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FJ
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mardi 11 octobre 2016
Le 10 octobre 2016, à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) publie une étude,
réalisée à l’initiative de l’ARS Océan Indien, qui présente, pour la première fois, l’état de santé mentale perçu par les Réunionnais. Les résultats, issus du Baromètre Santé DOM, permettent d’identifier les populations les plus exposées à la détresse psychologique, à la dépression, et aux idées suicidaires ainsi que les facteurs associés. Concrètement, l’objectif est d’aider à planifier une politique de prise en charge adaptée, et de contribuer à l’information et à la prévention de ces troubles dans l’île.
Une première approche de la perception par les Réunionnais de leur santé mentale
La santé mentale fait partie intégrante de la santé, selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
L’étude sur la santé mentale des Réunionnais, commandée par l’ARS Océan Indien à l’Observatoire Régional de la Santé (ORS), met en lumière, pour la première fois, la fréquence de certains troubles, les caractéristiques des populations exposées, et les facteurs associés.
Elle s’appuie sur l’exploitation des réponses collectées, auprès d’un échantillon représentatif de près de 2 000 Réunionnais, âgés de 15 à 75 ans, dans le cadre du Baromètre Santé Dom 2014 réalisé par Santé Publique France (anciennement INPES).
> Une fréquence des troubles déclarés comparable à la métropole :
Les Réunionnais présentent une exposition équivalente à la moyenne de la population métropolitaine pour la détresse psychologique ressentie, les épisodes dépressifs caractérisés, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. La part de personnes déclarant avoir eu recours à des médicaments psychotropes est en revanche en net retrait à La Réunion par rapport à la métropole.
La détresse psychologique1 au cours du dernier mois précédent l’entretien a concerné près d’un quart des Réunionnais.
La dépression2 au cours des 12 derniers mois a concerné près de 10% des Réunionnais.
source ARS OI
Les pensées suicidaires3 au cours des 12 derniers mois ont concerné 5% des Réunionnais.
Les tentatives de suicide au cours de la vie ont concerné 7% des Réunionnais (moins de 1% concernés par les tentatives au cours de l’année).
La consommation de médicaments psychotropes au cours de la vie a concerné plus d’un quart des Réunionnais, et 7% en ce qui concerne la consommation au cours des 12 derniers mois.
> Une plus forte exposition des femmes et des personnes de moins de 60 ans :
Les femmes témoignent davantage de ces difficultés psychologiques ou mentales.
Sauf pour la consommation de médicaments psychotropes, les personnes de moins de 60 ans sont plus exposées, notamment les 31-45 ans.
Les personnes entre 31 et 45 ans sont plus sujettes à la détresse psychologique, la dépression, et les pensées suicidaires. Il y a peu de différences liées à l’âge pour les tentatives de suicide, et il n’est en particulier pas relevé de surexposition des adolescents et jeunes adultes et des personnes âgées.
Par contre, la consommation de médicaments psychotropes sur les 12 derniers mois augmentent avec l’âge.
> Des facteurs associés de plus forte vulnérabilité en santé mentale :
Les difficultés financières ressenties au quotidien, l’existence de maladies chroniques, ou encore des limitations fonctionnelles sont fortement associées à la déclaration d’état de détresse psychologique, d’épisodes dépressifs caractérisés, et de pensées suicidaires.
La situation financière perçue influe par contre peu sur la consommation de médicaments psychotropes.
Enfin, les personnes ayant une consommation d’alcool à risque chronique sont également plus exposées aux troubles psychologiques ou mentaux recensés, sans pouvoir déterminer si cet usage à risque est la cause ou la conséquence de ces derniers.
Des données pour alimenter la réflexion et adapter les actions en santé
Ces résultats apportent des enseignements importants sur le mal-être psychologique ou mental à La Réunion, et appellent d’autres investigations afin de mieux comprendre et agir sur ce phénomène.
Ils confortent la nécessité de poursuivre et de renforcer les actions déjà engagées en faveur :
de l’information générale sur la santé mentale, et plus particulièrement sur les troubles dépressifs, la dépression étant l’une des maladies pour laquelle les Réunionnais se sentent le moins informés,.
d’un meilleur accès aux soins et aux dispositifs d’écoute et d’assistance (seulement la moitié des personnes ayant tenté de se suicider ou ayant connu un épisode dépressif caractérisé, ont eu recours à des soins en rapport),.
d’une sensibilisation des médecins généralistes, premiers recours pour ces troubles, sur le repérage des troubles dépressifs et des pathologies mentales,.
d’une prévention renforcée à destination des personnes présentant des vulnérabilités accrues du fait des conditions de vie, d’autres maladies ou handicaps, ou d’une consommation d’alcool à risque.
Ces orientations devront être précisées et réaffirmées à l’occasion de l’élaboration prochaine du nouveau Projet Régional de Santé.
Publié le 10 octobre 2016
Une première approche de la perception par les Réunionnais de leur santé mentale
La santé mentale fait partie intégrante de la santé, selon la définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) : « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
L’étude sur la santé mentale des Réunionnais, commandée par l’ARS Océan Indien à l’Observatoire Régional de la Santé (ORS), met en lumière, pour la première fois, la fréquence de certains troubles, les caractéristiques des populations exposées, et les facteurs associés.
Elle s’appuie sur l’exploitation des réponses collectées, auprès d’un échantillon représentatif de près de 2 000 Réunionnais, âgés de 15 à 75 ans, dans le cadre du Baromètre Santé Dom 2014 réalisé par Santé Publique France (anciennement INPES).
> Une fréquence des troubles déclarés comparable à la métropole :
Les Réunionnais présentent une exposition équivalente à la moyenne de la population métropolitaine pour la détresse psychologique ressentie, les épisodes dépressifs caractérisés, les pensées suicidaires et les tentatives de suicide. La part de personnes déclarant avoir eu recours à des médicaments psychotropes est en revanche en net retrait à La Réunion par rapport à la métropole.
La détresse psychologique1 au cours du dernier mois précédent l’entretien a concerné près d’un quart des Réunionnais.
La dépression2 au cours des 12 derniers mois a concerné près de 10% des Réunionnais.
source ARS OI
Les pensées suicidaires3 au cours des 12 derniers mois ont concerné 5% des Réunionnais.
Les tentatives de suicide au cours de la vie ont concerné 7% des Réunionnais (moins de 1% concernés par les tentatives au cours de l’année).
La consommation de médicaments psychotropes au cours de la vie a concerné plus d’un quart des Réunionnais, et 7% en ce qui concerne la consommation au cours des 12 derniers mois.
> Une plus forte exposition des femmes et des personnes de moins de 60 ans :
Les femmes témoignent davantage de ces difficultés psychologiques ou mentales.
Sauf pour la consommation de médicaments psychotropes, les personnes de moins de 60 ans sont plus exposées, notamment les 31-45 ans.
Les personnes entre 31 et 45 ans sont plus sujettes à la détresse psychologique, la dépression, et les pensées suicidaires. Il y a peu de différences liées à l’âge pour les tentatives de suicide, et il n’est en particulier pas relevé de surexposition des adolescents et jeunes adultes et des personnes âgées.
Par contre, la consommation de médicaments psychotropes sur les 12 derniers mois augmentent avec l’âge.
> Des facteurs associés de plus forte vulnérabilité en santé mentale :
Les difficultés financières ressenties au quotidien, l’existence de maladies chroniques, ou encore des limitations fonctionnelles sont fortement associées à la déclaration d’état de détresse psychologique, d’épisodes dépressifs caractérisés, et de pensées suicidaires.
La situation financière perçue influe par contre peu sur la consommation de médicaments psychotropes.
Enfin, les personnes ayant une consommation d’alcool à risque chronique sont également plus exposées aux troubles psychologiques ou mentaux recensés, sans pouvoir déterminer si cet usage à risque est la cause ou la conséquence de ces derniers.
Des données pour alimenter la réflexion et adapter les actions en santé
Ces résultats apportent des enseignements importants sur le mal-être psychologique ou mental à La Réunion, et appellent d’autres investigations afin de mieux comprendre et agir sur ce phénomène.
Ils confortent la nécessité de poursuivre et de renforcer les actions déjà engagées en faveur :
de l’information générale sur la santé mentale, et plus particulièrement sur les troubles dépressifs, la dépression étant l’une des maladies pour laquelle les Réunionnais se sentent le moins informés,.
d’un meilleur accès aux soins et aux dispositifs d’écoute et d’assistance (seulement la moitié des personnes ayant tenté de se suicider ou ayant connu un épisode dépressif caractérisé, ont eu recours à des soins en rapport),.
d’une sensibilisation des médecins généralistes, premiers recours pour ces troubles, sur le repérage des troubles dépressifs et des pathologies mentales,.
d’une prévention renforcée à destination des personnes présentant des vulnérabilités accrues du fait des conditions de vie, d’autres maladies ou handicaps, ou d’une consommation d’alcool à risque.
Ces orientations devront être précisées et réaffirmées à l’occasion de l’élaboration prochaine du nouveau Projet Régional de Santé.
Publié le 10 octobre 2016