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FJ
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mardi 6 septembre 2016
Un médecin généraliste, une députée européenne et une ancienne procureure de la République adjointe ont dénoncé lundi les « attaques » répétées à l'encontre du secret médical, à la faveur de projets de e-santé
ou de la nouvelle législation.
Lors d'une conférence de presse commune, le Dr Philippe de Chazournes, l'élue écologiste Michelle Rivasi et Danielle Braud se sont inquiétés de l'impact des politiques de santé numérique sur la protection des données individuelles de santé et sur la qualité du colloque singulier.
Généraliste à la Réunion et président de l'association de médecins libéraux Med’OCean, le Dr de Chazournes a condamné une nouvelle fois la mise en place du projet de l'agence régionale de santé (ARS) baptisé « Océan indien innovation santé » (OIIS). Cette expérimentation (en cours de déploiement) vise à améliorer, grâce aux outils numériques (plateforme de stockage de données médicales, tableau de bord et services en ligne), le suivi et la coordination des parcours de soins des patients souffrant de diabète, d'AVC, d'insuffisances rénale ou cardiaque. Mais le Dr de Chazournes redoute une utilisation « mercantile » des données de santé, non protégées des prétentions des industriels, éditeurs de logiciels en tête.
« On a acheté les médecins avec la consultation à 25 euros pendant qu'on votait au Parlement l'ouverture des données de santé, résume le généraliste. Tout le monde s'est focalisé sur le tiers payant généralisé alors que la loi de Santé met aussi à mal le secret médical par l'article 47 et la création de l'Institut national des données de santé. »
Fuite des données
La députée européenne Michèle Rivasi (Europe Écologie – Les Verts) partage les inquiétudes du praticien. « Nous sommes interpellés par les attaques sur la protection des données personnelles, développe l'élue verte. La loi de santé prévoit [par le décret du 20 juillet, NDLR] l'ouverture des données de santé aux chiropracteurs, aux ostéopathes, aux assistants maternels, aux éducateurs, aux mandataires judiciaires ou à d'autres professionnels non-médicaux. La possibilité accrue de fuite du secret médical nous pose énormément de problèmes. »
Danielle Braud, ancienne magistrate à Saint-Denis (La Réunion) a fait pour sa part le parallèle entre la nécessité de respecter l'indépendance du médecin autant que celle du magistrat. « Nous allons vers un système ou le patient se retrouvera sous tutelle et le médecin sous contrôle », a-t-elle prophétisé.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
Anne Bayle-Iniguez
| 06.09.2016
Lors d'une conférence de presse commune, le Dr Philippe de Chazournes, l'élue écologiste Michelle Rivasi et Danielle Braud se sont inquiétés de l'impact des politiques de santé numérique sur la protection des données individuelles de santé et sur la qualité du colloque singulier.
Généraliste à la Réunion et président de l'association de médecins libéraux Med’OCean, le Dr de Chazournes a condamné une nouvelle fois la mise en place du projet de l'agence régionale de santé (ARS) baptisé « Océan indien innovation santé » (OIIS). Cette expérimentation (en cours de déploiement) vise à améliorer, grâce aux outils numériques (plateforme de stockage de données médicales, tableau de bord et services en ligne), le suivi et la coordination des parcours de soins des patients souffrant de diabète, d'AVC, d'insuffisances rénale ou cardiaque. Mais le Dr de Chazournes redoute une utilisation « mercantile » des données de santé, non protégées des prétentions des industriels, éditeurs de logiciels en tête.
« On a acheté les médecins avec la consultation à 25 euros pendant qu'on votait au Parlement l'ouverture des données de santé, résume le généraliste. Tout le monde s'est focalisé sur le tiers payant généralisé alors que la loi de Santé met aussi à mal le secret médical par l'article 47 et la création de l'Institut national des données de santé. »
Fuite des données
La députée européenne Michèle Rivasi (Europe Écologie – Les Verts) partage les inquiétudes du praticien. « Nous sommes interpellés par les attaques sur la protection des données personnelles, développe l'élue verte. La loi de santé prévoit [par le décret du 20 juillet, NDLR] l'ouverture des données de santé aux chiropracteurs, aux ostéopathes, aux assistants maternels, aux éducateurs, aux mandataires judiciaires ou à d'autres professionnels non-médicaux. La possibilité accrue de fuite du secret médical nous pose énormément de problèmes. »
Danielle Braud, ancienne magistrate à Saint-Denis (La Réunion) a fait pour sa part le parallèle entre la nécessité de respecter l'indépendance du médecin autant que celle du magistrat. « Nous allons vers un système ou le patient se retrouvera sous tutelle et le médecin sous contrôle », a-t-elle prophétisé.
Source : Lequotidiendumedecin.fr
Anne Bayle-Iniguez
| 06.09.2016