Chikungunya à La Réunion : 20 décès suspects en cours d'investigation.
D’après Santé Publique France, les indicateurs épidémiologiques sont toujours dans le rouge. Dans la semaine du 21 au 27 avril, le nombre de consultations pour chikungunya reste élevé, tout comme le nombre de passage aux urgences. Le bilan humain pourrait aussi s’alourdir, 20 décès supplémentaires dont celui d’un nourrisson pourraient être imputés au virus.
L’épidémie de chikungunya circule toujours de manière intense sur tout le territoire. Malgré une légère tendance à la baisse de certains indicateurs en semaine 17 (du 21 au 27 avril), notamment des passages aux urgences, l’activité pour chikungunya se maintient à un niveau très élevé. Le risque de complications concerne les personnes fragiles les nourrissons, les personnes âgées, les personnes ayant des pathologies chroniques et les femmes enceintes chez qui la maladie peut être grave.
Une activité soutenue en médecine de ville mais moins de passages aux urgences
Avec plus 23 300 consultations estimées en semaine 17, le chikungunya représente un examen sur cinq pratiqués dans les cabinets de médecine de ville.
Dans le même temps, Santé Publique France observe une baisse de 15 % du nombre de passage aux urgences ( 332 contre 389 la semaine précédente). Noter qu’en fonction des zones géographiques, la tension sur les services d’urgence n’est pas la même. Le nombre de consultation au CHU Nord est stable quand il tend à diminuer dans les groupes hospitaliers de l’Ouest, du Sud et de l’Est.
Davantage de risques pour les personnes âgées et les nourrissons
A ce jour, 57 cas graves (c’est-à-dire ayant présenté au moins une défaillance d’organe) ont été signalés. Il s’agissait de 33 adultes de plus de 65 ans et comorbides, 3 personnes de moins de 65 ans et présentant des comorbidités et 21 nourrissons de moins de 3 mois.
Le bilan qui pourrait s’alourdir
Depuis le début de l’année, 9 personnes sont décédées à cause du chikungunya. Ces patients étaient tous âgés de plus de 70 ans et porteurs de comorbidités mais des investigations sont en cours concernant 20 autres décès dont celui d’un nourrisson. Ces décès sont susceptibles de ne pas apparaître dans le bilan final, si l’investigation conclut à une absence de lien avec le chikungunya.
La vaccination recommandée sauf pour les plus de 65 ans
Compte tenu des trois décès liés à la vaccination survenus entre le 23 et le 25 avril, le ministère de la Santé, s’appuie sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé et exclut de la campagne de vaccination les personnes de plus de 65 ans, présentant ou non des comorbidités. Pour le reste de la population, le vaccin IXCHIQ reste recommandé par les autorités sanitaires pour lutter contre le chikungunya. Une doctrine largement contestée par les professionnels de santé du territoire qui sont nombreux à avoir suspendu la vaccination. IXCHIQ fait aussi face à une levée de boucliers de la classe politique.
Source : Santé Publique France