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mercredi 19 octobre 2016
Les Entretiens de Bichat se sont déroulés les 6, 7 et 8 octobre, à Paris. Pour la première fois, cette année, l’événement a accueilli l’ensemble des professionnels de santé.
L’occasion pour l’Ordre de mettre l’accent sur l’implication des pharmaciens dans le parcours de soins.
Jusqu’alors réservés aux médecins, les Entretiens de Bichat se sont ouverts cette année aux autres professionnels de santé. S’associant à cette démarche interprofessionnelle, l’Ordre a largement soutenu cette nouvelle édition.
Lors de la séance inaugurale axée sur la vaccination, Isabelle Adenot, Président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a rappelé les différents enjeux liés à la vaccination – fil conducteur de cet événement.
Rappelons entre autres l’insuffisance de la couverture vaccinale en France, les ruptures d’approvisionnement en vaccins ou encore la méconnaissance des Français vis-à-vis de leur suivi vaccinal. Elle a réitéré le souhait des pharmaciens de participer davantage à l’amélioration de la couverture vaccinale, en proposant d’expérimenter l’administration du vaccin contre la grippe par les pharmaciens pour les adultes.
Durant tout le congrès, un kiosque vaccination a été mis en place : ainsi, plus de 300 professionnels de santé ont été vaccinés contre la grippe saisonnière.
Par ailleurs, les professionnels de santé étaient invités à se rendre sur le stand de l’Ordre consacré au Dossier Pharmaceutique, mais aussi à trois conférences sur des sujets ayant trait à l’exercice pharmaceutique.
Vaccination, le rôle essentiel du pharmacien
La première conférence, consacrée aux vaccins et à la vaccination et animée par le Pr François Chast, Président du Cespharm, a permis de réaffirmer l’importance de la vaccination pour la santé publique, à titre individuel et collectif, et de faire le point sur la production des vaccins, avec notamment l’intervention de Frédéric Bassi, Pharmacien responsable et Président de la section B (industrie) : « En moyenne, la production d’un lot de vaccins peut prendre jusqu’à deux ans. Pour une livraison de lots de vaccins au premier semestre 2016, les antigènes ont été produits entre 2013 et 2014. L’identification des volumes doit donc être planifiée en 2012 ! ».
Liliane Grangeot-Keros, virologue, membre de l’Académie de Pharmacie et professeur à l’Université Paris Sud, a, quant à elle, particulièrement insisté sur l’action du pharmacien : « Il est un des acteurs de la pharmacovigilance, tant pour les médicaments qui traitent que pour les médicaments qui préviennent. Le rôle du pharmacien est de conseiller, informer et montrer l’exemple ! Les vaccins sont efficaces, le rapport bénéfice/risque est très favorable aux vaccins, et le rôle du pharmacien dans la vaccination est primordial. La vaccination est une priorité de santé publique ».
Lutte contre le dopage : le pharmacien en première ligne
La deuxième conférence organisée par l’Ordre portait sur l’implication des professionnels de santé dans la lutte contre le dopage. Jean-Pierre Goullé, membre du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage, a insisté sur le rôle majeur du pharmacien dans le domaine du dopage : « Le pharmacien sera confronté à un moment ou à un autre à une ordonnance demandant la délivrance d’une substance interdite à un sportif amateur ou professionnel. Il peut alors consulter le moteur de recherche de l’Agence française de lutte contre le dopage qui indique si le produit est interdit ou non. Il doit inciter les sportifs à se faire connaître et doit être vigilant lors de la délivrance d’une ordonnance à un sportif ». Jean-Pierre Goullé a également indiqué que 15 à 25 % des compléments alimentaires consommés par les sportifs sont des substances dopantes. Là encore, « le pharmacien joue un rôle primordial en matière de conseil dans ces compléments alimentaires ».
Cette table ronde a permis également à Valérie Fourneyron, médecin du sport et ancien ministre, d’exposer le rôle de l’Agence mondiale antidopage, dont elle préside la commission « Santé, médecine et recherche » : « Sa gouvernance reflète la volonté de réunir le mouvement sportif et les autorités publiques au sein d’une structure commune pour développer la dimension de recherche, d’éducation contre le dopage, pour mettre en place des normes collectives ».
DP : un outil de liaison ville-hôpital
Lors de la troisième conférence de l’après-midi, les intervenants ont présenté les avantages du Dossier Pharmaceutique (DP) comme un outil qui permet de sécuriser le parcours de soins des patients en ville et à l’hôpital. Valérie Bourey-de Cocker, pharmacien d’officine, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a rappelé que le DP est « le plus grand dossier de santé d’Europe », avec 5 000 000 de transactions réalisées chaque jour dans les 22 300 pharmacies connectées au travers des 34 millions de DP actifs. Aujourd’hui, 250 établissements de santé sont raccordés au DP.
Selon Albert Trinh Duc, urgentiste praticien hospitalier au Centre hospitalier d’Agen, « le DP à l’hôpital constitue un outil majeur pour améliorer la connaissance d’un patient et de ses traitements afin d’optimiser sa prise en charge médicamenteuse et gérer les risques liés aux médicaments » . En complément, David Piney, pharmacien et Président de la Commission médicale d’établissement du centre hospitalier de Lunéville, a indiqué : « Le DP peut aider notamment à l’éducation thérapeutique du patient, à des programmes d’accompagnement sur ses traitements médicamenteux, etc.
Il s’agit en effet d’une source d’information utile pour assurer la continuité du traitement tout au long du parcours du patient. Surtout, il est un lien essentiel entre l’hôpital et la médecine de ville ».
En savoir plus
• http://www.lesentretiensdebichat.com
Jusqu’alors réservés aux médecins, les Entretiens de Bichat se sont ouverts cette année aux autres professionnels de santé. S’associant à cette démarche interprofessionnelle, l’Ordre a largement soutenu cette nouvelle édition.
Lors de la séance inaugurale axée sur la vaccination, Isabelle Adenot, Président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a rappelé les différents enjeux liés à la vaccination – fil conducteur de cet événement.
Rappelons entre autres l’insuffisance de la couverture vaccinale en France, les ruptures d’approvisionnement en vaccins ou encore la méconnaissance des Français vis-à-vis de leur suivi vaccinal. Elle a réitéré le souhait des pharmaciens de participer davantage à l’amélioration de la couverture vaccinale, en proposant d’expérimenter l’administration du vaccin contre la grippe par les pharmaciens pour les adultes.
Durant tout le congrès, un kiosque vaccination a été mis en place : ainsi, plus de 300 professionnels de santé ont été vaccinés contre la grippe saisonnière.
Par ailleurs, les professionnels de santé étaient invités à se rendre sur le stand de l’Ordre consacré au Dossier Pharmaceutique, mais aussi à trois conférences sur des sujets ayant trait à l’exercice pharmaceutique.
Vaccination, le rôle essentiel du pharmacien
La première conférence, consacrée aux vaccins et à la vaccination et animée par le Pr François Chast, Président du Cespharm, a permis de réaffirmer l’importance de la vaccination pour la santé publique, à titre individuel et collectif, et de faire le point sur la production des vaccins, avec notamment l’intervention de Frédéric Bassi, Pharmacien responsable et Président de la section B (industrie) : « En moyenne, la production d’un lot de vaccins peut prendre jusqu’à deux ans. Pour une livraison de lots de vaccins au premier semestre 2016, les antigènes ont été produits entre 2013 et 2014. L’identification des volumes doit donc être planifiée en 2012 ! ».
Liliane Grangeot-Keros, virologue, membre de l’Académie de Pharmacie et professeur à l’Université Paris Sud, a, quant à elle, particulièrement insisté sur l’action du pharmacien : « Il est un des acteurs de la pharmacovigilance, tant pour les médicaments qui traitent que pour les médicaments qui préviennent. Le rôle du pharmacien est de conseiller, informer et montrer l’exemple ! Les vaccins sont efficaces, le rapport bénéfice/risque est très favorable aux vaccins, et le rôle du pharmacien dans la vaccination est primordial. La vaccination est une priorité de santé publique ».
Lutte contre le dopage : le pharmacien en première ligne
La deuxième conférence organisée par l’Ordre portait sur l’implication des professionnels de santé dans la lutte contre le dopage. Jean-Pierre Goullé, membre du collège de l’Agence française de lutte contre le dopage, a insisté sur le rôle majeur du pharmacien dans le domaine du dopage : « Le pharmacien sera confronté à un moment ou à un autre à une ordonnance demandant la délivrance d’une substance interdite à un sportif amateur ou professionnel. Il peut alors consulter le moteur de recherche de l’Agence française de lutte contre le dopage qui indique si le produit est interdit ou non. Il doit inciter les sportifs à se faire connaître et doit être vigilant lors de la délivrance d’une ordonnance à un sportif ». Jean-Pierre Goullé a également indiqué que 15 à 25 % des compléments alimentaires consommés par les sportifs sont des substances dopantes. Là encore, « le pharmacien joue un rôle primordial en matière de conseil dans ces compléments alimentaires ».
Cette table ronde a permis également à Valérie Fourneyron, médecin du sport et ancien ministre, d’exposer le rôle de l’Agence mondiale antidopage, dont elle préside la commission « Santé, médecine et recherche » : « Sa gouvernance reflète la volonté de réunir le mouvement sportif et les autorités publiques au sein d’une structure commune pour développer la dimension de recherche, d’éducation contre le dopage, pour mettre en place des normes collectives ».
DP : un outil de liaison ville-hôpital
Lors de la troisième conférence de l’après-midi, les intervenants ont présenté les avantages du Dossier Pharmaceutique (DP) comme un outil qui permet de sécuriser le parcours de soins des patients en ville et à l’hôpital. Valérie Bourey-de Cocker, pharmacien d’officine, membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a rappelé que le DP est « le plus grand dossier de santé d’Europe », avec 5 000 000 de transactions réalisées chaque jour dans les 22 300 pharmacies connectées au travers des 34 millions de DP actifs. Aujourd’hui, 250 établissements de santé sont raccordés au DP.
Selon Albert Trinh Duc, urgentiste praticien hospitalier au Centre hospitalier d’Agen, « le DP à l’hôpital constitue un outil majeur pour améliorer la connaissance d’un patient et de ses traitements afin d’optimiser sa prise en charge médicamenteuse et gérer les risques liés aux médicaments » . En complément, David Piney, pharmacien et Président de la Commission médicale d’établissement du centre hospitalier de Lunéville, a indiqué : « Le DP peut aider notamment à l’éducation thérapeutique du patient, à des programmes d’accompagnement sur ses traitements médicamenteux, etc.
Il s’agit en effet d’une source d’information utile pour assurer la continuité du traitement tout au long du parcours du patient. Surtout, il est un lien essentiel entre l’hôpital et la médecine de ville ».
En savoir plus
• http://www.lesentretiensdebichat.com