa thèse ici. « Je suis une grande voyageuse, sourit-elle. J’ai toujours eu à cœur de sortir de la métropole. »
Très vite, la jeune maman a surmonté les craintes. « Les premiers échos que j’ai eus sur Mayotte, c’était l’insécurité, les difficultés d’accès aux soins et à l’école. Mais j’ai trouvé ici une population très accueillante à laquelle je m’identifiais puisque je suis maman de trois enfants. Je milite au sein des parents d’élèves et les amitiés se sont vite construites. »
Valeur d’exemple
Au delà de son attachement personnel à l’île, la praticienne souhaite aussi attirer d’autres médecins dans le 101e département. « C’est en montrant l’exemple qu’on va faire venir des collègues. J’ai fait une formation de maître de stage pour recevoir des internes. Ils doivent savoir qu’ici, l’activité médicale est très riche, il y a beaucoup de choses à faire et on voit des choses intéressantes. Il n’y a pas le train train de la métropole. De plus on a une communication correcte avec le CHM, les gens ont l’habitude de se déplacer, je ne me sens pas isolée. C’est une chance à saisir et j’encourage mes collègues à venir. »
Les pouvoirs publics aussi, encouragent les médecins à venir. Ce, par le biais d’incitations financières qui « font la différence ». Ainsi la création du cabinet à M’Zouazia a coûté à la jeune médecin 25 000€ dont 7500 de matériel. L’ARS lui a versé une aide de 17500€ et la CSSM lui offre un total de 60 000€ sur la base d’un contrat de cinq ans. Ce contrat inclut une garantie de revenus si elle n’obtenait pas un certain seuil de consultations. Peu probable toutefois. Car dès l’ouverture, plusieurs patients sont venus consulter, dont une résidente de Tsoundzou qui ne trouvait pas de rendez-vous avant deux semaines autour de chez elle.
Une maison de santé en perspective
L’installation bénéficie aussi du soutien notamment matériel de la municipalité. « Depuis que je suis élu, je constate un manque de service à Bouéni et dans le Sud en général, explique Abdourahaman Mouslim, le maire de Bouéni. On a un cabinet à Chirongui et un à Bandrélé, mais ils sont vite saturés. On a bien un dispensaire, mais avec un médecin seulement une demi-journée par semaine. Quand Mme Dumez m’a parlé de son souhait, je lui ai dit que j’étais très favorable. »
Forte de cet accueil chaleureux et financièrement rassurant, Jessica Dumez souhaite désormais alimenter cette dynamique en créant d’ici un an une maison de santé qui comprendra deux kinésithérapeutes, quatre infirmiers et un second médecin. Une permanence de sage-femmes est également prévue.
Et comme tout ce personnel ne saurait bien travailler sans une pharmacie à proximité, des discussions sont en cours avec une pharmacienne pour l’ouverture d’une officine sur le territoire de la commune.
Publié le jeudi 2 novembre 2017 à 15:41
Source le journaldemayotte
Y.D.
L’installation du Dr Jessica Dumez est un soulagement pour les habitants du Sud, et de Bouéni en particulier. Ce jeudi, la jeune médecin a ouvert son cabinet à M’Zouazia, en présence du maire de Bouéni et de représentants de l’ARS et de la CSSM.
Le projet a germé il y a moins de six mois dans l’esprit de la praticienne, et tout s’est rapidement enchaîné depuis. Cela fait deux ans et demi que Jessica Dumez est à Mayotte. Elle est venue y finir son internat au dispensaire de M’Ramadoudou, et a fait sa thèse ici. « Je suis une grande voyageuse, sourit-elle. J’ai toujours eu à cœur de sortir de la métropole. »
Très vite, la jeune maman a surmonté les craintes. « Les premiers échos que j’ai eus sur Mayotte, c’était l’insécurité, les difficultés d’accès aux soins et à l’école. Mais j’ai trouvé ici une population très accueillante à laquelle je m’identifiais puisque je suis maman de trois enfants. Je milite au sein des parents d’élèves et les amitiés se sont vite construites. »
Valeur d’exemple
Au delà de son attachement personnel à l’île, la praticienne souhaite aussi attirer d’autres médecins dans le 101e département. « C’est en montrant l’exemple qu’on va faire venir des collègues. J’ai fait une formation de maître de stage pour recevoir des internes. Ils doivent savoir qu’ici, l’activité médicale est très riche, il y a beaucoup de choses à faire et on voit des choses intéressantes. Il n’y a pas le train train de la métropole. De plus on a une communication correcte avec le CHM, les gens ont l’habitude de se déplacer, je ne me sens pas isolée. C’est une chance à saisir et j’encourage mes collègues à venir. »
Les pouvoirs publics aussi, encouragent les médecins à venir. Ce, par le biais d’incitations financières qui « font la différence ». Ainsi la création du cabinet à M’Zouazia a coûté à la jeune médecin 25 000€ dont 7500 de matériel. L’ARS lui a versé une aide de 17500€ et la CSSM lui offre un total de 60 000€ sur la base d’un contrat de cinq ans. Ce contrat inclut une garantie de revenus si elle n’obtenait pas un certain seuil de consultations. Peu probable toutefois. Car dès l’ouverture, plusieurs patients sont venus consulter, dont une résidente de Tsoundzou qui ne trouvait pas de rendez-vous avant deux semaines autour de chez elle.
Une maison de santé en perspective
L’installation bénéficie aussi du soutien notamment matériel de la municipalité. « Depuis que je suis élu, je constate un manque de service à Bouéni et dans le Sud en général, explique Abdourahaman Mouslim, le maire de Bouéni. On a un cabinet à Chirongui et un à Bandrélé, mais ils sont vite saturés. On a bien un dispensaire, mais avec un médecin seulement une demi-journée par semaine. Quand Mme Dumez m’a parlé de son souhait, je lui ai dit que j’étais très favorable. »
Forte de cet accueil chaleureux et financièrement rassurant, Jessica Dumez souhaite désormais alimenter cette dynamique en créant d’ici un an une maison de santé qui comprendra deux kinésithérapeutes, quatre infirmiers et un second médecin. Une permanence de sage-femmes est également prévue.
Et comme tout ce personnel ne saurait bien travailler sans une pharmacie à proximité, des discussions sont en cours avec une pharmacienne pour l’ouverture d’une officine sur le territoire de la commune.
Publié le jeudi 2 novembre 2017 à 15:41
Source le journaldemayotte
Y.D.