La progression du VIH reste alarmante dans l’océan Indien selon l’association Rive.
De retour de son colloque annuel à Madagascar, l'association Rive dresse un bilan inquiétant de la situation des malades du Sida dans l'océan Indien, entre hausse des consommations de drogues et faibles moyens de dépistage.
Si le plus vieux patient atteint du Sida à La Réunion est aujourd’hui âgé de 86 ans, l’espérance de vie des malades dans les îles voisines de l’océan Indien demeure beaucoup plus courte. Même si les traitements existent, l’accès aux soins reste le plus souvent difficile, coûteux, voire aléatoire.
La cofondatrice de l’association Rive Catherine Gaud a récemment présidé le colloque annuel de la Coordination de la lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le virus de l’immunodéficience humaine (COREVIH) à Tananarive (Madagascar).
Elle a livré lors d’une conférence de presse ce mardi 5 novembre un état des lieux inquiétant de la progression de la maladie dans la zone du sud-ouest de l’océan Indien.
« Dans notre région d’Afrique australe et orientale, des progrès importants ont aussi été réalisés : diminution des décès de 57% et des nouvelles contaminations de 59%. Mais cette diminution est inégalement répartie. Il y a des pays où l’épidémie est encore massive et progresse même.
C’est le cas dans notre région à Madagascar où les nouvelles infections ont augmenté de 151% et les décès de 279% entre 2006 et 2022. On estime que seuls 22% des PVVIH sont diagnostiqués. (…) Faute de tests seules 31% des femmes enceintes sont dépistées pour la VIH à Madagascar et il y a des régions entières où il n’y a pas de dépistages
Aux Comores, l’épidémie semble faible. 117 personnes connaissent leur séropositivité. 94% des personnes connues sont traitées (…) mais le sous dépistage en raison de la stigmatisation/ discrimination cache sans doute une partie de l’épidémie.
À Maurice, le nombre total de nouvelles infections est à la hausse depuis 3 ans et le nombre de décès reste constant. La prévalence chez les 14-49 ans est de 1,4% et de 0,8 % de la totalité de la population. 13.000 sont estimées être infectés à Maurice par I’ONUSIDA dont 5.300 connaissent leur statut, et 4.520 sont sous traitement, dont la moitié ont une charge virale indétectable.
Aux Seychelles, 1.043 personnes se savent porteuses du VIH, dont 893 sont sous traitement. Environ 80 nouveaux séropositifs ont été diagnostiqués en 2023. Les patients connus sont bien traités et ont des charges virales indétectables. Mais l’usage de drogues intraveineuses fait des ravages et amènent de nouveaux patients
À la Réunion, en 2023, 1.104 personnes étaient infectées par le VIH, 51 patients ont été dépistés et 15 nouveaux cas de SIDA diagnostiqués. Les patients vieillissent en compagnie du VIH, l’âge moyen des patients est de 54 ans. Tous les patients sont sous traitement et 96% environ ont une charge virale indétectable.
À Mayotte, en 2023, le nombre de patients était de 522, dont 79 nouveaux dépistés et 12 patients au stade SIDA. 79, 5 % des patients de la file active sont des migrants, venant des Comores, de Madagascar et des pays des grands lacs Africains et 85,7% des patients diagnostiqués dans l’année viennent également de ces pays. »
Source : https://www.zinfos974.com/ NP