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FJ
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lundi 28 août 2017
7000 Réunionnais potentiellement concernés.
Depuis le mois de mars 2017, le Levothyrox, prescrit pour soigner la thyroïde, a changé de formule.
Après la suppression du lactose de la composition du médicament, les témoignages de personnes subissant un certain nombre d'effets secondaires liés au traitement ne cessent d'augmenter. Plusieurs patients à La Réunion décrivent des conséquences plus qu'incommodantes sur leur organisme, à la suite de la prise du nouveau Levothyrox. Ils témoignent.
Grosse fatigue, colite (inflammation du colon), insomnies importantes, vertiges, palpitations ou encore nausées... Les effets secondaires, jusqu'ici jugés inexistants par nombre de patients atteints d'hypothyroïdies (insuffisance de sécrétion de la glande thyroïde) et traités par le Levothyrox, ne cessent aujourd'hui de leur pourrir la vie. En cause, la modification de la formule du médicament, opérée par le laboratoire Merck, à la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
Arrivée sur le marché en mars 2017, la nouvelle formule du médicament, prescrit à vie pour les malades de la thyroïde, a été délivrée à près de 7.000 personnes à La Réunion en juillet 2017, selon les informations de l'Assurance Maladie de La Réunion. Autant de personnes potentiellement concernées par les effets secondaires signalés de façon récurrente, par des patients qui se disent inquiets au vu des réactions de leur organisme à la prise du produit.
- Des effets secondaires "invivables" -
Rose May Dugain est sous Levothyrox depuis 2009. Alors que tout se passait bien auparavant, cette dernière ressent depuis qu'elle prend le médicament sous sa nouvelle forme, "une grosse fatigue" et subit "des nuits blanches ". Elle indique devoir prendre des somnifères le soir venu. Ces dernières semaines, les symptômes se sont amplifiés. "C'était plus violent encore, une grosse fatigue, un mal de tête, des acouphènes, des vertiges, des palpitations et des nausées" incommodent la patiente. Elle a donc réduit sa dose, passant d'un comprimé à 125 mg (de produit actif - ndlr) à "trois quarts du comprimé 100mg. J'attends actuellement de faire une analyse de sang. Voilà le cauchemar que je vis tous les jours" se plaint Rose May.
Des symptomes similaires ont été observés par Nathalie K., 53 ans, qui "ne dort plus et ne cesse de grossir". Elle prend du Levothyrox depuis 28 ans et se retrouve aujourd'hui obligée de "prendre un cachet pour dormir, afin de récupérer". Christine de son côté, a subi une ablation partielle de la thyroïde. Cela fait 15 ans qu'elle est traitée au Levothyrox. Pas de problème quelconque jusqu'à ces quatre derniers mois. "Je souffre de colites, de ballonnements, de maux de tête... J'ai été suivie pendant deux mois afin de faire passer ces colites mais il n'y a eu aucun effet ! Je ne peux plus rien manger. Mon ventre est tellement ballonné que je ne dors plus la nuit lorsque je mange quelque chose. Je suis dans un état d'épuisement total. J'ai cessé de prendre le cachet après une nuit sans sommeil à souffrir" confie Christine. Cela fait deux mois que la patiente attend un rendez-vous chez un endocrinologue, et "refuse, aujourd'hui de continuer à prendre cette formule, même si je sais que je ne peux pas vivre sans ! Les effets secondaires m'empêchent de vivre, nuisent à ma vie professionnelle ainsi qu'à mon entourage" déplore-t-elle.
Francine Valette quant à elle, prévient qu'elle exigera de repasser sous l'ancienne formule. "Il faut manifester pour le retour à l'ancienne forme en téléphonant dans un premier temps au numéro vert" mis en place par l'ANSM. ""C'est vital", insiste celle qui, depuis un cancer, n'a plus de thyroïde.
- Des symptômes jugés "transitoires" -
Le changement de formule est pourtant salué par nombre de médecins interrogés sur le sujet. En effet, à la demande de l'ANSM, le lactose, reconnu comme étant à effet notoire, a été retiré de la composition. Il a été substitué par du mannitol. Si le dosage de la molécule principale, la lévothyroxine, principe actif permettant la régulation de la thyroïde, n'a pas changé, le retrait de l'excipient peut en effet légèrement en modifier le dosage. Comme l'indiquent les spécialistes du médicament, le Levothyrox est un produit "à marge thérapeutique étroite". Le moindre changement de sa composition peut ainsi entraîner des difficultés pour les patients à atteindre un équilibre thérapeuthique.
Ainsi, depuis la mise sur le marché de la nouvelle formule du médicament, les signalements d'effets indésirables liés à la prise de Levothyrox fleurissent. Si certains sont décrits comme "graves", les médecins se veulent rassurants. "On est sur des symptômes qu'il ne faut pas nier et il n'y a pas d'inquiétude à avoir parce que ce sont des symptômes qui ne sont pas graves, mais plutôt transitoires. Par exemple, un changement de formule peut correspondre à une adaptation de l'organisme" souligne un medecin interrogé par France Info.
De même, le laboratoire Merck, en accord avec l'ANSM, prévenait dans une lettre adressée aux professionnels de santé dès le mois de février 2017 qu'un "suivi spécifique et un contrôle de l'équilibre thérapeutique est recommandé pour un les patients à risque. L'Agence nationale de sécurité du médicament a donc mis en place un numéro vert (0 800 97 16 53), ouvert pour que les patients incommodés puissent témoigner de leurs symptômes. Depuis sa mise en place, 70.000 appels ont été rescencés, selon le Figaro. Une pétition, lancée en juin dernier a été signée par plus de 150.000 personnes. Au niveau national, 3 millions de personnes prendraient un traitement au Levothyrox. 1% d'entre-eux aurait signalé subir les effets secondaires du médicament.
Source: IPR. mp/jm. Le 28/08/2017.
Depuis le mois de mars 2017, le Levothyrox, prescrit pour soigner la thyroïde, a changé de formule.
Après la suppression du lactose de la composition du médicament, les témoignages de personnes subissant un certain nombre d'effets secondaires liés au traitement ne cessent d'augmenter. Plusieurs patients à La Réunion décrivent des conséquences plus qu'incommodantes sur leur organisme, à la suite de la prise du nouveau Levothyrox. Ils témoignent.
Grosse fatigue, colite (inflammation du colon), insomnies importantes, vertiges, palpitations ou encore nausées... Les effets secondaires, jusqu'ici jugés inexistants par nombre de patients atteints d'hypothyroïdies (insuffisance de sécrétion de la glande thyroïde) et traités par le Levothyrox, ne cessent aujourd'hui de leur pourrir la vie. En cause, la modification de la formule du médicament, opérée par le laboratoire Merck, à la demande de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
Arrivée sur le marché en mars 2017, la nouvelle formule du médicament, prescrit à vie pour les malades de la thyroïde, a été délivrée à près de 7.000 personnes à La Réunion en juillet 2017, selon les informations de l'Assurance Maladie de La Réunion. Autant de personnes potentiellement concernées par les effets secondaires signalés de façon récurrente, par des patients qui se disent inquiets au vu des réactions de leur organisme à la prise du produit.
- Des effets secondaires "invivables" -
Rose May Dugain est sous Levothyrox depuis 2009. Alors que tout se passait bien auparavant, cette dernière ressent depuis qu'elle prend le médicament sous sa nouvelle forme, "une grosse fatigue" et subit "des nuits blanches ". Elle indique devoir prendre des somnifères le soir venu. Ces dernières semaines, les symptômes se sont amplifiés. "C'était plus violent encore, une grosse fatigue, un mal de tête, des acouphènes, des vertiges, des palpitations et des nausées" incommodent la patiente. Elle a donc réduit sa dose, passant d'un comprimé à 125 mg (de produit actif - ndlr) à "trois quarts du comprimé 100mg. J'attends actuellement de faire une analyse de sang. Voilà le cauchemar que je vis tous les jours" se plaint Rose May.
Des symptomes similaires ont été observés par Nathalie K., 53 ans, qui "ne dort plus et ne cesse de grossir". Elle prend du Levothyrox depuis 28 ans et se retrouve aujourd'hui obligée de "prendre un cachet pour dormir, afin de récupérer". Christine de son côté, a subi une ablation partielle de la thyroïde. Cela fait 15 ans qu'elle est traitée au Levothyrox. Pas de problème quelconque jusqu'à ces quatre derniers mois. "Je souffre de colites, de ballonnements, de maux de tête... J'ai été suivie pendant deux mois afin de faire passer ces colites mais il n'y a eu aucun effet ! Je ne peux plus rien manger. Mon ventre est tellement ballonné que je ne dors plus la nuit lorsque je mange quelque chose. Je suis dans un état d'épuisement total. J'ai cessé de prendre le cachet après une nuit sans sommeil à souffrir" confie Christine. Cela fait deux mois que la patiente attend un rendez-vous chez un endocrinologue, et "refuse, aujourd'hui de continuer à prendre cette formule, même si je sais que je ne peux pas vivre sans ! Les effets secondaires m'empêchent de vivre, nuisent à ma vie professionnelle ainsi qu'à mon entourage" déplore-t-elle.
Francine Valette quant à elle, prévient qu'elle exigera de repasser sous l'ancienne formule. "Il faut manifester pour le retour à l'ancienne forme en téléphonant dans un premier temps au numéro vert" mis en place par l'ANSM. ""C'est vital", insiste celle qui, depuis un cancer, n'a plus de thyroïde.
- Des symptômes jugés "transitoires" -
Le changement de formule est pourtant salué par nombre de médecins interrogés sur le sujet. En effet, à la demande de l'ANSM, le lactose, reconnu comme étant à effet notoire, a été retiré de la composition. Il a été substitué par du mannitol. Si le dosage de la molécule principale, la lévothyroxine, principe actif permettant la régulation de la thyroïde, n'a pas changé, le retrait de l'excipient peut en effet légèrement en modifier le dosage. Comme l'indiquent les spécialistes du médicament, le Levothyrox est un produit "à marge thérapeutique étroite". Le moindre changement de sa composition peut ainsi entraîner des difficultés pour les patients à atteindre un équilibre thérapeuthique.
Ainsi, depuis la mise sur le marché de la nouvelle formule du médicament, les signalements d'effets indésirables liés à la prise de Levothyrox fleurissent. Si certains sont décrits comme "graves", les médecins se veulent rassurants. "On est sur des symptômes qu'il ne faut pas nier et il n'y a pas d'inquiétude à avoir parce que ce sont des symptômes qui ne sont pas graves, mais plutôt transitoires. Par exemple, un changement de formule peut correspondre à une adaptation de l'organisme" souligne un medecin interrogé par France Info.
De même, le laboratoire Merck, en accord avec l'ANSM, prévenait dans une lettre adressée aux professionnels de santé dès le mois de février 2017 qu'un "suivi spécifique et un contrôle de l'équilibre thérapeutique est recommandé pour un les patients à risque. L'Agence nationale de sécurité du médicament a donc mis en place un numéro vert (0 800 97 16 53), ouvert pour que les patients incommodés puissent témoigner de leurs symptômes. Depuis sa mise en place, 70.000 appels ont été rescencés, selon le Figaro. Une pétition, lancée en juin dernier a été signée par plus de 150.000 personnes. Au niveau national, 3 millions de personnes prendraient un traitement au Levothyrox. 1% d'entre-eux aurait signalé subir les effets secondaires du médicament.
Source: IPR. mp/jm. Le 28/08/2017.