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FJ
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mercredi 4 octobre 2017
À l'occasion de la visite de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, à la Mutualité de La Réunion mardi 3 octobre 2017 pour échanger au sujet de la prévention et la prise en charge du diabète,
nous avons rencontré le Docteur Maryse Pholsena. Cette endocrino-diabétologue basée à Saint-Pierre a coordonné deux programmes d'éducation thérapeutique pour le diabète pour la Mutualité de la Réunion. Elle fait un état des lieux de ce véritable problème de santé publique.
À La Réunion, le diabète touche 72.000 habitants, soit le double du nombre de personnes touchées en métropole. Et si les chiffres "ne sont pas près de baisser" selon Maryse Pholsena, le problème est bel et bien dans les têtes des représentants des pouvoirs publics qui réfléchissent à des plans d’actions, comme ce mardi avec la ministre de la Santé. Pour le Dr Pholsena, le nombre important de diabétiques sur l’île s’explique notamment par le fait que "la population a changé très rapidement son mode de vie, en passant de métier très actif et physique à des métiers sédentaires". Elle affirme également que "l’accès à davantage de nourriture riches" a mené à une évolution "dramatique vers le diabète".
La prévention " toujours insuffisante "
Selon elle, "le diabète n’est pas qu’une maladie du pancréas, c’est un problème sociétal". Et si près d’un habitant sur trois ignore qu’il est diabétique selon des chiffres de l’Observatoire Régional de Santé (ORS), elle estime que ces personnes "consultent certainement rarement", mais surtout qu’il est "difficile d’entendre qu’on est diabétique" et qu’on peut "passer par une période de déni". La prévention, "toujours insuffisante" est aussi responsable de cela selon le docteur qui pointe du doigt le système de soin français qui a "toujours priorisé la prise en charge des pathologies".
Redonner de l’importance aux aliments du "temps lontan"
Dans la longue liste des conseils donnés aux personnes diabétiques comme les classiques "6.000 pas par jour" ou le "pratiquer une activité sportive régulière", Maryse Pholsena tient à donner de l’importance à un autre aspect : la nourriture locale. "L’assiette réunionnaise traditionnelle est équilibrée. Et s’il est vrai que les réunionnais sont très attachés à la tradition, ils s’en éloignent de plus en plus. Il est très important pour les anciennes générations de refaire goûter à leurs enfants les aliments du temps lontan" explique le Dr Pholsena.
Elle déplore que les réunionnais "veulent cuisiner de plus en plus rapidement" et qu’ils "cuisinent de moins en moins". La palme de la malbouffe revient selon elle aux "barquettes qui ne sont pas du tout contrôlées en matière grasse", ce qui représente pour la diabétologue une "véritable catastrophe". Tant de problèmes qui "sortent de la médecine pure" et qui dépendent avant tout de la politique et de la prévention". Pour elle, la conclusion est claire "le fléau du diabète vient du mode de vie".
Il n’y a " pas de solution miracle ", mais…
Alors à la question que tout le monde se pose, "peut-on guérir du diabète ?", le Dr Pholsena montre un réel optimisme. Elle avoue se sentir convaincue par Grégoire Lagger, scientifique à la Faculté de médecine de Genève, et auteur du livre Guérir du diabète de type 2. Dans les grandes lignes, elle explique que "pour un diabète qui remonte à moins de dix ans", il s’agirait alors plus "d’une maladie du mode de vie qu’une maladie du pancréas".
Concrètement, "si une personne passe de 100 kg à 95 kg, elle améliorera le fonctionnement de son pancréas", ce qui peut alors "retarder le plus possible la prise de médicaments". Elle prévient toutefois, il ne s’agit pas "d’une solution miracle" mais "c’est une solution réelle qui demande un changement important du mode de vie". Une réponse qui peut donner de l’espoir à tous les diabétiques.
Source: hf/www.ipreunion.com. Le 04/10/2017.
nous avons rencontré le Docteur Maryse Pholsena. Cette endocrino-diabétologue basée à Saint-Pierre a coordonné deux programmes d'éducation thérapeutique pour le diabète pour la Mutualité de la Réunion. Elle fait un état des lieux de ce véritable problème de santé publique.
À La Réunion, le diabète touche 72.000 habitants, soit le double du nombre de personnes touchées en métropole. Et si les chiffres "ne sont pas près de baisser" selon Maryse Pholsena, le problème est bel et bien dans les têtes des représentants des pouvoirs publics qui réfléchissent à des plans d’actions, comme ce mardi avec la ministre de la Santé. Pour le Dr Pholsena, le nombre important de diabétiques sur l’île s’explique notamment par le fait que "la population a changé très rapidement son mode de vie, en passant de métier très actif et physique à des métiers sédentaires". Elle affirme également que "l’accès à davantage de nourriture riches" a mené à une évolution "dramatique vers le diabète".
La prévention " toujours insuffisante "
Selon elle, "le diabète n’est pas qu’une maladie du pancréas, c’est un problème sociétal". Et si près d’un habitant sur trois ignore qu’il est diabétique selon des chiffres de l’Observatoire Régional de Santé (ORS), elle estime que ces personnes "consultent certainement rarement", mais surtout qu’il est "difficile d’entendre qu’on est diabétique" et qu’on peut "passer par une période de déni". La prévention, "toujours insuffisante" est aussi responsable de cela selon le docteur qui pointe du doigt le système de soin français qui a "toujours priorisé la prise en charge des pathologies".
Redonner de l’importance aux aliments du "temps lontan"
Dans la longue liste des conseils donnés aux personnes diabétiques comme les classiques "6.000 pas par jour" ou le "pratiquer une activité sportive régulière", Maryse Pholsena tient à donner de l’importance à un autre aspect : la nourriture locale. "L’assiette réunionnaise traditionnelle est équilibrée. Et s’il est vrai que les réunionnais sont très attachés à la tradition, ils s’en éloignent de plus en plus. Il est très important pour les anciennes générations de refaire goûter à leurs enfants les aliments du temps lontan" explique le Dr Pholsena.
Elle déplore que les réunionnais "veulent cuisiner de plus en plus rapidement" et qu’ils "cuisinent de moins en moins". La palme de la malbouffe revient selon elle aux "barquettes qui ne sont pas du tout contrôlées en matière grasse", ce qui représente pour la diabétologue une "véritable catastrophe". Tant de problèmes qui "sortent de la médecine pure" et qui dépendent avant tout de la politique et de la prévention". Pour elle, la conclusion est claire "le fléau du diabète vient du mode de vie".
Il n’y a " pas de solution miracle ", mais…
Alors à la question que tout le monde se pose, "peut-on guérir du diabète ?", le Dr Pholsena montre un réel optimisme. Elle avoue se sentir convaincue par Grégoire Lagger, scientifique à la Faculté de médecine de Genève, et auteur du livre Guérir du diabète de type 2. Dans les grandes lignes, elle explique que "pour un diabète qui remonte à moins de dix ans", il s’agirait alors plus "d’une maladie du mode de vie qu’une maladie du pancréas".
Concrètement, "si une personne passe de 100 kg à 95 kg, elle améliorera le fonctionnement de son pancréas", ce qui peut alors "retarder le plus possible la prise de médicaments". Elle prévient toutefois, il ne s’agit pas "d’une solution miracle" mais "c’est une solution réelle qui demande un changement important du mode de vie". Une réponse qui peut donner de l’espoir à tous les diabétiques.
Source: hf/www.ipreunion.com. Le 04/10/2017.