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FJ
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mercredi 1 février 2017
Après six mois de travail, la Conférence de consensus sur le diabète aboutit sur une série de documents de référence sur le dépistage,
l’observation, la prévention et les interventions thérapeutiques. Des appels à projets devraient rapidement être lancés pour concrétiser la démarche.
«C’est la première fois qu’une telle conférence réunit les acteurs de toutes origines concernés par le diabète. On a déjà eu des conférences de concensus avec des scientifiques, des techniciens. Mais avec l’ensemble des professionnels, des associations, des diabétiques, c’est la première fois en France». Julien Thiria est enthousiaste. Depuis 6 mois, il participe en tant que responsable du service prévention à l’Agence régionale de santé (ARS OI) au pilotage de cette énorme initiative déployée à l’échelle des deux départements de l’océan Indien.
L’objectif : mieux connaître le diabète et repenser l’intégralité des approches concernant la maladie. Données manquantes, informations insuffisamment partagées, actions de préventions pas assez efficaces, suivi des patients trop dispersé… c’est toute la chaîne de la maladie qui a été analysée et repensée depuis le mois d’avril dernier.
Des ateliers ont rassemblé plus d’une centaine d’acteurs et de patients, de La Réunion et de Mayotte, pour trouver les bonnes méthodes. Après une partie commune, les intervenants ont planché chacun dans leur département. «C’était très important d’avoir une approche précise pour chaque département. Sur la prévention du diabète par exemple, quand vous faites des actions de prévention, il faut tenir compte de tout l’environnement, social, économique, culturel, cultuel… pour avoir une approche adaptée à un contexte», explique Julien Thiria.
Un travail ciblé sur les spécificités de Mayotte
Concernant la prévention, les ateliers mahorais ont par exemple réfléchi à transposer à Mayotte une approche de «santé communautaire» pratiquée en Afrique, avec des actions multiples au sein d’un village ou d’un quartier, des associations s’adressant aux femmes, les personnels du vice-rectorat aux enfants, d’autres structures aux hommes… Une approche locale coordonnée pour que la population s’approprie un message et soit en mesure d’agir et de réagir.
Tout au long de ces six mois, un jury a réuni des personnalités de la santé, des représentants de la société civile et des patients, pour veiller à la cohérence des travaux, et à la prise en compte des recommandations nationales et internationales. Et au final, ce sont donc cinq premiers référentiels qui ont été adoptés pour Mayotte.
Ils portent sur l’observation, le partage des études et connaissances, la prévention générale et ciblée, le dépistage et enfin sur l’éducation thérapeutique du patient. «Cette conférence aura permis de penser autrement, de s’ouvrir sur d’autres choses, de changer certaines idées et d’avancer», soutient Julien Thiria. «Avec cette ouverture d’esprit, on est parvenu à un consensus sur ces 5 référentiels».
Du concret
Et maintenant, place à la mise en œuvre de ces outils. Dès janvier prochain, l’ARS Océan Indien et ses partenaires signeront une convention opérationnelle, pour poursuivre la démarche avec les acteurs déjà mobilisés. Il va falloir aussi coordonner les financements, dans la foulée de la conférence des financeurs, pour savoir ce que l’on fait avec ces référentiels, ce que l’on finance et qui est prêt à faire quoi. Logiquement, des appels à projets vont être lancés pour des actions concrètes.
La connaissance de la maladie passera aussi par le lancement d’une nouvelle étude diabète pour réactualiser les données. La dernière enquête de ce genre à Mayotte remonte à… 2008, autant dire, une éternité. Cette nouvelle étude débutera dès l’an prochain.
Et pour centraliser toute l’information sur la maladie, l’ORS, l’observatoire régional sur la santé, va mettre en place un tableau de bord, pour que l’ensemble des données disponibles soient connues de tous.
Une amputation par semaine à Mayotte
Le diabète est une maladie extrêmement préoccupante dans notre département où près de 11% de la population serait concernée. Mais une grande partie de ces personnes ne savent pas qu’elles sont diabétiques.
Au travers du diabète se jouent des questions d’équilibre nutritionnel et d’accès à une alimentation de qualité, de lutte contre la sédentarité et d’activité physique, et donc d’habitudes de vie, mais aussi d’accès aux soins et d’éducation à la santé.
La plupart d’entre nous ignorons que la maladie peut avoir des conséquences graves. Les complications médicales sont très nombreuses si la maladie n’est pas dépistée suffisamment tôt et correctement suivie. On parle d’obésité, de maladies cardio-vasculaires, d’insuffisance rénale, de problèmes aux yeux ou aux pieds… Il faut savoir qu’actuellement, à Mayotte, on procède à une amputation de pied d’une personne diabétique chaque semaine.
Source: lejournaldemayotte.com. Le 07/12/2016.
l’observation, la prévention et les interventions thérapeutiques. Des appels à projets devraient rapidement être lancés pour concrétiser la démarche.
«C’est la première fois qu’une telle conférence réunit les acteurs de toutes origines concernés par le diabète. On a déjà eu des conférences de concensus avec des scientifiques, des techniciens. Mais avec l’ensemble des professionnels, des associations, des diabétiques, c’est la première fois en France». Julien Thiria est enthousiaste. Depuis 6 mois, il participe en tant que responsable du service prévention à l’Agence régionale de santé (ARS OI) au pilotage de cette énorme initiative déployée à l’échelle des deux départements de l’océan Indien.
L’objectif : mieux connaître le diabète et repenser l’intégralité des approches concernant la maladie. Données manquantes, informations insuffisamment partagées, actions de préventions pas assez efficaces, suivi des patients trop dispersé… c’est toute la chaîne de la maladie qui a été analysée et repensée depuis le mois d’avril dernier.
Des ateliers ont rassemblé plus d’une centaine d’acteurs et de patients, de La Réunion et de Mayotte, pour trouver les bonnes méthodes. Après une partie commune, les intervenants ont planché chacun dans leur département. «C’était très important d’avoir une approche précise pour chaque département. Sur la prévention du diabète par exemple, quand vous faites des actions de prévention, il faut tenir compte de tout l’environnement, social, économique, culturel, cultuel… pour avoir une approche adaptée à un contexte», explique Julien Thiria.
Un travail ciblé sur les spécificités de Mayotte
Concernant la prévention, les ateliers mahorais ont par exemple réfléchi à transposer à Mayotte une approche de «santé communautaire» pratiquée en Afrique, avec des actions multiples au sein d’un village ou d’un quartier, des associations s’adressant aux femmes, les personnels du vice-rectorat aux enfants, d’autres structures aux hommes… Une approche locale coordonnée pour que la population s’approprie un message et soit en mesure d’agir et de réagir.
Tout au long de ces six mois, un jury a réuni des personnalités de la santé, des représentants de la société civile et des patients, pour veiller à la cohérence des travaux, et à la prise en compte des recommandations nationales et internationales. Et au final, ce sont donc cinq premiers référentiels qui ont été adoptés pour Mayotte.
Ils portent sur l’observation, le partage des études et connaissances, la prévention générale et ciblée, le dépistage et enfin sur l’éducation thérapeutique du patient. «Cette conférence aura permis de penser autrement, de s’ouvrir sur d’autres choses, de changer certaines idées et d’avancer», soutient Julien Thiria. «Avec cette ouverture d’esprit, on est parvenu à un consensus sur ces 5 référentiels».
Du concret
Et maintenant, place à la mise en œuvre de ces outils. Dès janvier prochain, l’ARS Océan Indien et ses partenaires signeront une convention opérationnelle, pour poursuivre la démarche avec les acteurs déjà mobilisés. Il va falloir aussi coordonner les financements, dans la foulée de la conférence des financeurs, pour savoir ce que l’on fait avec ces référentiels, ce que l’on finance et qui est prêt à faire quoi. Logiquement, des appels à projets vont être lancés pour des actions concrètes.
La connaissance de la maladie passera aussi par le lancement d’une nouvelle étude diabète pour réactualiser les données. La dernière enquête de ce genre à Mayotte remonte à… 2008, autant dire, une éternité. Cette nouvelle étude débutera dès l’an prochain.
Et pour centraliser toute l’information sur la maladie, l’ORS, l’observatoire régional sur la santé, va mettre en place un tableau de bord, pour que l’ensemble des données disponibles soient connues de tous.
Une amputation par semaine à Mayotte
Le diabète est une maladie extrêmement préoccupante dans notre département où près de 11% de la population serait concernée. Mais une grande partie de ces personnes ne savent pas qu’elles sont diabétiques.
Au travers du diabète se jouent des questions d’équilibre nutritionnel et d’accès à une alimentation de qualité, de lutte contre la sédentarité et d’activité physique, et donc d’habitudes de vie, mais aussi d’accès aux soins et d’éducation à la santé.
La plupart d’entre nous ignorons que la maladie peut avoir des conséquences graves. Les complications médicales sont très nombreuses si la maladie n’est pas dépistée suffisamment tôt et correctement suivie. On parle d’obésité, de maladies cardio-vasculaires, d’insuffisance rénale, de problèmes aux yeux ou aux pieds… Il faut savoir qu’actuellement, à Mayotte, on procède à une amputation de pied d’une personne diabétique chaque semaine.
Source: lejournaldemayotte.com. Le 07/12/2016.